L'histoire des théories des relations internationales est épisodiquement marquée de querelles paradigmatiques. La fin des années 80 à vu l'apparition d'une querelle concernant les vue sur le monde, comme d'autres querelles paradigmatiques entre les idéalistes et les réalistes, les réalistes et les néo marxistes. Le nouveau schisme concerne donc les « post » (modernistes/positiviste/Structuraliste) qui s'opposent aux modernistes traditionalistes.
Le mouvement des « post » est l'oeuvre de jeunes enseignants et universitaires dont les plus connus sont Derderian, Ashley et Walker. Ils adoptent une position dissidente par rapport à la tradition intellectuelle dominante sans pour autant créer des nouveaux modèles. Ces « post » s'opposent aux ténors de la théorie des relations internationales tels que Waltz et Kehoane pour les néo réalistes.
Bien que Yosef Lapid dégage une certaine cohérence parmi ces auteurs « post » dans leurs axes de recherches (démarche perspectivisme, objets des recherche méta théoriques, certaine forme de relativisme philosophique) il y a peu de trait commun entre les auteurs « post » mis à part celui de s'attaquer aux paradigmes traditionnels.
Il y a une apparente diversité dans les études « post » qui s'illustre plus particulièrement dans l'objet de recherche que dans la stratégie de recherche.
Si l'objet de la critique est la modernité (le progrès, la rationalité) alors ce sera une étude post-moderne
Si l'objet est une question épistémologique (rapport entre théorique et empirique) alors ce sera une étude post-positiviste
Si l'objet concerne des questions méthodologiques alors il s'agira d'une étude post-structuraliste.
Un postulat commun se dégage néanmoins de cette diversité des objets traités : le dépassement, aussi bien dans l'équivalence habituelle entre modernité et progrès, l'homogénéité épistémologique des positivistes entre sciences naturelles et sciences sociales ou encore dans l'opposition objet/sujet.
Nous pouvons nous poser la question de savoir quelles sont les stratégies de recherches communes aux auteurs « post » ? Et quelles sont les critiques auxquelles elles peuvent être confrontées ?
Nous étudierons successivement ces trois axes de recherche, avec pour chaque axe de recherche une présentation dans une première sous partie, puis une critique dans une seconde sous partie.
[...] Il y a deux tendances dans le perspectivisme: La première est issue des premières études post qui prend plus la forme d'un constructivisme critique que du perspectivisme à proprement dit; Le sujet connaissant part d'un angle de vue critique (cette vision du perspectivisme est influencée par Bourdieu et par l'épistémologue Bachelard). Cet aspect se retrouve chez Ashley qui part du présupposé que la réalité internationale n'est pas donné à l'observateur, mais doit être construite contre l'illusion du sens commun Or pour lui les réalistes se fondent sur le bon sens de la communauté des hommes d'Etats Au terme de sa critique du néo réalisme, Ashley propose de construire un modèle de compétences dialectique Son modèle vise à examiner en quoi et jusqu'où les pratiques intergouvernementales sont constituées par un régime de valeurs socialement établies, qui est un régime de l'équilibre des puissances qui conditionne et oriente les pratiques gouvernementales mais est aussi à l'origine de la constitution et de la reproduction d'Etats souverain. [...]
[...] II) La méta théorisation et sa critique Présentation Les auteurs post ont une stratégie de recherche similaire. Leur but est de montrer les limites de ce que semble aller de soi dans le discours scientifique dominant. Ils veulent se servir de l'empirisme et de la pratique. Leur objectif commun est (d'après James Der Derian) est d'émanciper l'étude des relations internationales des approches dominantes. Ils veulent démanteler les positions empirico-rationnelles et déconstruire les fondements de la discipline des relations internationale en s'appuyant sur la théorie de la déconstruction de Derrida et de la généalogie de Foucault. [...]
[...] Les auteurs post s'appuient également sur la généalogie de Foucault qui est un procédé qui permet d'ouvrir un champ de contestabilité dans des domaines qui s'y prêtent le moins (la morale, les idéaux) par exemple en les soumettant à une analyse historique et à une analyse interprétative. On s'aperçoit que Ashley, Walker et Der Derian sont fortement influencé par la pensée de Foucault et de ses ouvrages tels que : Surveiller et punir et la volonté de savoir dans leur manière de procéder. Ils s'adonnent à des questions très foucaldiennes telles que : Comment mes questions ont-elles été produites ? Ou Comment cette chose a été produite ? [...]
[...] Un postulat commun se dégage néanmoins de cette diversité des objets traités : le dépassement, aussi bien dans l'équivalence habituelle entre modernité et progrès, l'homogénéité épistémologique des positivistes entre sciences naturelles et sciences sociales ou encore dans l'opposition objet/sujet. Nous pouvons nous poser la question de savoir quelles sont les stratégies de recherches communes aux auteurs post ? Et quelles sont les critiques auxquelles elles peuvent être confrontées ? Nous étudierons successivement ces trois axes de recherche, avec pour chaque axe de recherche une présentation dans une première sous partie, puis une critique dans une seconde sous partie. [...]
[...] Il ne peut s'abstraire des contraintes extérieures pesant sur ses représentations (contrairement à ce qu'affirment les auteurs post Pour l'auteur, il ne faut pas rejeter les notions d'objectivité, rationalité, scientificité, sous prétextes qu'elles visent à ériger des fondements absolus. Les questions de Bourdieu telles que : Qu'est ce qu'une théorie des relations internationales ? ; en quoi peut-elle être rigoureuse ? Doivent continuer à être posé. Les post méconnaissent la légitimité de ces questions, mais cela ne les libères pas des contraintes du champ. [...]
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