Qui commande? La cas Churchill: Winston S. Churchill, Mémoires sur la deuxième guerre mondiale, III, la grande alliance. Tome 2. L’Amérique en guerre, 23 juin 1941 – 17 janvier 1942. Chapitre XIV

Résumé du document

Cet extrait des Mémoires de guerre de Winston Churchill relate les prospectives du Premier Ministre britannique sur la conduite des opérations armées consécutivement à l'entrée en guerre des Etats-Unis à la fin de 1941. Constatations, évaluations ou projections, ces réflexions sont autant d'éléments à la faveur desquels Churchill élabore un plan stratégique de grande ampleur à soumettre au Président des Etats-Unis. Ce plan tend à déterminer les buts comme les moyens d'une action commune des forces anglo-américaines quant à la conduite de la guerre afin de vaincre les puissances de l'Axe.

Extraits

[...] Churchill élabore ici un plan stratégique en deux temps, à moyen et long termes, le premier permettant la mise en place d'une situation propre à déclencher le second. Ce plan est issu des considérations personnelles du Premier ministre quant à la situation et à ses perspectives d'évolution. Ainsi Churchill s'efforce-t-il de passer en revue tous les aspects de la guerre [ . ] après sa soudaine et vaste extension afin d'en tirer une série de réflexion quant à leur signification et au comportement à adopter conséquemment ce, au moyen de principes flexibles permettant une souplesse des dites considérations face à l'évolutivité intrinsèque de la situation. [...]

[...] Par conséquent, il s'agit pour les Alliés d'entretenir l'effort de guerre russe afin d' épuiser au maximum les forces allemandes sur ce front. De même, il faut appuyer la résistance en Afrique du nord afin d'exercer le maximum de pression sur les puissances de l'Axe ainsi obligées de se disperser en moyens comme en espace. Pour constituer une position stratégique importante permettant d'atteindre le continent européen rapidement, l'Afrique du Nord est une aire- clé pour Churchill. Aussi, afin de réduire la surface de conquête comme de positions allemandes, faut-il pour les Alliés s'approprier absolument l'Afrique du nord Pour ce faire, il convient d'engager ainsi une politique de coopération avec les autorités françaises, sinon de pression, que ce soit le gouvernement de Vichy, la France libre ou les autorités locales coloniales. [...]

[...] En outre, il faut appuyer l'effort d'un développement considérable de la puissance aérienne et des bombardements afin d'user au maximum l'effort de guerre allemand. La conduite effective des opérations alliées dans la seconde partie de la guerre témoigne de l'application quasi-complète de ce plan si ce n'est pour les questions de délais qui furent décalés d'environ un an. Ce dernier point peut être attribué au caractère imprévisible inhérent à la situation de guerre, idée que Churchill développe longuement. [...]

[...] Churchill constate la supériorité navale des Japonais, encore indépassable pour un certain temps. L'acquisition d'une telle supériorité par les forces alliées appelant la mise au point d'un matériel opérationnel d'envergure, il est nécessaire de ménager et d'organiser une période intermédiaire dédiée à de telles constructions comme à une résistance énergique. En effet, récupérer leur supériorité navale pour les Alliés exige un effort matériel d'importance car selon Churchill, il convient de reconstituer une flotte de ligne, autour des deux cuirassés américains, permettant de contrebalancer les forces japonaises comme d'assurer aux alliés une meilleure sécurité dans la zone. [...]

[...] Churchill, Mémoires sur la deuxième guerre mondiale, III, la grande alliance. Tome 2. L'Amérique en guerre juin 1941 17 janvier 1942. Chapitre XIV Cet extrait des Mémoires de guerre de Winston Churchill relate les prospectives du Premier Ministre britannique sur la conduite des opérations armées consécutivement à l'entrée en guerre des Etats-Unis à la fin de 1941. Constatations, évaluations ou projections, ces réflexions sont autant d'éléments à la faveur desquels Churchill élabore un plan stratégique de grande ampleur à soumettre au Président des Etats-Unis. [...]