Le terrorisme musulman est aujourd'hui considéré comme une menace majeure pour l'ordre mondial et les valeurs occidentales. Beaucoup présentent la situation géopolitique actuelle comme la 4ème guerre mondiale, en mettant en parallèle la nécessité de former un bloc mené par les Etats-Unis contre le monde musulman, comme auparavant contre le bloc soviétique et la menace communiste.
Dès lors, se pose la question du risque de sombrer dans le manichéisme, avec un raisonnement binaire de type « bien / mal » que semble avoir définitivement adopté le gouvernement américain actuel. Ce risque pourrait en effet conduire à des discours extrémistes, ne laissant pour seule alternative à la destruction de la civilisation occidentale qu'une soumission totale du monde musulman à notre système de valeurs.
Devant ce déferlement alarmiste, il est intéressant de constater que les mêmes sombres prédictions de défaite inéluctable des démocraties libérales étaient déjà proférées pendant la guerre froide, alors qu'il est aujourd'hui aisé de constater que nos Etats se portent mieux que nos voisins du bloc communiste. La défaite nous fut épargnée car nos dirigeants ont été suffisamment sages pour ne pas écouter les partisans de l'affrontement direct, et privilégier une politique ferme de compromis, entre containment et Détente.
Il est vrai que les paramètres de la menace ont changé, mais face à ceux qui prétendent lutter contre la haine tout en faisant sa promotion, il demeure indispensable de favoriser une attitude relationnelle lucide entre le monde occidental et le monde musulman, tout en ne prenant pas à la légère la menace effective d'embrasement général.
Si l'on considère que cette guerre est celle de l'occident contre la terreur, il s'agit de la quatrième du genre, après 1914-1918, 1939-1945, et la Guerre froide, de 1947 à 1991, qui ne fut désignée sous l'appellation « 3ème Guerre Mondiale » qu'après son terme. Le facteur commun à ces conflits, contre lequel il appartient à chacun d'entre nous de lutter, se résume sous l'expression galvaudée de « choc des civilisations ».
[...] Nous avons plus à gagner, et le monde entier avec nous, par le règlement du conflit que par sa perpétuation et son extension. 9ème partie : Quel rôle pour l'Europe ? Les états européens, le plus souvent divisés sur les questions de stratégie géopolitique, à l'image de la guerre en Irak, pourraient considérablement accroître leur influence internationale s'ils parlaient d'une même voix, et ainsi porter leur rôle stratégique à la hauteur de leur puissance économique. Si les européens, à l'inverse des américains qui reprennent généralement à leur compte les positions israéliennes, osent exprimer des opinions différentes, par exemple sur le sujet de l'occupation des territoires palestiniens, ces divergences demeurent pour l'instant purement verbales ou formelles. [...]
[...] D'après ce scénario, il ne faut pas voir dans les signes extérieurs de la démocratie la véritable essence d'une démocratie, à l'image de l'Irak qui ne peut encore prétendre à ce statut malgré la mise en place d'élections. Selon cette théorie, l'avenir du monde est déjà tracé : des négociations israélo- palestiniennes qui traînent, qui débouchent sur un état palestinien croupion et la poursuite de l'occupation, donc de la répression, sur une partie de la Cisjordanie et la non-restitution de Jérusalem Est, le maintien d'une présence militaire en Irak qui, même si elle est acceptée par une partie des irakiens, sera toujours dénoncée par une autre fraction de la population, ce qui permettra à Ben Laden et ses émules de mobiliser sur le thème de la lutte contre l'occupation des terres arabes par les américains (qui s'apprêtent à reprendre en Iran les mêmes opérations militaires qu'en Irak, au nom des mêmes principes de lutte contre la prolifération des armes nucléaires et de promotion de la démocratie). [...]
[...] Saddam Hussein, autrefois soutenu militairement par les puissances occidentales, était alors présenté comme le dictateur de Bagad, un nouveau Hitler (rôle qui fut par la suite cédé à Slobodan Milosevic). Dès lors, la question de la menace Sud obnubila tous les lieux traitant de la sécurité internationale. Depuis le bistrot de quartier jusque dans les hautes sphères de l'OTAN, on évoquait plus que ce risque potentiel. Mais par Sud les partisans de cette thèse ne renvoyaient ni à l'Afrique subsaharienne, ni à l'Amérique latine ou aux pays asiatiques les plus pauvres. En effet, derrière ce terme hypocrite, c'était bien les pays arabo-musulmans qui étaient visés. [...]
[...] Mais Israël, constamment condamnée par cette assemblée, n'est souvent protégée que par le veto états-unien, et semble focaliser contre elle toutes les haines et les peurs des nations occidentales face à la menace venue du monde musulman. 4ème partie : Un diagnostic largement partagé La politique française par rapport au Proche-Orient est atypique et souvent critiquée. Son engagement en faveur du règlement du conflit israélo- palestinien se base sur plusieurs éléments : sa perpétuation est contraire au droit international, moralement condamnable et stratégiquement dangereuse. La diplomatie française est souvent jugée pro-arabe, voire même antisémite, par les Etats-Unis mais aussi en Israël. [...]
[...] Pour Huntington, l'axe central de la politique mondiale dans le futur sera probablement l'affrontement entre la civilisation occidentale et le reste du monde. Cependant, le choc des civilisations n'est pas une fatalité, et seules des décisions politiques pertinentes permettront son évitement. 2ème partie : Le conflit israélo-palestinien : la matrice d'un éventuel choc des civilisations. Ainsi, le choc des civilisations n'est pas inéluctable, mais il ne faut pas non plus réfuter son possible avènement pour des raisons tenant à un hypocrite politiquement correct : on souhaite l'éviter donc c'est impossible. [...]
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