Les Américains et les Européens n'ont pas le même point de vue en ce qui concerne la puissance. L'Europe est en train de se détourner de celle-ci alors que les États-Unis continuent à l'exercer par la force militaire. De façon caricaturale, les Américains ont une vision manichéenne du monde et un comportement unilatéral qui ne les poussent pas à la diplomatie, mais à l'usage direct de la force pour arriver plus vite à leurs fins.
Les Européens ont choisi la voie de la diplomatie et de la conciliation par volonté de se démarquer de l'ancienne politique du « coup de force » qui régnait sur le continent jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale.
Cela fait longtemps que, des deux côtés, les responsables ont préféré contester l'existence de contrastes réels. Les rapports de forces ont été modifiés, Américains et Européens ont changé leur stratégie et échangé leurs points de vue. En plus de l'inégalité des forces, un large fossé idéologique s'est creusé, qui pourrait rendre cette division irréversible.
Le déclin militaire de l'Europe date de la première guerre de 1914. La France, par peur d'un retour de la puissance allemande, chercha pendant longtemps une alliance auprès de la Grande-Bretagne pour sa défense. Mais en 1934, cette dernière convaincue que la France était plus une menace que l'Allemagne pour la paix essaya de l'affaiblir sans se rendre compte du danger que cela pouvait représenter.
[...] Mais c'est surtout la notion même de menace qui pose problème et ses différentes interprétations viennent simplement du fait que les Américains et les Européens ne peuvent utiliser les mêmes moyens pour les contrer. Les différentes perceptions de la menace aux États-Unis et en Europe viennent aussi essentiellement du fait que l'Europe bénéficie depuis 60 ans de la protection américaine. Ainsi, tout problème lié aux régions lointaines du globe sont de l'affaire de l'Amérique. Mais c'est précisément ce statut de shérif international (p.59) qui fait de l'Amérique la seule cible des dangers. [...]
[...] Les Américains doivent agir unilatéralement et ils n'ont pas le choix face à une Europe qui a depuis longtemps renoncé à la puissance et bien que cette attitude puisse être positive, peu d'Européens la reconnaissent. Les États-Unis et l'Europe s'éloignent de plus en plus et peut-être bientôt, si ce n'est pas déjà le cas, les Américains ne se soucieront plus des déclarations de l'Union européenne comme ils le font déjà avec l'ASEAN. Que faut-il alors faire ? Même si cela paraît improbable, il faut que l'Europe développe son potentiel militaire. [...]
[...] La disparité des forces Le déclin militaire de l'Europe date de la première guerre de 1914. La France, par peur d'un retour de la puissance allemande, chercha pendant longtemps une alliance auprès de la Grande-Bretagne pour sa défense. Mais en 1934, cette dernière convaincue que la France était plus une menace que l'Allemagne pour la paix essaya de l'affaiblir sans se rendre compte du danger que cela pouvait représenter. Pendant l'entre-deux-guerres l'Europe abandonna la politique du coup de force et s'appuya sur la sécurité collective par l'intermédiaire de la SDN qui fut un échec. [...]
[...] L'Europe ne semble pas vouloir avoir plus de pouvoir dans le concert mondial, car sa mission est de s'opposer à la force, et si son potentiel militaire augmente ce n'est semble-t-il que pour freiner les États-Unis. L'Allemagne n'a de toute façon pas les moyens d'investir massivement dans l'armement et l'Europe qui n'est rien sans l'Allemagne n'a aucune bonne raison de le faire. Le monde que l'Amérique a créé L'Europe est le résultat de la politique étrangère américaine. Après la Première Seconde mondiale, l'Europe ne semblait bonne qu'à fomenter des guerres qui coûtaient cher à l'Amérique. [...]
[...] À l'époque de la guerre froide, une politique étrangère américaine devait être multilatérale en prenant compte des intérêts de l'Europe de l'Ouest pour ne pas combattre seule l'Union soviétique. Pour Acheson, l'ONU n'était rien d'autre qu'une aide à la diplomatie devant servir à sauvegarder l'unité de l'Occident face au bloc soviétique. Malgré les difficultés pour préserver l'unité, on remédia à toutes les situations, car chacun savait que l'Ouest finirait par s'effondrer s'il se fissurait. Le besoin de prouver l'existence d'un Ouest unifié disparu avec la chute du mur de Berlin. [...]
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