Deux idées contradictoires sont communément répandues à propos de la prolifération nucléaire. Selon les uns, depuis le début des années 90 on assiste à une véritable sécurisation de l'arme nucléaire à travers le monde, grâce à la reconduction indéfinie du traité de non-prolifération (TNP). D'autres au contraire estiment que l'effondrement du bloc soviétique a lancé un mouvement général de prolifération, dont on a pris conscience avec la découverte du programme irakien, puis avec l'annonce des essais indiens et pakistanais en 1997
[...] Contrairement à une idée répandue, la prolifération nucléaire n'est pas en elle-même facteur de déséquilibre des relations internationales. Il y a deux raisons à cela: d'une part, les armes nucléaires n'ont eu par le passé qu'un impact politique restreint. 'La bipolarité pendant la guerre froide reposait largement sur les facteurs de puissance classiques: géographie, population, capacités technologiques, économiques, forces armées classiques, projection de puissance" (Harald Müller). D'autre part il en va de même pour ce qui concerne les pays 'proliférants". [...]
[...] "The proliferation control agenda is built on a set of interpretive and discursive resources that bear a marked resemblance to those animating the Cold War. The antagonistic, geographic division is intact, reproduced by a set of practices devised initaly by the capitalist West to staunch the flow of capitalist productivity to the communist East. The only change seems to be that the division is being built along lines og longitude, rather than latitude, ans such difference is rather trivial on a sphere" (Mutimer). [...]
[...] C'est pourquoi elle est également au centre de la dichotomie puissance régionale-puissance mondiale. Il faut se référer aux origines stratégiques de la bombe nucléaire pour comprendre cette opposition. Durant la Guerre Froide, l'adversaire était conçu comme rationnel et parfaitement conscient du fait que faire usage de la bombe nucléaire signifiait également de manière à peu près sûre son propre anéantissement. Les grandes puissances nucléaires ont rapidement renoncé à utiliser l'arme nucléaire en premier. La bombe nucléaire comporte donc une zone d'incertitude, qui porte essentiellement sur la rationalité des acteurs. [...]
[...] Les méthodes traditionnelles de dissuasion ou de défense, instaurées pour les relations de sécurité entre les Etats-nations et leurs alliances sont inefficaces contre les menaces induites par les activités terroristes d'entités subnationales tentées d'utiliser des armes de destruction massive. Le monopole de la force n'est plus détenu par deux superpuissances et quelques Etats nucléaires. Les entités subnationales potentiellement terroristes peuvent avoir accès à la technologie nucléaire et pour elles l'usage du nucléaire n'est pas forcément tabou. Le risque est celui de l'émergence d'un terrorisme nucléaire contre lesquels les Etats seraient pratiquement impuissants. [...]
[...] Mais si des intérêts vitaux étaient en jeu, la possibilité d'utilisation des armes de destruction massive ne suffirait probablement pas à empêcher l'intervention (avec l'exemple de la Guerre du Golfe). 'La politique mondiale dépendra donc autant des capacités et des collectivités d'Etats à résoudre les défis économiques et sociaux que de leur possibilité et de leur volonté de projeter leurs forces classiques à l'extérieur" (Müller). Evidemment la possibilité d'une 'chaotisation" des régions proliférantes n'est pas exclure, même si dans la situation actuelle ce n'est pas probable. Conclusion Le régime de non-prolifération prend sa naissance dans les années 60, puis surtout à partir des années 70. [...]
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