G. Kepel rassemble dans ce livre neuf articles d'auteurs différents pour démontrer précisément l'ampleur du renouveau religieux actuel. Cette étude de cas a surtout pour objectif de présenter les différentes formes de celui-ci et son extension au-delà de la sphère islamiste ou des grandes religions du Livre. Le livre traite l'ensemble de la planète sauf, et c'est peut être à noter, les trois grands pôles économiques : Etats-Unis, Europe, Japon
[...] Mais les régimes populistes issus de ces mouvements n'apportèrent pas le changement escompté. Les nouveaux mouvements religieux (NMR) apparus dès les 50's diffèrent de ce protestantisme. Les NMR apparaissent comme une religion chaude, intégrant le corporatisme et la verticalité des rapports sociaux. Contemporains de l'exode rural qui engendre une population marginalisée croissante, ils forment une " religion du bricolage, sulbaterne et hétérogène Certains les interprètent comme une rechristianisation par le bas, d'autres comme une conspiration de l'impérialisme nord-américain. Pour l'auteur, il s'agit surtout de l'expression d'une stratégie de survie (adaptation-résistance) face à la modernité imposée à une population défavorisée croissante. [...]
[...] AMERIQUE LATINE (J.P Bastian): l'auteur analyse l'influence des protestantismes et en particulier du pentecôtisme dans la perspective du processus de démocratisation du sous-continent. INDE (C.Jaffrelot): L'article s'attache à démontrer dans quelle mesure le nationalisme hindou se sert du facteur religieux pour parvenir à ses fins politiques. ISRAEL (A.Dieckoff) : L'étude est centrée sur l'évolution du judaïsme et en particulier sur la nature du sionisme. Le livre permet d'aborder quelques grands traits de l'identité religieuse en relation avec les grandes lignes. [...]
[...] " Les décombres de la personnalité algérienne " sont les ferments de l'islamisme. Le mouvement islamiste et surtout le FIS trouve des soutiens intellectuelles et financiers (Arabie saoudite) à l'étranger : l'islamisme algérien s'est construit sur ces diverses influences. L'emprise du FIS a radicalisé et accéléré le processus de ré-islamisation. Par la promotion de l'Etat islamiste, le FIS a construit une position idéologique dominante où il cherche à conquérir le sens. Le refus de l'ordre politique social et moral établi ainsi que l'appartenance à l'islam sont les points de cristallisation du FIS. [...]
[...] Ce vide théologique et religieux (les prédicateurs officiels sont étrangers) est à la source de l'islamisme algérien qui n'est pas une radicalisation de l'islam traditionnel. Le FIS va restructurer le champs religieux par la création d'un nouveau. Le FLN a échoué dans son projet politique : d'une part faisant de l'islam son facteur de légitimité, il n'a pas su maîtriser le courant islamiste au sein de son parti aboutissant à une action ambiguë de sa part. D'autre part l'échec de sa modernisation économique a renforcé son impopularité. [...]
[...] Par ailleurs, la volonté –louable- de présentation des auteurs amène à des approches plus ou moins factuelles à dimension historique. Les différents mouvements sont surtout étudiés dans leur nature, leur histoire, leur évolution interne. Ce caractère descriptif est certes enrichissant au niveau de l'appréhension des divers processus à l'œuvre (même si certaines études sont complexes : cf l'Afrique Noire), mais cela empêche parfois un certain dynamisme dans la réflexion. Ainsi l'article sur le Vatican est avant tout une chronologie des évolutions de la place du Saint Siège sur la scène internationale et des thématiques développées par lui. [...]
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