Philippe Moreau Defarges est un politologue français, né en 1943. Il est un des grands spécialistes des questions internationales, de la géopolitique, de la mondialisation et de la construction européenne. Il est conseiller aux Affaires Étrangères et chargé d'enseignement à l'Université Paris II - Panthéon Assas ainsi qu'à l'IEP.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont Relations Internationales, La Mondialisation ou encore Introduction à la géopolitique.
L'ouvrage dont il est question ici a fait l'objet de quatre actualisations depuis sa parution en 1998. La dernière date de 2008. La fiche de lecture est construite à partir de la deuxième édition.
Chaque chapitre est construit autour d'une problématique. Ils sont complétés par de très nombreux tableaux et des documents qui approfondissent des notions centrales comme les incertitudes de l'ordre nucléaire, la réinvention de la guerre juste, le choc des civilisations ou encore l'émergence des femmes dans la vie internationale. Ces petits dossiers se situent à la fin de chaque chapitre.
Cet ouvrage s'adresse aux étudiants, aux spécialistes et à tous ceux qui souhaitent comprendre la complexité du monde actuel. Dans ce but, l'auteur a souhaité être le plus pédagogue possible ce qui conduit à des analyses claires illustrées de nombreux exemples pertinents.
La question de l'ordre est une question philosophique, historique et politique à laquelle l'homme cherche toujours à apporter une réponse. L'ouvrage est articulé autour des questions suivantes : Pourquoi parler d'un ordre plutôt que d'un chaos ? Comment naît un ordre ? Qu'est-ce qui fait qu'il dure, qu'il meure ou qu'il se réinvente ?
Pour comprendre le problème de l'ordre mondial, il faut considérer certaines données nouvelles liées à la Mondialisation : les flux et les réseaux de toutes sortes. La Mondialisation est chargée d'idées d'origine occidentale (individu, sécularisation, marché, démocratie, nation...). Au centre de tout cela : l'État souverain, fondement de l'ordre international depuis son émergence dans l'Europe du Moyen Âge.
Examiner les enjeux c'est se demander à qui l'usage de la force légitime appartient. Quelles disciplines pour les instruments de la force, les armements ? Cet ordre appelle-t-il plus largement une civilisation planétaire, ou même un État mondial ? (...)
[...] Le premier ordre mondial date de l'Antiquité. Il s'agissait de rallier les peuples à l'empire. Les Grandes Découvertes du XVe siècle ont entraîné la constitution de réseaux à la surface de la Terre et ont lancé un processus d'unification de l'espace planétaire. L'Europe est construit sur le modèle de l'équilibre jusqu'à la première Guerre Mondiale. L'expansion coloniale contribue à limiter les rivalités européennes en détournant l'attention des pays. Mais c'est aussi une des raisons de la destruction de cet ordre : l'Europe se déchire autour des enjeux de la colonisation. [...]
[...] Par ailleurs, tout ordre est unique. Tout ordre qui s'éteint s'efface pour toujours. La première raison à la création d'un ordre est souvent une menace (réelle ou imaginaire). Une société se créé et s'organise pour répondre à cette menace, perpétrer ses us et coutumes grâce à l'éducation et à formation d'élites. Ici, l'ordre est permanent en se réinventant sans cesse, en s'adaptant aux circonstances. La naissance se fait toujours autour d'évènements importants, toujours au prix d'un autre ordre qui n'a pas été choisis. [...]
[...] La Mondialisation est chargée d'idées d'origine occidentale (individu, sécularisation, marché, démocratie, nation Au centre de tout cela : l'État souverain, fondement de l'ordre international depuis son émergence dans l'Europe du Moyen Âge. Examiner les enjeux c'est se demander à qui l'usage de la force légitime appartient. Quelles disciplines pour les instruments de la force, les armements ? Cet ordre appelle-t-il plus largement une civilisation planétaire, ou même un État mondial ? Les années 1989-1990 sont marquées par l'écroulement du bloc communiste en Europe orientale. La dissolution de l'URSS signifie la fin de l'ordre Est-Ouest. [...]
[...] L'entrée de l'humanité dans l'ère de la communication a joué un rôle majeur du point de vue de l'ordre mondial pour trois raisons : la contraction de l'espace et du temps, l'accélération des rythmes historiques (le temps de diffusion des connaissances est raccourci) et l'implication de millions d'acteurs poussés par la démocratisation des moyens de communication (internet, téléphone Cela n'est pas sans conséquences. L'État se trouve déstabilisé par des responsabilités plus lourdes (il y a une corrélation entre l'ouverture des pays au commerce mondial et une hausse des dépenses sociales) et l'apparition de la compétition entre Etats. La monnaie et le commerce ont tous deux fait l'objet d'une tentative d'organisation. Les accords de Bretton-Woods, le GATT[5], le FMI et l'OMC sont autant d'exemples. Il existe une communauté financière mondiale avec ses hantises et ses rites. [...]
[...] Alors, l'ordre entre en décomposition. Tout ordre naissant est voué à mourir que ce soit par l'action du temps (plus ou moins long) ou par l'action des hommes. Plus précisément, trois facteurs peuvent jouer un rôle : - Des dysfonctionnements La lourdeur des mécanismes de décision, la sacralisation des procédures, les disputes féroces entre clans au pouvoir en sont des exemples. Les réformes lancées dans le but de relancer l'ordre ne font que précipiter sa chute. - La délégitimisation des positions Chaque acteur ne sait plus quelle est sa place et ne veut plus l'assumer. [...]
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