Ce chapitre est extrait de l'ouvrage collectif "Crises extrêmes. Face aux massacres, aux guerres civiles et aux génocides", publié en 2006, qui regroupe les travaux de 19 chercheurs dirigés par Marc Le Pape. L'idée centrale de l'ouvrage est de savoir comment prévenir les massacres de masse. Fonctionnaires, universitaires et acteurs non gouvernementaux traquent les signes annonciateurs des drames et tentent de se doter de mécanismes fiables, capables de détecter l'imminence des conflits extrêmes.
Sandrine Lefranc a été en charge de la rédaction du chapitre « Pacifier scientifiquement », terminologie qu'elle a auparavant utilisée dans une étude, Les politiques du pardon, publiée en 2002 aux Presses Universitaires de France, étude qualifiée de « remarquable » par la revue Alternatives Internationales. Sandrine Lefranc est chercheuse au CNRS, docteur en sciences politiques, elle est aussi maitre de conférence à Sciences Po Paris.
Son argumentation étant très claire, nous allons essayer de reconstituer son raisonnement, en étudiant comment un dialogue social généralisé devrait permettre d'appliquer une « science de la paix » pour résoudre tous les litiges, en tous lieux.
[...] Pacifier scientifiquement, Sandrine Lefranc (2006) Les ONG spécialisées dans la résolution des conflits Sandrine Lefranc In Crises extrêmes. Face aux massacres, aux guerres civiles et aux génocides Ce chapitre est extrait de l'ouvrage collectif Crises extrêmes. Face aux massacres, aux guerres civiles et aux génocides, publié en 2006, qui regroupe les travaux de 19 chercheurs dirigés par Marc Le Pape. L'idée centrale de l'ouvrage est de savoir comment prévenir les massacres de masse. Fonctionnaires, universitaires et acteurs non gouvernementaux traquent les signes annonciateurs des drames et tentent de se doter de mécanismes fiables, capables de détecter l'imminence des conflits extrêmes. [...]
[...] Est-ce qu'une entité tierce peut contribuer à l'instauration d'une paix durable ? La majorité de l'opinion internationale comprendre les leaders internationaux argumente que oui, ce sont les principes de peacemaking ou de peacekeeping. Mais que se passe-t-il lorsque l'on se place dans des perspectives de long terme ? La question est pertinente dans la mesure où l'on ne peut que constater que peu de moyens sont mis à la disposition de la mise en place d'une paix réellement durable. C'est dans la perspective d'une écriture de l'histoire à deux mains que les ONG ont mis en œuvre une résolution interactive des conflits dont le but est de mener à bien la confrontation directe entre les membres des groupes en conflit, que la conversation porte sur le conflit lui-même ou pas, pour parvenir à une coexistence pacifique entre les parties. [...]
[...] Les tensions entre les universités se reflètent là encore des tensions dans le cadre de cette ADR, puisqu'Harvard a par exemple développé un programme de résolution des conflits dans ce cadre. Les ONG revendiquent ainsi la mise en place de systèmes proches de l'ADR dans les systèmes judiciaires étrangers. Par exemple, la Conflict Management Group et la Search For Common Ground interviennent autant dans les pays qui sortent des conflits qu'aux EU. Sandrine Lefranc conclut en rappelant les avancées menées par les ONG spécialisées. [...]
[...] Les visions étant différentes, la conséquence logique est donc une concurrence dans la professionnalisation. La base des ONG restant implantée en occident, cela contribue à les rapprocher des autres acteurs internationaux, qui se concentrent finalement la plupart de leur temps sur la gestion des fonds et des modes de financement depuis leurs bureaux occidentaux. Mais face à l'intervention indirecte et temporaire des ONG, on assiste toutefois à une délégation des taches et des compétences au niveau local, pour plus d'efficacité et de crédibilité. [...]
[...] Leurs ambitions relevant parfois de l'utopie, il convient de voir comment elles justifient leur projet. L'idée générale est que les personnes ordinaires doivent être les moniteurs de la paix Comment au Burundi, deux anciens chefs de milices hutu et tutsi ont-ils pu s'unir pour faire de la prévention ? Comme pour une majorité de sujets contemporains, la spécificité de la construction de la paix ne réside pas dans la nouveauté du concept, mais dans sa visibilité croissante. Pour revendiquer la paix, les ONG exploitent des moyens d'action jusque-là marginaux et les mettent en avant au sein des diverses institutions internationales. [...]
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