Ilan Greilsammer présente ce que l'on appelle en Israël la nouvelle histoire. Il en fait la synthèse et décrit les fondements et le contexte dans lequel cette nouvelle histoire a surgi. L'auteur livre également en seconde partie une histoire d'Israël selon la nouvelle histoire. Enfin il souligne les conséquences de ce débat sur l'identité israélienne, la politique de l'Etat d'Israël et son évolution future
[...] Dans ce cas la nouvelle histoire est elle même le fruit de son époque. Elle n'apparaît pas par hasard dans les années 80. De même elle ne reçoit pas un écho aussi favorable dans une partie de la population par hasard. Cette nouvelle histoire sert de fondement scientifique au développement d'idées politiques (création d'un Etat palestinien, séparation de l'Etat et de la religion Jusqu'à quel point donc la nouvelle histoire est-elle objective ou subjective ? Si la méthode employée reposant sur les archives semble sérieuse et rendre caduc une grande partie de l'histoire ancienne classique d'Israël, cette nouvelle histoire est-elle pour autant dans le vrai ? [...]
[...] De plus la shoa transforme Israël en un Etat dépendant et éveillant la commisération par l'évocation du passé. La shoa dispense la société israélienne de se regarder dans le miroir pour examiner s'il existe en elle le même potentiel de destruction. Enfin les sociologues critiques remettent en cause l'idée d'une société israélienne démocratique et ouverte. La société israélienne serait un société prétorienne : le militarisme est le pôle autour duquel s'organise la société. Cela se manifeste par le montant des dépenses militaires, la place des hauts gradés dans le système politique (Ben Gourion, Begin, Rabin, Barak la glorification de l'héroïsme au combat et des symboles guerriers, le service militaire des femmes et les longues périodes de réserves. [...]
[...] Pour Kimmerling aucun pouvoir ne se reconnaît jamais comme colonialiste, il tente toujours de se présenter comme idéaliste ; mais le sionisme est bien un colonialisme venu d'édifier sur les ruines d'une société existante. Les juifs ont pris du travail et des terres aux Arabes. Shafir décrit les kibboutzim comme des sortes d'haciendas coloniales (voir les colonies actuelles) et analyse le slogan " conquête du travail juif " comme un moyen d'exclure les indigènes du marché du travail pour préserver les intérêts des colons juifs. Les historiens remettent aussi en cause la shoa dans l'histoire d'Israël et des juifs. [...]
[...] Une nouvelle école d'historiens se développe donc au même moment dans ce contexte propice aux remises en cause. Ils sont influencés par l'école des Annales françaises et parlent de relativisme historique, de déconstruction. Ils sont aussi le produit de cette société moins sûr d'elle-même et en crise. Pour eux rien ne s'est passé comme il le croyait. Benny Morris ou Tom Segev en sont les chefs de file et entraînent derrière eux de nombreux intellectuels israéliens. Deux camps partagent alors les intellectuels israéliens. [...]
[...] Essai sur une identité nationale. De Ilan Greilsammer Présentation Ilan Greilsammer est professeur de sciences politiques à l'université Bar- Ilan en Israël. L'auteur se présente lui-même comme un Israélien d'origine et de culture françaises, à la fois sioniste et un partisan décidé et militant du processus de paix inauguré par Itshak Rabin et Shimon Péres. Résumé Ilan Greilsammer présente ce que l'on appelle en Israël la nouvelle histoire. Il en fait la synthèse et décrit les fondements et le contexte dans lequel cette nouvelle histoire a surgi. [...]
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