L'intervention militaire en Irak en mars 2003 marque un dans l'équilibre géopolitique international : au-delà des conséquences locales (une hostilité croissante envers les forces de la coalition qui se traduit par une quasi guerre civile et des attentats quotidiens
contre les troupes d'occupation) et le relatif statu quo dans la répartition des forces symboliques, elle a définitivement révélé ce qui n'était d'ailleurs plus un secret aux yeux de la communauté internationale : les Etats-Unis sont la puissance dominante du monde et entendent à cet égard mener à bien la mission messianique dont ils se sentent investis, outrepassant si nécessaire les cadres et les procédures d'actions fixées par les lois internationales ; surtout, il n'existe aujourd'hui aucune puissance susceptible de faire contrepoids à l'hyper puissance américaine, et de fait l'Europe réalise cruellement le chemin qui lui reste à parcourir afin d' exercer un tel rôle. Voilà le constat auquel se livre Todorov au début de son ouvrage, et qui constitue le point de départ de son développement...
[...] Aux vues de la tournure que prend la situation en Irak et le soutien persistant de Blair aux Etats-Unis ce projet de défense commune d'ailleurs l'attitude des pays de l'Est vis-à-vis de l'Europe : leur ralliement au côté des Etats-Unis, fustigé par de nombreux chefs d'Etats (dont Chirac de manière particulièrement méprisante) n'a d'espoir d'être renversée que dans la mesure ou une force européenne unie et homogène, au sein de l'OTAN soit constituée. Or pour l'instant, un tel retournement semble assez improbable. Bref, Todorov sans être irréfutable dans les analyses prospectives, convainc cependant avec force, grâce à un savant dosage de distanciation philosophique pour que cette analyse soit féconde, et met en relief les interdépendances d'un monde où tout désormais se tient, est imbriqué. A cet égard, ce livre est particulièrement éclairant. [...]
[...] Ce livre est donc indirectement imprégné de tout ce parcours. I. Résumé de l'ouvrage La guerre en Irak : une cristallisation des déséquilibres géopolitiques mondiaux L'intervention militaire en Irak en mars 2003 marque un dans l'équilibre géopolitique international : au-delà des conséquences locales (une hostilité croissante envers les forces de la coalition qui se traduit par une quasi guerre civile et des attentats quotidiens contre les troupes d'occupation) et le relatif statu quo dans la répartition des forces symboliques, elle a définitivement révélé ce qui n'était d'ailleurs plus un secret aux yeux de la communauté internationale : les Etats-Unis sont la puissance dominante du monde et entendent à cet égard mener à bien la mission messianique dont ils se sentent investis, outrepassant si nécessaire les cadres et les procédures d'actions fixées par les lois internationales ; surtout, il n'existe aujourd'hui aucune puissance susceptible de faire contrepoids à l'hyper puissance américaine, et de fait l'Europe réalise cruellement le chemin qui lui reste à parcourir afin d' exercer un tel rôle. [...]
[...] Préférant l'emploi du terme de néo-fondamentalistes à celui de néo-conservateurs (concept erroné puisque ils ne défendent pas un ordre des choses ) , il met en exergue leur croyance en des valeurs absolues, et leur volonté de les imposer qui relèvent plus de l'esprit de la révolution permanente que de la conservation d'un modèle particulier de société. A cet égard, la notion de guerre préventive illustre le non-sens qui fonde cette idéologie, et témoigne des constructions sémantiques destinées à rendre louables des principes qui ne le sont guère. La guerre en Irak cristallise clairement cette logique qui tend à justifier une doctrine à l'aune de ses résultats escomptés. [...]
[...] Opposant ironiquement le souci du renforcement de la démocratie en Irak à son affaiblissement aux USA, Todorov souligne que seule une démarche dans le cadre du droit international pourrait donner une légitimité à la politique américaine. Or celle-ci l'a régulièrement bafoué et transgressé. Todorov tire alors un à un les fils de l'intrigue irakienne : qu'en est-il de l'édifice normatif du droit international et de ses institutions si souvent évoqués comme référence[4] (cf. France et De Villepin : Non et prépondérance de l'ONU). [...]
[...] Qu'on pense ici au traitement infligé aux prisonniers de la guerre en Afghanistan sur l'île de Guantanamo dans des conditions inhumaines, ou comme l'actualité récente nous le donne à voir, à celui des prisonniers de la guerre en Irak, qui témoigne d'un mépris flagrant des droits des prisonniers de guerre fixés par la convention de Genève signée en 1949. On ajoutera aussi une autre infraction aux principes caractéristiques de la démocratie que constitue le Patriot's Act, loi d'exception qui impose à des groupes de citoyens américains (Irakiens d'origine, arabes et musulmans) des mesures discriminatoires. Comme l'a fait Dominique De Villepin en affirmant sa détermination dans la nécessité d'un recours à l'ONU. Ainsi, la Russie évite toute résolution susceptible de sanctionner ses exactions en Tchétchènie ; de même Israël se voit protégée par l'intermédiaire du veto américain. [...]
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