Pour préserver un certain 'vivre ensemble' dans les sociétés actuelles travaillées par des nationalismes régionalistes, la formule canonique de l'Etat-nation, qui suppose une large concordance entre unité politique et culturelle, n'est plus adaptée. De fait, cette formule contient en elle seule l'ensemble des points clefs de l'ouvrage, à commencer par cette paradoxale modernité du sentiment national séparatiste dans des sociétés assujetties à une mondialisation toujours plus prégnante. Comment le cloisonnement nationaliste, que d'aucun qualifieraient de tribalisme archaïque, peut-il être compatible, voire catalysé par une accélération des flux transfrontaliers de marchandises, d'idées, d'information? Par ailleurs, se détache également le rôle fondamental de la culture, et qui ne cesse d'ailleurs d'enrichir la problématique de Dieckhoff, culture dont nous verrons l'instrumentalisation tout à la fois par les mouvements nationalitaires (logique d'éclatement), et les Etats-nation (volonté d'homogénéisation)
[...] De fait, cette formule contient en elle seule l'ensemble des points clefs de l'ouvrage, à commencer par cette paradoxale modernité du sentiment national séparatiste dans des sociétés assujetties à une mondialisation toujours plus prégnante. Comment le cloisonnement nationaliste, que d'aucun qualifieraient de tribalisme archaïque, peut-il être compatible, voire catalysé par une accélération des flux transfrontaliers de marchandises, d'idées, d'information . ? Par ailleurs, se détache également le rôle fondamental de la culture, et qui ne cesse d'ailleurs d'enrichir la problématique de Dieckhoff, culture dont nous verrons l'instrumentalisation tout à la fois par les mouvements nationalitaires (logique d'éclatement), et les Etats-nation (volonté d'homogénéisation). [...]
[...] Mais l'auteur, citant Taguieff, rappelle que ce type de démocratie ne peut voir le jour que dans un espace post-national puisque l'Etat territorialisé moderne exige encore justement une identité nationale. C'est pourquoi dans les trois pays où le multiculturalisme a été appliqué, Australie, Canada, Etats-Unis, on a pu observer une résurgence des nationalismes conservateurs xénophobes (le parti australien se nomme à titre significatif One Nation L'effacement du référent nationaliste contribue, même dans les pays habitués à un certain pluralisme, à sa récupération et monopolisation par les forces politiques les plus extrémistes. [...]
[...] Bien évidemment, la rationalité économique n'est pas, loin s'en faut, le seul facteur de dissémination du nationalisme. Le principe d'autodétermination, qui nait en 1918 sous l'impulsion de Woodrow Wilson et en vertu du principe des nationalités y joue un rôle fondamental: le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, idéal universaliste renforcé par la décolonisation, et plus récemment par la «décommunisation produit des effets boomerang qui tendent à se reproduire à l'infini. Parti d'Europe, il gagne l'Afrique et l'Asie pour revenir en Europe de l'Ouest dans les années 1960 (l'ethno-régionalisme qui se développe alors emprunte en effet pour beaucoup ses méthodes et vocabulaires aux mouvements de libération tiers- mondistes.) Enfin Amérindiens, Touaregs, Aborigènes, Lapons, montrent que sous son ultime avatar le principe d'autodétermination connaît aujourd'hui un redéployage spatial. [...]
[...] C'est que pour le citoyen ordinaire la conception politique de la nation est plus floue que la notion ethnique de nation, d'où une nécessaire communalisation. La crise du jacobinisme comme réponse à l'exacerbation des divergences apparaît consommée puisque le retrait de l'Etat s'accompagne d'un retrait du citoyen de la sphère publique. Pour Dieckhoff, il y aune confusion malhabile dans l'orthodoxie républicaine entre les concepts de nation (construction juridico- administrative, réceptacle de la souveraineté) et de peuple (collectivité sociologique formé d'une population ayant des caractéristiques propres: langue, culture, religion . [...]
[...] Ce mode de gestion des sociétés marquées par de profonds clivages (sociaux, idéologiques, religieux . ) procède de deux principes/ reconnaissance d'une large autonomie aux groupes constitutifs de la société et coopération permanente des élites des sous-cultures au niveau national. On peut ici citer la Suisse: 4 langues nationales religions grandes familles politiques cantons et pourtant semble-il une grande stabilité. Enfin le fédéralisme rejoint cette idée, et se révèle opérant lorsque la nation est parcourue de clivages certes multiples, mais qui ne se recoupent pas, des clivages croisés. [...]
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