Cet essai doit son nom à la dernière pièce de théâtre de Shakespeare, La tempête, où le sauvage et famélique Caliban a été dominé par l'opulent magicien Prospero. Ces deux protagonistes représentent chez Pierre Moussa respectivement le Sud et le Nord. Les causes du sous-développement du sud, les remèdes possibles, l'avenir de la relation nord/sud. Résumé et critique de l'ouvrage
[...] Il s'agit de satisfaire les besoins locaux et régionaux en appliquant des techniques qui ne prétendent pas à l'extrême modernité. Troisième et dernière partie La conjonction d'apports respectifs entre le Nord et le Sud, en économie, en démographie et d'une manière générale en philosophie de vie, donne ce que Pierre Moussa appelle dans sa troisième et dernière partie, coalescence Il appelle de ses vœux une cosmoéconomie une économie-monde. Le Nord doit résister à la tentation du repli en ouvrant la voie à l'épanouissement du Sud, et à sa propre prospérité qui, sera accrue par celle du Sud, dans le cadre de projets et de programme faisant intervenir des organismes multilatéraux à la compétence reconnue, telle la Banque Mondiale. [...]
[...] Il s'agit actuellement de repenser la dualité qui oppose autant qu'elle rend dépendant les diverses parties du monde. En ce sens, l'ouvrage de Pierre Moussa s'inscrit dans une certaine continuité de celui de Rufin, L'Empire et les nouveaux barbares. Un point commun entre toutes ces thèses et explications est le rôle du symbole explicatif, revenant tel un leitmotiv toujours justifié pour éviter de sombrer dans la simple parabole. Or, le symbole choisi par Pierre Moussa est lui même porteur de sens. [...]
[...] Pierre Moussa embrasse toute la complexité du problème Nord-Sud, ne négligeant pas son aspect historique. Ainsi ses références historiques lui permettent de récuser l'argument fréquent et d'après lui simpliste de l'artificialité des frontières à propos des pays issus des décolonisations : l'histoire nous apprend en effet que la nation naît d'une conscience forgée par l'éducation et les grandes institutions intégratrices . L'honnêteté intellectuelle de Pierre Moussa fait que cet ouvrage est dépourvu du moindre aspect paternaliste, l'auteur sait faire preuve d'impartialité, il se situe des deux côtés (Nord comme Sud). [...]
[...] Quel est l'avenir des relations Nord-Sud ? A ces trois questions correspondent autant de parties : la première, la plus longue, est intitulée les blocages et remonte aux origines du décalage entre le Nord et le Sud, en replaçant la crise du Tiers-Monde dans une fresque historique. L'intermède qu'est le dialogue entre Caliban et Prospero constitue une transition vers la seconde partie. Cette dernière montre les voies du déblocage aux problèmes du Sud. Enfin la dernière partie coalescences renvoie à l'étymologie latine de croître ensemble se développer ensemble qui aboutit à la conclusion que seule la conjonction d'apports réciproque permettra de résoudre les problèmes. [...]
[...] La qualité des hommes apparaît donc comme indispensable à toute croissance. De même, une réforme agraire préalable et la garantie des prix minimums sont nécessaires. Par ailleurs, un certain degré de protectionnisme permet dans un premier temps d'accompagner le décollage (take off), comme le rappelle l'histoire des pays développés elle-même. Pour cela, il faut une volonté politique ; le Tiers-Monde doit donc aussi se doter de véritables Etats qui donneront l'impulsion initiale en s'associant aux grands groupes privés du Nord qui auront à leur tour un impact sur la jeune production nationale. [...]
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