Née de l'explosion des interdépendances, la mondialisation a reformulé l'ensemble des problèmes actuels, qu'ils soient politiques, économiques ou sociaux, en leur conférant une dimension mondiale. Cette dimension n'absorbe pas les autres aspects régionaux, nationaux, locaux de ces questions, mais impose de nouvelles contraintes et une nouvelle appréhension des crises qui frappent la scène mondiale
[...] Nourrie par la science, la technique, les échanges, la modernité est une dynamique constante qui s'impose avec violence aux sociétés endormies dont l'histoire semble s'être arrêtée. Objets de la mondialisation, ces terres non occidentales se déchirent alors entre la quête d'une authenticité idéalisée et l'appropriation difficile d'une modernité imposée. Telle est, au fond, l'origine des islamismes révolutionnaires: se rendre maître des sciences et des techniques occidentales et en même temps bâtir une société "authentique", renouant avec l'âge d'or de l'Islam. Diffusée par ce puissant mouvement de mondialisation, la modernité ébranle les sociétés et suscite des tensions, elle unifie tout en fragmentant. [...]
[...] Moreau-Défarges (Philippe), La Mondialisation; vers la Fin des Frontières? Introduction Née de l'explosion des interdépendances, la mondialisation a reformulé l'ensemble des problèmes actuels, qu'ils soient politiques, économiques ou sociaux, en leur conférant une dimension mondiale. Cette dimension n'absorbe pas les autres aspects régionaux, nationaux, locaux de ces questions, mais impose de nouvelles contraintes et une nouvelle appréhension des crises qui frappent la scène mondiale. I. la création d'un espace mondialisé et interdépendant Processus continu dans l'histoire de l'humanité, la mondialisation a été le produit de poussées intermittentes déclenchées par la convergence de forces tels que le développement économique, les avancées techniques, ou encore les révolutions politiques. [...]
[...] Auparavant le système international était régulé par les relations entre des États, chacun ayant ses objectifs particuliers, ses intérêts propres, chaque crise ne pouvant être résolue que par les pays concernés ou à la limite par un pays tiers. Dans le nouvel ordre international chaque problème (qu'il soit écologique, économique ou politique) acquière d'emblée une dimension internationale et ne peut trouver de résolution qu'au niveau mondiale. [...]
[...] Cette accélération des flux transnationaux s'est par ailleurs traduite par l'internationalisation des entreprises qui raisonnent désormais en terme de marché mondial. Toutefois cette mondialisation des échanges est profondément inégale. Traversant les frontières étatiques, les flux mondiaux brisent la cohésion de l'espace national et s'accommodent de zones d'anarchie et de pauvreté, tout en perturbant l'action régulatrice des États. Beaucoup plus fluctuant, l'espace mondial bouscule les institutions, les structures établies (à commencer par les Etats) et les oblige à s'adapter sans cesse à des mouvements imprévisibles. II. Mondialisation ou occidentalisation? [...]
[...] En décrivant la dynamique de mondialisation qui bouscule le système international, Paul Moreau-Défarges n'est pas tombé dans l'écueil du catastrophisme qui consiste à analyser les évolutions de la scène mondiale en terme de désordre et d'anarchie. Certes l'action des États est beaucoup moins efficace en raison de la multiplication des flux transnationaux et de la circulation plus rapide des idées et des hommes. Mais cette évolution ne signifie pas que le XXIème siècle sera marqué par une prolifération des conflits et une dissémination de la violence. La mondialisation ne doit pas être considérée comme une remise en cause de l'ordre international mais plutôt comme une transformation de son mode de fonctionnement. [...]
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