Moreau-Défarges (Philippe), La Mondialisation

Résumé du document

La mondialisation résulte de l'européanisation du monde, de l'explosion des flux. Elle est marqué par le heurt des acteurs, des conflits ; elle appelle la quête de normes universelles, d'un Etat mondial, l'établissement d'une articulation entre mondialisation et régionalisation. Généalogie et critique des inégalités générées par la mondialisation qui porte la marque de l'occident

Extraits

[...] La crise économique de 1929 a détruit les le système mondial d'échanges. K. Haushofer, puis J. Burnham, ont parlé du partage du monde entre grands ensembles continentaux et hostiles. A l'issue de la deuxième guerre mondiale, les USA veulent établir un système planétaire. Mais, le monde s'organise autour de deux blocs antagonistes. La construction européenne a débuté avec le plan Marshall et l'OECE en 1948. Dans le tiers-monde, les peuples décolonisés veulent bâtir une structure globale (mouvement des non alignés, groupe des 77). [...]

[...] Spengler) et considère que les communautés politiques et culturelles coïncident. Il insiste sur le conflit occident - islam, qui n'est qu'une des expressions des tensions entre métissage des idées, des croyances. La mondialisation n'a pas fait disparaître les conflits traditionnels. La nouveauté provient de la multiplication des liaisons et de l'émergence diffuse d'un intérêt mondial se superposant aux autres intérêts. Mais cet intérêt mondial fait l'objet de définitions contradictoires. Chapitre 5. Normes universelles, Etat mondial ? La mondialisation est indissociable d'un processus de promotion de normes planétaires. [...]

[...] L'amplification des flux financiers, les masses énormes de capitaux en circulation excluent tout contrôle des autorités publiques, imposent une concertation systématique (le G7, par exemple, est mis sur pied en 1975) et l'ébauche d'une solidarité planétaire (développement de mécanismes de maîtrise des crises : août 1982, décembre 1994 : Mexique). Dans le domaine du commerce, un autre pilier avait été mis en place. C'est l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, GATT (1947). Ce système est occidental, le bloc soviétique vivant en autarcie. [...]

[...] L'argent est un des grands vecteurs de la mondialisation. On assiste à la première ébauche d'un marché universel : le domaine financier émerge comme le premier champ réellement mondialisé. Celle-ci est due à l'enrichissement des sociétés occidentales, mais aussi au vieillissement des populations et à la nécessité de financer, de plus en plus, les retraites par capitalisation (développement spectaculaire des fonds de pension, depuis le début des années 70). Enfin, la hausse des prix du pétrole, dans les années 70, a entraîné un recyclage international des capitaux et l'entrée de nouveaux opérateurs. [...]

[...] Mais, dès son émergence, la philosophie des Lumières se voulait universelle. L'assemblée générale de l'ONU a voté la déclaration universelle des droits de l'homme le 10 décembre 1948. En 1966, deux pactes ont été établis : droits civils et politiques, droits économiques, sociaux et culturels. Plus de 20 conventions ont été adoptées dans des organes régionaux. Mais, dans beaucoup de pays non occidentaux, cette philosophie apparaît importée. Il y a aussi une globalisation de la démocratie (reflux des dictatures, effondrement des régimes communistes, déstabilisation des autoritarismes). [...]