Hubert Védrine, proche collaborateur de François Mitterrand pendant quatorze ans (conseiller diplomatique, puis conseiller pour les affaires stratégiques, porte-parole et enfin secrétaire général de l'Elysée), rend ici compte de la politique extérieure de la France et de son quatrième Président de la Ve République au cours des années 1981-1995, de l'affrontement Est-Ouest à l'ère de la mondialisation.
Durant la campagne de 1981 et dans les semaines qui suivent l'élection, les questions qui reviennent le plus souvent sont de savoir comment François Mitterrand fera face à la menace soviétique, quelle attitude il adoptera en matière de défense, si la diplomatie socialiste l'amènera à rompre avec la ligne de ses prédécesseurs sur tels ou tels points importants, à commencer par l'Europe, s'il sera tiers-mondiste, ce qu'il fera au Proche- Orient ainsi que face au terrorisme, comment il s'entendra avec les Grands, si ceux-ci l'accepteront comme un des leurs, et s'il saura ou non maintenir le rang de la France.
Quel a été l'enchaînement des analyses et des décisions de François Mitterrand en ces années de mutations ? Quelle a été leur logique ?
Nous nous proposons ici de suivre le plan thématique et chronologique du livre, qui rend pertinemment compte de l'évolution de la politique extérieure de la France au cours des deux septennats de François Mitterrand, parallèlement à l'évolution des relations internationales elles-mêmes.
[...] Le 25 février le Koweït est libéré par l'offensive terrestre; et les EU ressortent de cette guerre plus renforcés que jamais, dans ce "nouvel ordre mondial". Aider la Russie Les questions qui opposaient les grands pays industrialisés quant à l'aide à l'URSS se reposent du jour au lendemain dans les mêmes termes pour ce qui concerne l'aide à la Russie. La France et l'Allemagne sont pour une aide importante, mais l'Allemagne ne veut pas avoir à la supporter seule. Les EU veulent subordonner l'aider à l'adoption d'une politique économique libérale, alors que cette aide provient pour une très large part des Européens de cette aide, dont 67% fournis par la seule Allemagne). [...]
[...] Au Conseil européen de Luxembourg, les 2 et 3 décembre 1985, un accord se fait sur l'adjonction au traité de Rome d'un "Acte unique" (dispositions très diverses regroupées en un seul texte) dont l'objectif principal est la réalisation d'ici le 31 décembre 1992, d'un "grand marché intérieur" où circuleront librement marchandises, personnes, services et capitaux. Le 1er janvier 1986 l'Espagne et le Portugal entrent officiellement dans la Communauté. L'entente franco-allemande est à la fois condition sine qua non, moteur et bénéficiaire de la construction européenne. En étant conscient, Helmut Kohl montre son engagement auprès de FM à la veille des élections de mai 1988 que ce dernier remportera avec 54% des suffrages exprimés. [...]
[...] Le 28 janvier Reagan écrit à FM pour le remercier de "renforcer ainsi l'Alliance . Ce répit est de courte durée puisque commence dès le 1er février la préparation du Sommet de Williamsburg qui commence le 29 mai. Après de dures négociations FM parvient à faire accepter un niveau dans les déploiements de missiles américains en Europe; l'équilibre sera rétabli avec un niveau zéro si la négociation avec l'URSS réussi, un niveau maximum en cas d'échec, tous les niveaux intermédiaires étant possibles. [...]
[...] Le 25 décembre Gorbatchev démissionne de la présidence de l'URSS, Etat qui n'existe plus. La guerre du Golfe Le 2 août 1990 - alors que tous les grands leaders ont les yeux rivés sur la réunification allemande - l'Irak (dont 80% de son armement provient de l'URSS) envahit le Koweït. En quarante-huit heures la résolution 660 est votée par tous les membres permanents du Conseil de Sécurité, exigeant le retrait immédiat et inconditionnel des troupes irakiennes. Pour FM la non- participation de la France aurait entraîné sa discrédit militaire et diplomatique sur les terrains européens et euro-atlantique, au moment où se jouait son crédit et son rôle. [...]
[...] Le Traité est ratifié par la France en 1992 (avec 51,05% de "oui" au référendum), par l'Allemagne en 1993. Aider Gorbatchev Quelque mois avant l'implosion de l'URSS, la meilleure attitude pour FM, qu'il recommande à tous les leaders, est de ne pas déstabiliser Gorbatchev. Après avoir rencontré ce dernier à Malte le 2 décembre 1989, George Bush affirme également son soutien à sa politique et son intention d'intégrer l'URSS économiquement et politiquement à la communauté mondiale. En juin 1991 (trois jours après l'élection de Boris Eltsine comme Président de la Russie) Gorbatchev est invité par les Sept au Sommet de Londres (qui doit se tenir du 15 au 17 juillet), à titre de consultation sur des sujets communs. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture