Les émeutes alimentaires de 2008 rappellent à l'ensemble de la planète que le défi alimentaire est loin d'être résolu. Le XIXe et le XXe siècle ont été des siècles de progrès immenses pour le domaine agricole, la productivité ayant connu une augmentation spectaculaire par le biais de la mécanisation et des engrais. Il semblait évident que le XXIe siècle ne serait pas celui de la faim et le débat ne semblait plus se poser, pourtant il n'en est rien. Le monde connaît encore des pénuries, les famines sont toujours d'actualité et trouvent leurs causes ailleurs que dans une mauvaise conjoncture.
La solution réside dans les biotechnologies, la mondialisation ayant découvert la quasi-totalité des terres cultivables. À ce titre il y a nécessité de laisser la recherche se développer et dépasser les clivages partisans. Il y a aussi nécessité de reconsidérer le rapport à la terre et de privilégier des politiques de petites échelles plutôt que la formation de gigantesques complexes agroalimentaires spectaculaires, mais improductifs et non rentables à long terme.
La faim est un défi majeur que la modernisation des pays développés a occulté. La quête effrénée vers la technologie a escamoté la préoccupation première de l'homme : sa capacité à se nourrir. Cette préoccupation doit redevenir majeure afin que les populations futures puissent être nourries. À travers cet essai, Philippe Chalmin, professeur d'histoire économique et spécialiste des questions alimentaires tente non seulement de mettre en avant ce constat d'une sécurité alimentaire précaire tout en la mettant en perspective avec les enjeux contemporains : comment nourrir une planète dont la population sera vraisemblablement de 9 milliards d'individus en 2050 ?
[...] Le monde a donc faim et il faut lui apporter de quoi se nourrir. La solution réside dans les biotechnologies, la mondialisation ayant découvert la quasi-totalité des terres cultivables. A ce titre il y a nécessité de laisser la recherche se développer et dépasser les clivages partisans. Il y a aussi nécessité de reconsidérer le rapport à la terre et de privilégier des politiques de petites échelles plutôt que la formation de gigantesques complexes agroalimentaires spectaculaires mais improductifs et non rentables à long terme. [...]
[...] C'est le rôle des politiques alimentaires. L'auteur rappelle d'ailleurs que les toutes premières politiques furent alimentaires puisqu'elles correspondaient aux besoins les plus primaires des humains. L'influence des agriculteurs qui explique cette attention toute particulière portée aux politiques agricoles débute dès le XIXe siècle mais on ne peut pas encore réellement parler de politiques agricoles, celles-ci étant limitées à quelques spécificités douanières. C'est 1925 qui marque le début des premières politiques agricoles en faveur des agriculteurs qu'on commence à considérer en tant que classe et non plus uniquement en tant que facteur de ravitaillement de l'espace urbain. [...]
[...] On dénombre 982 millions de personnes souffrant de la faim ou de la malnutrition ou étant en dessous du seuil considéré comme minimal par l'ONU (2100 calories par jour et par personne). La sous-nutrition est donc le fait d'avoir moins de 2100 calories par jour et par personne sachant qu'un homme occidental consomme en moyenne 2500 à 3000 calories par jour. La malnutrition renvoie, elle, à un problème de qualité : il s'agit d'un déséquilibre au niveau de l'apport de glucides et de protéines. [...]
[...] ( voir à ce propos le film Le monde selon Monsanto) L'autre aspect de l'agriculture qui reste largement laissé de côté est la question du bio que l'auteur relègue à un second rang en vertu de la prétendue improductivité de ce mode de production. Or lorsqu'on parle de choix alimentaires il faut aussi évoquer le cas de l'agriculture bio. En effet que veut réellement dire se nourrir? Est-ce pouvoir satisfaire ses besoins primaires avec une alimentation de bonne qualité et respectueuse des saisons ou est-ce avoir la certitude que de Bangkok à Bordeaux le consommateur moyen pourra être sûr de manger des tomates quel que soit le mois de l'année? [...]
[...] L'auteur met ensuite en avant la dialectique existant entre population et famine. Dès qu'un risque alimentaire débouchait sur une crise, l'homme avait toujours su trouver de nouvelles solutions pour remédier à celle-ci. Des innovations technologiques à la découverte de nouvelles terres, la perspective de famine généralisée était en permanence repoussée. Or le contexte actuel d'une planète entièrement découverte où les innovations sont sujettes à maints débats change la donne : Saurons-nous vaincre cette faim? Chapitre 3 : Dix milliards de bouches à nourrir L'auteur propose ici de faire un rapide point géographique sur la répartition de la population mondiale et son évolution d'ici à 2080. [...]
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