On assiste aujourd'hui à une remise en cause de la confiance électorale en Occident. En effet, le comportement instable du peuple s'explique par un refus de toute identification à un parti politique de référence. Les partis, quant à eux, insistent plus sur la personnalité de leur leader que sur l'application de leur programme. Le fossé semble donc se creuser entre les aspirations populaires et celles du gouvernement.
Cette crise actuelle est le fruit des métamorphoses passées du gouvernement représentatif qui ont engendré l'apparition de programmes politiques organisés, condition sine qua none de la démocratie représentative, et de partis de masse, modifiant ainsi le lien représentatif.
La crise du parlementarisme entraînée par les partis de masse ne remit cependant pas en cause le gouvernement représentatif. Cette nouvelle forme de représentation a donc été perçue comme une avancée de la démocratie. En effet, l'autonomie croissante conférée aux électeurs par la démocratie de partis leur permet de s'autogouverner.
Cette crise de la représentation est toujours d'actualité et on lui attribue aujourd'hui la vulnérabilité des liens d'identification entre gouvernants et gouvernés et l'élection des représentants en fonction de programmes précis.
Le gouvernement représentatif trouve donc ses fondements dans trois formes de la représentation liées entre elles mais dont l'importance varie dans le temps et selon les lieux :
- le parlementarisme,
- la démocratie de partis,
- la démocratie du peuple.
[...] l'expression de l'opinion publique des électeurs n'est pas soumise au contrôle des élus et répond à deux conditions : - le libre accès à la publicité gouvernementale, - la liberté d'exprimer ses opinions politiques : ce qui renforce le lien entre gouvernants et gouvernés. C'est cette liberté d'opinion qui divise le gouvernement représentatif de la représentation absolue. Hobbes affirme dans ce sens que l'unité politique du peuple n'existe pas sans la présence d'un représentant qu'il habilite à décider en son nom et auquel il se soumet. Cette substitution absolue des citoyens par leur représentant est donc abolie par la liberté d'opinion publique. [...]
[...] Cependant, le gouvernement représentatif reste historiquement le règne du notable. La marge d'indépendance des gouvernants. Chaque député est libre de voter au parlement selon ses convictions personnelles. De plus, le fait qu'il doive son élection à des facteurs non politiques lui confère plus d'autonomie. La liberté de l'opinion publique. Il existe dans ce type de gouvernement une confrontation violente mais fondamentale entre la volonté de l'ensemble des représentants et celle du peuple qui fait entendre son mécontentement jusqu'aux portes du parlement. [...]
[...] Le chef du gouvernement a donc un poste central, celui de représentant suprême a qui le peuple accorde sa confiance. Cette nouveauté tient à deux facteurs : - l'importance des médias : le candidat atteint le peuple sans l'intermédiaire des organisations militantes, - la domination des personnalités sur les programmes : le contenu d'un programme est toujours moins complet que l'ensemble des décisions qu'entend prendre un candidat. Le rôle de l'offre électorale en général. L'enjeu d'une élection et la personnalité des candidats influent grandement sur les comportements électoraux : c'est ce qui constitue l'offre électorale. [...]
[...] Cependant, la neutralité des médias face aux clivages interpartis permet une égalité entre électeurs car ils perçoivent tous l'objet de l'élection de façon identique, quel que soit leur parti d'appartenance. Cependant, si cela n'implique pas d'objectivité, par la présence d'un intermédiaire, dans la perception de cette information, on constate tout de même une homogénéité de sa diffusion. On voit donc que la perception de l'objet public devient indépendante des partis mais que ce même objet divise les individus quant à leurs préférences. Cela prouve le clivage entre l'opinion publique et l'expression électorale. [...]
[...] Tous les analystes du gouvernement représentatif convergent sur l'idée qu'il repose sur la discussion émanant d'une diversité d'individus. Cependant, la liberté collective des membres de cette discussion peut impliquer une divergence d'avis politiques. C'est donc par la discussion persuasive que cette assemblée parviendra, de son plein gré, à s'accorder et à adopter une position commune. Sieyès soutient cette importance de la discussion persuasive en affirmant que la représentation se caractérise par une assemblée qui discute. C'est donc dans la discussion persuasive que réside la force de convergence d'opinions au départ en désaccord. [...]
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