Historien russe de la fin du XIXe siècle, né en 1840, mort en 1911 et qui parle d ‘une « relation anormale entre la politique extérieure de l'Etat et le progrès intérieur du peuple ». Par ailleurs, il met en évidence l'exception russe : le poids de l'exemple occidental quand la société russe commence à sentir la supériorité de la culture qui l'émet. Donc deux éléments, l'anomalie et l'influence qui représentent le couple qui caractérise la Russie.
La tradition russe bataille entre la lumière de l'Orient et l'ombre de l'Occident. Or, cette tradition ne doit rien à sa connexion asiatique, le peuple russe est européen, par sa culture. C'est donc un pays en relation avec l'Occident, d'un Occident qui devient, à partir de Pierre le Grand (XVIIe siècle) une source d'influence.
Il faut attendre l'épisode d'Andropov, à partir de 1983, pour que l'on puisse conclure de la nécessité d'ouvrir l'URSS au monde. Or cette réconciliation avec l'étranger devait se faire aussi en s'accompagnant d'une refonte de l'organisation intérieure.
Question importante : qui est coupable de cet éclatement ? On assiste à un vrai sabordage d'un empire, d'un empire très marqué par sa nature militaire. Or ce complexe militaro-industriel doit se reconvertir au civil. La dispersion de l'empire est un autre témoignage de l'effondrement de la puissance russe et cette perte de vitesse est d'autant plus lourde qu'en URSS, la puissance perdue se double d'une prospérité introuvable.
L'analyse des transitologues est déroutante. Pour certains, on raccourcit cette transition, d'autres s'éternisent et la mettent en relief quand il s'agit des imprécateurs anti-libéraux. Mais, dans tous les cas, on a tendance à dédouaner Gorbatchev et à sataniser Eltsine. Dans l'étude faite par Archie Brown (The Gorbatchev factor), il passe un peu sous silence cette période de transition de novembre 1982, où Andropov est au pouvoir.
Dans tous les cas, et même si les Russes ont eu l'impression d'assister à un marché de dupes, c'est la première fois, avec les années Gorbatchev que les Russes vivent en liberté.
[...] Tout cela au prix d'une indiscipline croissante dans le corps social. Également des dérives délictueuses dans des sphères politiques les plus élevées, parfois les plus proches du Secrétaire Général lui-même page 66 Chapitre 5 Une société secrète Comment la société soviétique vit-elle le retour des tensions internationales et l'immobilisme politique intérieur. Voir le travail remarquable de Basile Kerblay sur La société soviétique contemporaine Armand Colin 1977 Les Soviétiques ont également étudié cet Homo sovieticus mais la sociologique naissante, en URSS, a eu des difficultés à se faire entendre, avec la censure des années 1970. [...]
[...] Un véritable duel a lieu entre G. et Eltsine entre janvier et août 1991. Mars 1991, référendum sur le maintien de l'union, les républiques y sont favorables, ce qui est un succès pour Gorbatchev, sauf pour six républiques qui refusent d'y participer : les trois pays baltes, la Moldavie, l'Arménie, la Géorgie. Puyis trois républiques suivent le même chien, la Tchétchénie, le Tatarstan et l'Ossétie du Nord. Erreur du 28 mars : alors que le groupe des six pense à destituer Eltsine, s'ouvre le IIIe Congrès des députés russes, la nuit précédente, G. [...]
[...] Sous l'influence de Yakovlev, il s'agit d'une réforme plus radicale Il (le système soviétique) ne bénéficie plus de la présomption d'innocence dans le drame stalinien. Il a des vices et des failles. Il convient de le démonter et de le reprendre entièrement page 103 Mais on en oublie assez vite les conservateurs de tous bords Les nationalistes du mouvement Pamyat. Les écrivains traditionalistes comme Youri Bondariev, Vasili Belov et Valentin Raspoutine qui défendent la culture russe traditionnelle. Les communistes conservateurs. Reste que la liberté d'expression restera une formidable conquête des gorbatchéviens. [...]
[...] Autre facteur de ce manque de bases sociales, le rôle que joueront les Soviétiques d'en bas En général habitués à pratiquer la fraude en réaction à la violence de l'État et à la pénurie, désormais choqués par le contraste que forment les privatisations qu'ils subissent d'une part, l'enrichissement du secteur privé ou encore les images de vie facile que véhiculent les feuilletons télévisés occidentaux d'autre part page 151 Chapitre 13 Glissades et dérives de l'hiver 1989 à l'été 1990 Début des révoltes des peuples limitrophes avec la révolte de Vilnius en février 1989. C'est la parade des souverainetés en novembre 1989, tous les États déclament leur indépendance. Du 12 juin au 16 juillet 1990, la Russie, la Géorgie, l'Ouzbékistan, la Moldavie et l'Ukraine affirment leur souveraineté d'État. Autre secteur mal en point, l'économie. Pour les Russes, la perestroïka, c'est d'abord et avant tout l'abondance de biens alimentaires. Or la disette des marchandises subsiste. L'argent en circulation est trop abondant face à l'offre de marchandises. [...]
[...] Deuxième explication plus triviale, G s'engage dans la démocratie pour se débarrasser des éléments conservateurs du groupe dirigeant, comme Ligatchev. Ligatchev n'est pas un conservateur, il est favorable à l'ouverture de l'économie aux pays occidentaux, mais il reste fidèle à l'idéal socialiste alors que Yakovlev est le mauvais génie de G. et représente le fossoyeur du socialisme. XIXe Conférence de mai 1988 Résolutions importantes : glasnost, instauration d'un État de droit, nouvelle approche du problème des nationalités, lutte contre le bureaucratisme, réforme des institutions politiques. [...]
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