-L'émergence d'une véritable entité libanaise peut se trouver au XVIème siècle avec l'émirat Maanide, sous l'impulsion de Farkhreddine (1590-1635). Cette construction se fit autour du mont Liban, avec l'essor économique des maronites, l'ouverture des émirs libanais à la Renaissance européenne et à une symbiose communautaire solide.
-Survient alors la crise de 1840-1860, dont la cause est le soutien français à Bachir II Chehab, qui entrainera les maronites contre les druzes et qui fera appel à Mohammad Ali d'Egypte pour l'aider dans ce combat. Se forme l'opposition entre un axe franco-égyptien et un axe anglo-ottoman. Cette crise dut aux grandes puissances s'acheva en 1861 avec l'amputation du Liban et la fin de son autonomie durement acquise depuis trois siècles. C'est la première crise libanaise moderne.
-Les époques du Petit Liban (1861-1920) et du Grand Liban (1920-1967), furent enrichissante d'un point de vue intellectuel avec durant la première période, l'émergence de l'idée d'un grand Liban autonome, laïc, ou encore d'après une approche pro-syrienne : il y a donc renaissance d'une symbiose, d'une volonté commune libanaise. Après l'indépendance de 1941, le pacte national de 1943 illustre cette idée de nouvelle symbiose (partage du pouvoir entre les différentes communautés), l'essor des idées de la Nahda (renaissance arabe) facilitant aussi cette atmosphère de liberté et de symbiose communautaire.
[...] Mais la période traitée est riche d'informations en tout genre, et il serait malhonnête de reprocher ce menu désordre à l'auteur qui nous donne là un travail d'une richesse et d'une profondeur remarquable. [...]
[...] Les racines politiques et idéologiques sont donc à chercher durant la guerre du début des années 70. Cette guerre avait pour but de renverser un état basé sur le clientélisme et le régionalisme, pour le remplacer par un état un minimum égalitaire, combat auquel toutes les catégories laissées prirent part, avec certes des idéologies différentes, mais partageant le même but final. Mais le véritable détonateur du conflit est pour Corm la convergence entre l'intérêt commun des oligarchies libanaises et de la résistance palestinienne, qui était d'exploiter ce mécontentement social de manière confessionnelle. [...]
[...] A intervalles réguliers, il liste les atrocités commises, les massacres, bref, toute la misère de la guerre qui a saigné son pays et devant laquelle il est resté impuissant. Il explique par ailleurs ce but dans l'introduction, insistant bien sur la diversité du Liban (culturelle, religieuse, idéologique, et que toute analyse rapide de la situation serait vouée à l'échec. Tout au long de l'ouvrage il insistera grandement sur les oppositions de type territoriales, comme l'opposition ville/montagne, et sur l'évolution de communautés et de leurs coutumes, croyances, etc. [...]
[...] -La dynamique de la gestion de la crise libanaise entre 1975 et 1982 par les américains est ensuite traitée dans le détail. Les américains avec les syriens dans un premier temps, et avec les israéliens dans un second temps vont accélérer la discorde qui règne déjà au Liban par des manœuvres visant à servir leurs intérêts propres : la manipulation des élections de mai 1976 pour mettre au pouvoir Elias Sarkis (pro-syrien), et la création d'une ligne rouge Israël-Syrie au printemps 1976 sous l'égide américaine. [...]
[...] Les conférences de Lausanne et de Genève (entre Novembre 1983 et Mars 1984) vont consacrer cette place des milices, ce qui aggrava encore la crise. -L'auteur se concentre alors sur l'acteur local le plus important des crises libanaises : les milices. Il explicite leurs techniques de financement (pillage, extorsion de fond, trafic de drogue, d'armes) et la façon par laquelle elles réussissent à affaiblir l'état (assassinat de personnalités, enlèvements, noyautage de l'armée régulière, Cette place des milices est aussi la conséquence d'idée comme celle des occidentaux selon laquelle le conflit est uniquement chrétien/musulman et que les milices sont représentatives des communautés (les phalangistes représente tout les chrétiens, idée que même une partie des libanais ont assimilé, croyant alors en une résolution possible du conflit car celui-ci constituerait une crise passagère. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture