Si les autorités politiques américaines ne sont pas parvenues à connaître les intentions précises des Japonais, ce n'est pas par manque d'informations car ils en avaient quantité.
Ainsi, Roberta Wohlstetter donne-t-elle les différentes sources en présence.
Il y a d'abord les sources à caractère secret :
* Un décrypteur américain était parvenu à déchiffrer le code diplomatique japonais ce qui permettait aux Américains d'avoir accès à toutes les communications secrètes concernant le programme japonais d'expansion dans le Sud Est asiatique.
* Les renseignements navals arrivaient à localiser la flotte japonaise grâce à des signaux.
* A Tokyo, l'ambassadeur Grew, opérait une fine analyse économique et politique. Mais, comme la censure japonaise est devenue très forte à partir de 1941, on ne pouvait plus accorder autant de crédit aux informations interceptées.
Viennent ensuite les informations publiques, provenant en grande partie des journaux nationaux comme le Herald Tribune ou le New York Time. Cependant, ces informations journalistiques sont devenues inutiles au cours des semaines précédant Pearl Harbor. La presse japonaise a aussi joué un rôle dans l'information, notamment en clamant la volonté japonaise d'expansion dans le Sud est asiatique.
Il ne faut pas oublier comme source d'information, les indications sur les stratégies américaines en Extrême-Orient.
En 1941, les chefs politiques et militaires américains disposaient de ces informations, mais elles n'ont jamais été concentrées entre les mains d'une seule personne. Il y avait ainsi des signes (décodés ou non) éparpillés un peu partout, certains bloqués momentanément pour des raisons administratives ou techniques, certains n'arrivant même jamais jusqu'à un centre de décisions.
Cependant, Roberta Wohlstetter tente d'établir une liste des signes distincts dont disposait tout collaborateur du Président Roosevelt.
[...] Enfin, Wohlstetter note un manque de recul et de vision critique face aux informations, notamment celles de MAGIC, ce qui rendait cette source à peine perceptible. En dernière analyse, les explications de Wohlstetter rejoignent celles de Jervis sur les aléas de la perception humaine, conditionnée par l'expérience, les attentes, les préjugés. D'autre part, tout comme celle de Morel sur les décisions absurdes, son analyse n'apparaît applicable qu'a posteriori, ce qui en réduit d'autant la portée. D'ailleurs, Wohlstetter semble se résigner à cet état de fait, considérant que dans le domaine des relations internationales, l'incertitude est irréductible, et de ce fait, chaque décision lourde de conséquences. [...]
[...] Ensuite, Roberta Wohlstetter, essaye de mettre en relation les enseignements tirés de l'attaque surprise de Pearl Harbor et une possible attaque nucléaire sur les Etats-Unis, afin que ceux-ci soient mieux en mesure de se protéger. Seulement, les divers progrès techniques qui ont été faits, notamment la vitesse à laquelle peuvent être envoyés missiles ou bombardiers sont plutôt à l'avantage de l'agresseur. En effet, du fait du délai de plus en plus court du lancement des armes, l'avertissement stratégique devient quasiment impossible. [...]
[...] En 1941, les chefs politiques et militaires américains disposaient de ces informations, mais elles n'ont jamais été concentrées entre les mains d'une seule personne. Il y avait ainsi des signes (décodés ou non) éparpillés un peu partout, certains bloqués momentanément pour des raisons administratives ou techniques, certains n'arrivant même jamais jusqu'à un centre de décisions. Cependant, Roberta Wohlstetter tente d'établir une liste des signes distincts dont disposait tout collaborateur du Président Roosevelt. Le premier était la concentration de troupes et de navires sur la côte chinoise et vers l'Indochine. [...]
[...] Le deuxième, était constitué par les informations de MAGIC (la meilleure source de renseignements selon Roberta Wohlstetter) qui confirmaient une possible offensive et l'expansion vers le Sud Est asiatique. Le troisième, était lié au refus des Américains de reconnaître la politique expansionniste du Japon. Les Etats-Unis supposaient que le Japon allait commencer sa campagne dans le Sud Est asiatique. Ils ont même prévu les dates et dressés une liste des territoires anglais et hollandais qui pourraient être concernés par cette campagne. [...]
[...] Par ailleurs, selon les américains cette attaque japonaise aurait probablement lieu le 30 novembre ou le 7 décembre 1941. La question que se pose alors Roberta Wohlstetter est la suivante : Pourquoi les américains n'ont-ils pas envisagé cette menace, pourtant identifiée pour d'autres pays, contre eux-mêmes ? Plusieurs explications sont possibles. Il y a d'abord les mauvaises interprétations. Mauvaises interprétations, dues notamment à la compréhension a posteriori : il est beaucoup plus évident, une fois l'évènement passé, de distinguer les signes importants des autres. [...]
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