L'auteur présente ici une analyse détaillée de la situation des réfugiés palestiniens au Moyen-Orient, complétée par des enquêtes sur le terrain menées dans des camps jordaniens et libanais. Ce livre traite des conséquences du processus de paix israélo-palestinien sur l'ensemble du peuple palestinien, et ceci dans une optique particulière : celle du processus de 'diasporisation'
[...] Cette diaspora doit aujourd'hui être pensée au regard du futur Etat palestinien, qui fait l'objet de négociations depuis 1993. Cependant, la question palestinienne ne se résume pas à un accord avec Israël : l'attitude des pays arabes ayant accueilli des réfugiés en 1948 est également déterminante et le règlement doit être régional. De l'exode à la formulation d'une revendication nationale organisée L'apparition du problème des réfugiés Le problème des réfugiés est apparu peu après le vote de la résolution 181 par l'Assemblée générale de l'ONU, le 29 novembre 1947. [...]
[...] Ils sont aujourd'hui environ surtout originaires du nord de la Palestine. Leur afflux n'a pas posé de problème d'intégration sur le plan économique ; les tensions qui sont apparues sont dues à un conflit politique entre le pouvoir et les différentes factions syriennes plus ou moins soutenues par les Palestiniens. En effet, les réfugiés palestiniens sont soupçonnés d'appuyer l'opposition. Le gouvernement a donc étroitement surveillé les camps, et a constamment affirmé son autorité en fournissant lui-même les services sociaux nécessaires, éclipsant ainsi les organisations palestiniennes. [...]
[...] La communauté palestinienne du Koweït était la plus prospère de la région. Venus non pas en masse lors de l'exode de 1948 mais par décisions individuelles, les Palestiniens qui s'installèrent au Koweït cherchèrent à tirer parti des opportunités économiques dans ce pays peu peuplé mais riche en pétrole. Le confort économique des Palestiniens du Koweït, s'il a éveillé progressivement l'hostilité de la population et la méfiance du gouvernement, a également alimenté l'OLP en cadres et en fonds précieux. Leur activité politique se limitait à ce soutien, et les Palestiniens du Koweït n'ont jamais revendiqué de droits politiques au sein de l'émirat. [...]
[...] Ainsi, des relations économiques entre les bourgeoisies de la diaspora et le futur Etat palestinien pourraient former le point de départ de liens entre le centre et sa périphérie. Mais la persistance des camps de réfugiés, les restrictions aux frontières et les réticences des pays arabes à accorder la citoyenneté aux Palestiniens sont de lourds obstacles politique. Le droit à l'intégration devrait, selon l'auteur, être le corollaire obligé du droit au retour. Il faudrait pour cela la pleine coopération des pays de la région, ce qui est loin d'être acquis. [...]
[...] La Jordanie est ainsi le seul pays où l'identité palestinienne s'est épanouie dans une situation de stabilité juridique. L'enquête menée par l'auteur met cependant en évidence des discours divergents au sein de la communauté palestinienne, selon l'appartenance sociale et politique. Les opinions varient de l'identification totale au royaume (non sans une distinction ambiguë entre l'identité palestinienne et la citoyenneté jordanienne) à l'hostilité. Mais dans l'ensemble, plus de la moitié des réfugiés disent vouloir rester en Jordanie, quelles que soient les conditions et le règlement du problème israélo-palestinien. [...]
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