Dans cet extrait, Holsti, professeur de sciences politiques à l'Université de Colombie-Britannique à Vancouver, s'intéresse au concept de « guerre ». Il va essayer de comprendre les liens qui unissent l'Etat et la guerre. Il va développer la thèse selon laquelle « la guerre est plus souvent due à l'entreprise de création ou de construction d'un Etat qu'aux systèmes d'Etats déjà en place ». (p 706). Ainsi, en s'appuyant sur la multiplication des conflits non conventionnels et la popularisation des conflits depuis 1945, il va montrer que le modèle classique d'analyse de la guerre ne rend plus compte de la réalité et de la nouveauté des conflits contemporains.
[...] Afin de montrer l'évolution du concept de guerre, il va recourir à un détour historique. Il reprend l'analyse de la guerre jusqu'à la moitié du 19e siècle, c'est-à-dire la révolution industrielle. Jusqu'à cette période, la guerre est définie comme une entreprise rationnelle permettant d'atteindre et de défendre les objectifs d'un Etat, objectifs qu'on pouvait atteindre par d'autres moyens, tels que la diplomatie. 706). Cette guerre répondant à une certaine éthique ne puisait pas ses racines socialement, elle était le fruit de la volonté unique des dirigeants. [...]
[...] L'objectif est dorénavant la destruction adverse et l'intervention du politique pour redéfinir à sa guise l'entité vaincue. La guerre n'est plus perçue comme fondamentalement rationnelle, elle est identifiée au mal, elle représente un danger. On recherche des remèdes pour la prévenir. Cette image de la guerre caractérise notamment les deux grandes guerres où les pertes humaines et matérielles ont été considérables. Apparition après 1945 de nouvelles conceptions de la guerre : guérilla, terrorisme, guerre de libération . La guerre classique interétatique disparaît peu à peu. [...]
[...] ] Elle a un rapport avec l'apparition des Etats et le déclin des empires. Quatre caractéristiques principales : effet de surprise lien étroit qui existe entre les combattants et la population exige un contrôle très précis ainsi qu'un dosage du recours à la force manque de résultats concrets 711-712-713) Guérilla : est un terme emprunté à l'espagnol utilisé pour décrire des combats en petits groupes, mobiles et flexibles pratiquant une guerre de harcèlement, d'embuscades, de coups de main menée par des unités régulières ou des troupes de partisans sans ligne de front.[3] Guerre de libération nationale : est un conflit armé, qui prendra généralement la forme d'une guerre civile, dans lequel un peuple lutte contre une domination coloniale ou une occupation étrangère.[4] Appréciation critique Le travail d'Holsti est intéressant car il nous permet de comprendre l'hétérogénéité d'un concept que l'on a trop souvent rendu rigide. [...]
[...] Force est de constater que ces nouvelles pratiques de la guerre réduisent fortement l'avantage technologique des puissances occidentales. La guerre devient plus diffuse, les adversaires sont insaisissables, mélangés au sein de la population. Les attaques peuvent être soudaines et meurtrières ; et la cause tend à encourager les masses. Bref, l'Occident se doit de réapprendre la pratique de la guerre si elle ne veut pas s'enliser dans des conflits comme en Irak et ainsi devenir vulnérable sur son propre territoire. [...]
[...] bref, les exemples ne manquent pour montrer la diversité de ces nouvelles facettes de la guerre. Or, on constate comme le rappelle très bien Holsti que l'école classique n'a pas pris le soin depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, d'étudier concrètement ces nouveaux phénomènes. Ces dossiers ont été marginalisés au détriment des guerres conventionnelles. Résultats, d'un point de vue purement militaire, l'armée américaine au Vietnam et celle française en Algérie n'étaient pas préparées aux attaques auxquelles les soldats ont dû faire face. Actuellement encore l'OTAN rencontre des difficultés majeures en Afghanistan. [...]
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