« Au cours des cinq derniers siècles, la guerre a été trois fois plus fréquente qu'elle n'a été absente. » . C'est à partir de ce constat historique que John J. Weltman entreprend d'analyser en profondeur les relations internationales sous le prisme de l'état de guerre. Publié en 1995, World Politics and The Evolution of War prend ainsi la forme d'un essai adoptant tant la réflexion historique que la réflexion prospective.
Trois ans après la prophétie de Francis Fukuyama sur la fin de l'histoire, Weltman s'interroge sur le devenir des relations internationales dans l'après système bipolaire. Le postulat théorique de Weltman est assez simple : la guerre est l'unique élément structurant du système international. Adoptant une posture réaliste, l'auteur organise sa démonstration en analysant successivement les grandes étapes de l'état de guerre au cœur des relations internationales, des traités de Westphalie de 1648 à l'environnement stratégique contemporain. De cette façon, l'ouvrage permet de témoigner de la réflexion académique américaine entreprise dans le monde post-bipolaire.
Nous avons choisi de développer ici quatre points principaux de la réflexion de Weltman : la nature de la guerre, son lien intrinsèque avec la politique internationale, le rôle complémentaire mais non décisif de la technologie et enfin la vision stato-centrée de l'environnement stratégique contemporain.
[...] Commanders now had less fear of desertion. The rigid system of control of masses of men in large groups, the system that had been so characteristic of eighteenth-century armies, cold now be relaxed. Commanders felt that they could experiment with smaller and more flexible formations that they could dispense with those requirements for constant control over every movement that had characterized pre-revolutionary armies.”[10] Weltman revient ici sur cette fameuse dialectique politique / guerre que Clausewitz a formulé par la phrase guerre n'est que la poursuite de la politique par d'autres moyens”[11]. [...]
[...] En tant que partie d'un accord pour coopérer au cours d'une guerre, chaque puissance plaça la défense de certains de ses plus importants intérêts dans les mains de la flotte maritime de l'autre. Le contexte politique était plus important que l'impact technique des armes elles-mêmes, dans l'orientation des décisions entre guerre et paix. WELTMAN John J., op. cit., p.218. Cette affirmation fait penser à la thèse contraire de Samuel Huntington. A l'époque de la parution de l'ouvrage de John Weltman, l'auteur du Choc des civilisations n'a pas encore publié son ouvrage polémique mais a déjà rédigé à l'été 1993 un article remarqué The Clash of Civilizations ? dans Foreign Affairs. [...]
[...] Une perspective stato-centrée sur l'avenir stratégique Dans son dernier chapitre, John Weltman esquisse une prospective des relations internationales à venir. Il convient que nous sommes dans une nouvelle ère le livre est publié en 1995- que les changements économiques affectent les positions stratégiques des acteurs entre eux produisant des identités floues au sein du système international. Weltman affirme par ailleurs qu'aucun grand conflit d'idées ne divise gouvernements et populations, comme a pu le faire l'affrontement idéologique de la Guerre froide. Il affirme ainsi qu'il n'y a pas de référentiel religieux ou ethnique mobilisateur à l'échelle internationale[24]. [...]
[...] WELTMAN John J., op. cit., p.36. Ibid., p.38. Trad. : Le changement dans la composition sociale de l'armée entraîna un changement dans sa psychologie. Les soldats étaient plus enclins à se sentir solidaires de leurs compagnons, à sentir qu'ils faisaient tous partie d'un effort commun. Les commandants désormais avaient moins peur de la désertion. Le système rigide de contrôle des masses humaines en groupes élargis, le système qui avait été si caractéristique des armées du 18e siècle, pouvait désormais être assoupli. [...]
[...] Sometimes the arms races were primarily qualitative in character, such as the naval arms race waged between the British and the French for a good part of the middle years of the nineteenth century. [ ] A new type of armor, or a naval gun that had greater range, accuracy, or penetrating ability meant not merely that a new ship was worth three or four old ships if it came to a fight, but that the new ship might be able to sink any number of the old ships while remaining completely invulnerable itself.”[15] Ainsi le début du 20e siècle est marqué par l'innovation navale et la compétition entre puissances française et britannique. [...]
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