Thérèse Delpech est normalienne, agrégée de philosophie, et spécialiste des questions nucléaires stratégiques.
Elle occupe différents postes institutionnels comme celui de Directrice des Affaires stratégiques au Commissariat à l'énergie atomique (CEA) depuis 1997, Commissaire à l'UNMOVIC (UN Monitoring, Verification and Inspection Commission).
De 1995 à 1997, elle fut conseillère auprès du Premier Ministre.
En parallèle, Mme Delpech mène des activités de recherche, notamment au CERI à Sciences Po, à l'Institut international d'études stratégiques (IISS) à Londres dont elle est membre du conseil de direction. Thérèse Delpech est aussi membre du comité consultatif pour l'Europe de la Rand Corporation, membre du comité éditorial de l'édition française de Foreign Policy, auteur de nombreux articles et ouvrages dont L'héritage nucléaire (1997), La politique du chaos (2002), L'ensauvagement (2005, prix Femina), L'Iran, la bombe et la démission de nations (2006) et Le grand perturbateur (2007).
L'Iran, la bombe et la démission de nations a paru au printemps 2006, dans un contexte d'impasse des négociations et de montée des provocations iraniennes. Le livre se veut délibérément polémique pour faire réfléchir les grandes puissances occidentales sur leur rôle dans la crise et leur manque de réactivité.
[...] Cette position équivoque peut s'expliquer par des raisons internes avec la croissance du terrorisme en 2004 et 2005 et la montée des Frères Musulmans. Le maintien de l'état d'urgence ainsi que la corruption et les conditions économiques difficiles ont conduit a un mécontentement de la population. Ainsi face aux pressions américaines pour la démocratisation, le régime pourrait craindre pour sa survie. Des raisons de sécurité peuvent aussi expliquer cela : le TNP dont ne font pas partie Israël ou le Pakistan, et que l'Iran menace est contraire aux intérêts égyptiens qui ont des ambitions régionales reconnues. [...]
[...] Il est intéressant de remarquer qu'on n'a pas parlé de démission des nations dans le cas de la Corée du Nord, qui présente pourtant un contexte similaire, ou encore dans le cas de l'Inde et du Pakistan. Conclusion Les conséquences pour les relations internationales à long terme de la crise iranienne et des éventuelles mesures contre l'Iran sont aujourd'hui difficiles à réaliser. Se trouvent en arrière-plan la question Chine, mais aussi de tout le Moyen-Orient avec l'Egypte et l'Arabie Saoudite qui pourraient être les prochains Etats à se doter de l'arme atomique après l'Iran. [...]
[...] L'Afrique du Sud s'est opposée en septembre 2005 à la transmission du dossier au Conseil de sécurité L'AIEA : éviter le transfert au CS L'Agence internationale pour l'Energie atomique a été fortement mise en cause après la découverte du programme irakien en 1991 et en 2002, la découverte du programme iranien resté secret depuis 1985. L'agence de Vienne a trop voulu s'occuper de questions politiques alors que sa vocation est purement technique. L'AIEA est le seul acteur multilatéral dans le dossier iranien. [...]
[...] L'Iran a cherché à gagner du temps, en se montrant capable de défier la communauté internationale sans se retrancher du monde. Le parallèle souvent utilisé avec la Corée du Nord ne semble pas vraiment expliquer le cas de Téhéran : l'Iran a besoin de garder une place dans les relations internationales pour assurer son développement économique à travers des investissements dans les secteurs pétrolier et gazier. De plus son programme nucléaire doit s'insérer dans une politique de prestige et sans nuire à son ambition de puissance régionale, être reconnu des pays voisins. [...]
[...] Résumé du livre Introduction La République islamique d'Iran qui n'a que 28 ans a toujours été source d'erreur d'appréciation de la part des Occidentaux. Un exemple en est la campagne présidentielle de 2005 où les principales ambassades occidentales en Iran voyaient Rafsandjani élu, et avec lui un infléchissement de la politique iranienne, alors que c'est finalement Ahmadinejad qui fut élu, marquant un tournant dans la position de l'Iran sur son programme nucléaire. Ahmadinejad n'est pas un interlocuteur possible pour les Occidentaux dans la mesure où il remplit une mission confiée par le régime : finaliser le programme nucléaire iranien et acquérir la bombe à tout prix. [...]
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