Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle sont deux historiens français, spécialistes de l'histoire des relations internationales. Le premier est né en 1893, et est mort en 1974, et le second est né en 1917 et s'est éteint en 1994.
Les deux historiens ont suivi des trajectoires différentes, avant de se rencontrer et de débuter une fructueuse collaboration dans le domaine des relations internationales. Pierre Renouvin obtient l'agrégation d'histoire en 1912, et sortira mutilé de la grande guerre, et c'est avant tout pour cette raison qu'il s'intéressera à cette période, en publiant notamment L'armistice des Rethondes : 11 novembre 1918 (1968) et La première guerre mondiale (1962). A partir de 1920, Pierre Renouvin assume la responsabilité de secrétaire général de la Société d'histoire de la guerre mondiale, et de rédacteur en chef de la Revue d'histoire de la guerre mondiale. Chargé de cours en 1923 à la Sorbonne, il y est élu comme professeur en 1931, Il se consacrera ensuite à l'étude des relations internationales de manière plus générale, en publiant son Histoire des relations internationales en quatre tomes en 1954, qui présentera déjà les grandes lignes de ses thèses. Dans le même temps, il devient membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1946, avant de présider la Fondation Nationale des Sciences Politiques de 1959 à 1972. Il dispose d'un pouvoir très important sur l'historiographie française, dirigeant la section d'histoire de la Sorbonne, la présidence de la section d'histoire du Comité consultatif des universités (dont dépend la nomination des universitaires), et la présidence de la Commission d'histoire du CNRS.
Jean-Baptiste Duroselle quant à lui est admis à l'ENS, avant de terminer premier de l'agrégation d'histoire-géographie en 1943 puis d'obtenir son doctorat en 1949 (avec une thèse sur le catholicisme social). Il enseigne d'abord dans les universités de Sarrebruck puis de Lille entre 1950 et 1958 tout en étant maître de conférence puis professeur à Sciences Po entre 1946 et 1983, et à la Sorbonne, où il dirigea l'institut d'histoire des relations internationales Pierre Renouvin. Duroselle a aussi été membre de l'Académie des sciences morales et politiques à partir de 1975, avant de remporter le prix Balzan (en sciences sociales) et d'être décoré de la Légion d'Honneur. Enfin, J-B. Duroselle est l'un des fondateurs de la revue Relations Internationales en 1974, et l'auteur de nombreuses publications telles que L'idée d'Europe dans l'histoire (1965), Le drame de l'Europe de 1919 à nos jours (1969), et de très nombreux autres ouvrages, principalement sur l'histoire des relations internationales.
J-B. Duroselle et P. Renouvin sont considérés dans l'historiographie française comme les pères de l'histoire contemporaine des relations internationales. C'est en effet de leur collaboration fructueuse que naîtra en 1964, l'Introduction à l'histoire des relations internationales, présentée par la Fondation Nationale des Sciences Politiques, qui deviendra bien vite un nouveau classique dans l'analyse historique.
[...] Introduction à l'histoire des relations internationales, Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle : des figures tutélaires Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle sont deux historiens français, spécialistes de l'histoire des relations internationales. Le premier est né en 1893, et est mort en 1974, et le second est né en 1917 et s'est éteint en 1994. Les deux historiens ont suivi des trajectoires différentes, avant de se rencontrer et de débuter une fructueuse collaboration dans le domaine des relations internationales. [...]
[...] Vaïsse Aujourd'hui, il peut sembler exister deux approches de l'histoire des relations internationales, une renouvienne centrée sur les forces profondes et une tendance durosellienne centrée sur les décideurs. Mais ces deux approches sont bien plus complémentaires que concurrentes, car Renouvin considérait l'histoire diplomatique comme nécessaire mais insuffisante, alors que Duroselle souhaitait replacer cette histoire diplomatique dans l'étude plus large des relations internationales. L'influence de l'ouvrage de Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle est donc très importante dans l'historiographie. En témoignent notamment les ouvrages collectifs organisés en l'honneur de chacun des deux historiens, au moment de leur retraite ou de leur mort. [...]
[...] L'histoire des relations internationales a donc continué d'évoluer au cours des quarante années qui ont suivi la publication de L'introduction aux relations internationales. Ainsi, l'influence de ces forces profondes que sont les facteurs géographiques et démographiques a été étudiée plus en avant, notamment par les travaux d'Y. Lacoste ou de J. Lévy. L'engouement le plus fort s'est ressenti au niveau de l'analyse des facteurs économiques, avec des recherches comme celles de J. Marseille ou de G-H. Soutou. L'analyse de l'opinion publique quant à elle, été renouvelée par les apports d'historiens comme P. [...]
[...] Bourgeois à la Sorbonne, qui y fait rentrer la discipline, et avec la publication, en 1892, de son Manuel historique de politique étrangère. Mais avec E. Bourgeois, ce secteur reste encore confiné au strict plan diplomatique d'une histoire-bataille factuelle. C'est de cette conception que les auteurs vont vouloir en partie se détacher, alors que ses adversaires les y renverront sans cesse. P. Renouvin et J-B. Duroselle ont pris leurs distances par rapport à l'école des Annales menée à l'époque par Fernand Braudel. Ce dernier était d'ailleurs plutôt méprisant vis-à-vis de cette histoire des relations internationales, et les relations qu'il entretenait avec P. [...]
[...] Mais le problème de rationalité de la décision se fait plus problématique en cas d'évènements imprévus par les hommes politiques. Un legs incontestable à l'essor de l'histoire des relations internationales L'ouvrage de J-B. Duroselle et de P. Renouvin a fait date dans l'historiographie française, comme on l'a déjà dit, de par l'originalité et la nouveauté des ses points de vue et de ses méthodes. Entre bataille contre l'école des Annales et appropriation de ses idées nouvelles L'histoire diplomatique ne rentre vraiment à l'université qu'après l'élection d'E. [...]
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