"Les guerres bâtardes, comment l'Occident perd les batailles du XXIe siècle" est un livre coécrit par Arnaud de La Grange et Jean Marc Balencie. Arnaud de La Grange est grand reporter au Figaro. Un temps spécialiste des questions de défense il a couvert les conflits d'Irak et d'Afghanistan. Il est désormais correspondant du journal à Pékin. Jean Marc Balencie a travaillé pendant dix ans au Secrétariat général de la Défense nationale (SGDN) avant de rejoindre un grand cabinet international.
Ce livre sans être pour autant une bible de stratégie militaire a le mérite à travers trois exemples récents que constituent l'Irak, le conflit engagé par Tsahal au Sud Liban en juillet 2006 et la guerre en Afghanistan qui présente la particularité d'être appuyée par l'OTAN et sa Force Internationale d'Assistance et de Sécurité (FIAS) et d'avoir reçu l'aval du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de dessiner le visage de ces conflits modernes.
Un visage complexe qui amène à redéfinir de multiples notions comme celles de "fort" et de "faible" que beaucoup d'observateurs pensaient pourtant gravées dans le marbre depuis la fin de la guerre froide et la chute du Mur de Berlin.
[...] Toutefois, l'insurgé tire également sa force des méthodes qu'il utilise et des méthodes qu'il met en place ce que nous allons détailler. Comme nous l'avons montré précédemment, le nouveau visage des conflits se caractérise sur des éléments difficilement contrôlables. Ainsi, pour pousser le Fort à la faute le «Faible va travailler sur ces vulnérabilités lesquelles sont particulièrement visibles dans le cas irakien avec la ville de Bagdad, métropole dont la gestion s'avère calamiteuse pour les Américains. Pour le «Faible il s'agit de faire capituler l'ennemi en insistant sur son incapacité à faire face. [...]
[...] La méthode est donc d'une part, très lourde de conséquences pour les Bagdadis et d'autre part, durable puisqu'on estime que le rétablissement complet du système ne pourra avoir lieu qu'au plus tard en 2013. Face à de telles situations, les Américains ont l'obligation d'apporter des réponses concrètes pour tenter de stabiliser le terrain en insistant notamment sur la relance de l'économie locale avec la réouverture des commerces de proximité qui présente l'avantage parallèle de relancer la machine de l'emploi. La mise en place de ces politiques nous amène à constater une inévitable envolée des coûts lesquels ont fait l'objet d'une étude approfondie de la part de Messieurs De La Grange et Balencié. [...]
[...] Cet adversaire est d'ailleurs pluriel. Il ne s'agit plus seulement d'Etats au sens juridique (avec un territoire délimité, une population vivant sur celui-ci et un pouvoir politique organisé contrôlant le tout) mais de milices plus ou moins organisées comme les sunnites irakiens qui s'identifient à un quartier ou même une rue spécifique. Pour l'adversaire la difficulté réside dans la diversité de ses groupes qui s'organisent comme l'expliquent les auteurs en réseaux Le spectre est large qui s'étend du Hezbollah libanais qui peut s'apparenter à une sorte d'Etat dans l'Etat car fortement hiérarchisé et conduit par des leaders identifiés à la scène insurrectionnelle irakienne qui compte une centaine de groupes dont certains ont une durée de vie très courte. [...]
[...] D'autre part, l'Occident perd de sa centralité du fait d'une remise en cause de plus en plus insistante de son système de valeurs par une puissance comme la Chine. Face à ce constat, il nous semble que des éléments de réponses peuvent être apportés par la défense d'un monde plus intégré, plus institutionnalisé. En ce sens, on s'écartera de la thèse défendue par les auteurs qui considèrent qu'un élargissement du Conseil de Sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU) ne constituerait qu'une réformette Comment ne pas promouvoir l'intégration de pays comme le Brésil ou l'Inde dans lesquels les insurgés innovants de demain seront bien plus puissants que ceux auxquels l'Occident doit aujourd'hui faire face ? [...]
[...] Une guerre sourde mais puissante. Une guerre qui semble irréelle et que l'on voudrait éluder car si peu conventionnelle. Pourtant, et c'est un des mérites de cet ouvrage on voit bien qu'il s'agit là des conflits qui émergeront dans un futur plus ou moins proche. Ce devoir a été rédigé dans la première quinzaine du mois de novembre et réactualisé depuis sur certains points. Herman Van Rompuy et Catherine Asthon ont été nommé respectivement Président de l'Union Européenne et Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité à compter du 1er Janvier 2010. [...]
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