L'ouvrage est avant tout un ouvrage de synthèse critique des grandes théories et approches de la sécurité et de la stratégie, mais l'auteur adopte une démarche résolument prospective, s'interrogeant sur l'avenir de la sécurité au XXIe siècle. Les références à des auteurs tiers y sont donc abondantes. La guerre et la paix est divisé en quatre parties : l'ordre sécuritaire, l'ordre militaire, les stratégies de sujétion, les stratégies de paix, et aboutit à la mise en valeur de douze problématiques principales. Parmi celles-ci, nous nous concentrerons sur les points les plus cruciaux
[...] - J. Burton affirme quant à lui que les conflits résultent de l'insatisfaction de besoins humains. - Certains auteurs américains issus de l'approche libérale ont affirmé que la mise en danger du bien-être des populations et, au-delà, de la sécurité, ne résultent pas toujours de menaces de nature militaire. - Les écoles critiques retiennent l'individu comme sujet de la sécurité et affirme que son émancipation peut être entravée par l'Etat. En outre, la communauté des valeurs transcende la souveraineté étatique. [...]
[...] C'est cependant au début de la guerre froide que ce domaine d'étude va gagner en importance, plusieurs groupes de chercheurs s'essayant à la modélisation de ces phénomènes à partir de théories mathématiques. J . Galtung établit en 1969 la distinction entre paix positive et paix négative (ou non- guerre et recherche les facteurs contribuant à une paix durable (il s'agirait d'éradiquer toute forme de violence indirecte). Sa démarche est avant tout innovatrice parce que centrée sur l'homme et non les Etats. [...]
[...] L'affaiblissement de celle-ci et la globalisation des enjeux de sécurité rendent possible la création d'une sécurité commune et, à terme, d'une société humaine. Cette dernière serait la seule à pouvoir imposer la paix. Pour les réalistes au contraire, la mondialisation entraîne dans son sillage sa propre conflictualité (Maisonneuve), dans la mesure où elle exacerbe la concurrence et diffuse les violences. L'Etat-Nation, certes entouré de nouveaux acteurs, reste à même d'assurer la sécurité. Une place particulière est accordée à la sécurité humaine (le terme apparaît dans un rapport du PNUD en 1994), qui est, selon l'auteur, un concept appelé à devenir central dans la formulation des politiques gouvernementales et internationales La sécurité humaine détache sécurité de l'individu et sécurité de l'Etat, sapant ainsi les bases du système westphalien. [...]
[...] - Les écoles critiques, plus marginales, partagent trois bases : le rejet des discours objectifs sur la sécurité ; le doute porté sur la capacité de l'Etat à assurer la sécurité ; un but de la sécurité non-étatique (mais humain). D'une sécurité militaire à une sécurité humaine ? La principale évolution que relève l'auteur est le glissement d'une sécurité militaire (donc de l'Etat) à une sécurité humaine. La multiplication des acteurs et des interdépendances croissantes ont profondément marqué les rapports stratégiques entre Etats, qui ne sont plus ni les seuls acteurs, ni les seuls sujets de la sécurité. [...]
[...] Charles-Philippe DAVID tente à la fois de dresser le portrait de l'évolution de la guerre et de la paix, mais aussi (mais surtout) de nous montrer l'évolution de la science qui s'y rattache. A l'avenir, il s'agira en premier lieu de se pencher sur les stratégies de paix afin d'en élaborer de plus crédibles qui, en incluant dans la réflexions tout les acteurs, tiendraient aussi compte des analyses réalistes. Il s'agit d'une œuvre extrêmement bien documentée, aux références innombrables, mais qui reste à la portée d'un lecteur peu coutumier du sujet. Néanmoins, on pourra regrette que l'auteur ne prenne lui-même que très peu partie. [...]
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