Les auteurs nous présentent la vision chinoise des bouleversements de la guerre qui s'opèrent depuis la fin de la guerre froide. Ils appuient leur réflexion sur l'exemple de la guerre du Golfe qui selon eux marque un tournant entre les formes de guerre passées et futures, ainsi que sur tous les nouveaux actes de guerre (financiers, informatiques, terroristes, etc.) qui ne sont pas le fait de militaires mais qui sont tout aussi dommageables pour le pays victime.
Au niveau purement militaire, la révolution des armes de haute technologie provoque une profusion d'armes dont on ne peut dire laquelle dominera les conflits futurs. Face à cela, les Etats, qui ont toujours fait la guerre qui correspondait à leurs armes (signe d'impuissance), devraient tenter de fabriquer des armes qui correspondent à la guerre, à l'idée qu'ils en ont. Cela serait plus risqué en cas d'erreur dans la préparation d'un conflit, mais marquerait une capacité de choix et d'adaptation nouvelle pour les quelques Etats ayant la possibilité d'agir ainsi. De plus la haute technologie permet de définir un « nouveau concept d'armement » : une vision des armes au sens large, dépassant le domaine militaire.
[...] Quelles pouvaient être ces limites dont la guerre s'affranchissait, ou devait s'affranchir, aujourd'hui ? Mon choix a donc été celui de la curiosité, et celui d'un thème essentiel pour la compréhension de l'avenir de la géopolitique internationale, la Chine étant amenée à jouer un rôle de plus en plus significatif. Résumé du livre Les auteurs nous présentent la vision chinoise des bouleversements de la guerre qui s'opèrent depuis la fin de la guerre froide. Ils appuient leur réflexion sur l'exemple de la guerre du Golfe qui selon eux marque un tournant entre les formes de guerre passées et futures, ainsi que sur tous les nouveaux actes de guerre (financiers, informatiques, terroristes, etc.) qui ne sont pas le fait de militaires mais qui sont tout aussi dommageables pour le pays victime. [...]
[...] L'apparition de nouvelles formes de guerre et la combinaison d'armes de toutes sortes s'est confirmée depuis en Afghanistan et en Irak. Le caractère supra-national s'est particulièrement confirmé dans le cas de l'Irak, puisque les Etats-Unis ont tout fait pour ne pas y aller seul, même si techniquement ils avaient la victoire acquise. L'analyse des nouvelles formes de guerre non militaire et l'accent mis sur la menace terroriste de groupes comme celui d'Oussama Ben Laden (après les attentats contre les Ambassades américaines) apparaissent presque comme prémonitoires. [...]
[...] Mais en respectant quelques principes, on peut remplir les conditions nécessaires (mais jamais suffisantes) pour gagner une telle guerre : avoir une vision intégrale de tous les champs de bataille réels et potentiels omnidirectionnalité synchroniser et coordonner les actions menées sur tous les champs, disposer d'un choix illimité de moyens permettant d'atteindre des objectifs limités, consommer le minimum de ressources, adopter le principe du déséquilibre pour exploiter prioritairement ses forces clés et les points faibles de l'ennemi, et enfin contrôler tout le processus pour savoir ajuster ses actions en fonction des événements sur les différents champs de bataille, quitte à complètement changer de champs. Commentaires personnels L'analyse de Qiao Liang et Wang Xiangsui est très riche à plusieurs niveaux. Tout d'abord, en considérant que le livre a été écrit en 1998, on se rend compte de l'exactitude de l'analyse au vu des événements plus récents. [...]
[...] Cet exercice aurait été plus dangereux pour eux si personne au-dessus d'eux ne partageait leurs remarques. S'ils critiquent les faiblesses de l'armée américaine, les auteurs en reconnaissent également les mérites, et semblent la prendre pour exemple dans l'optique d'une réorganisation de l'armée chinoise et de ses méthodes. Il est intéressant de voir comment en se plaçant essentiellement du point de vue des Etats-Unis les auteurs parviennent à proposer à la Chine de nombreux moyens d'entreprendre des guerres efficaces. Ils dégagent à la fois des éléments stratégiques utiles pour un pays militairement puissant et bien organisé (modèle vers lequel la Chine cherche à s'orienter), et des éléments utiles pour un pays qui ne domine pas la scène internationale militairement (ce que la Chine est encore) mais qui peut ruser en combinant d'autres armes, non militaires, pour arriver à ses fins. [...]
[...] Il n'en reste pas moins qu'on sent bien au travers des conclusions des auteurs, la réorganisation et l'ambition qu'ils souhaitent à leur armée à leur pays tout entier. Conclusion Au travers de cette analyse de la guerre moderne on apprend à découvrir la culture stratégique chinoise qui repose sur des moyens indirects permettant de soumettre l'ennemi sans réel combat. Bien que sa culture soit à l'opposé d'une culture américaine beaucoup plus frontale (moins latérale pour reprendre la théorie des auteurs inspirée de la grammaire chinoise), la Chine cherche aujourd'hui d'une façon très pragmatique à s'inspirer de cette dernière pour améliorer son organisation et sa stratégie militaire. [...]
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