Le livre "La grande désillusion" de Joseph Stiglitz a été écrit afin de dénoncer l'impact dévastateur que peut avoir la mondialisation sur les pays en développement et sur les populations pauvres. Bien sûr la mondialisation est potentiellement capable d'enrichir, mais il faut radicalement repenser la façon dont elle a été conçue. En effet les prescriptions du FMI, en partie fondées sur l'hypothèse dépassée selon laquelle le marché aboutit spontanément aux résultats les plus efficaces, n'autorisent pas les interventions souhaitables de l'Etat sur le marché.
Il faut de plus accroître la transparence de ces institutions et redonner toute sa place à l'Etat qui, même si les marchés restent au centre de l'économie, conserve un rôle à jouer. En effet, sur le plan de l'inégalité, du chômage ou de la pollution, c'est lui qui doit agir. Les façons d'agir sont mauvaises tout d'abord parce qu'elles sont antidémocratiques et parce que les politiques d'ajustements structurels menées jusque-là ont provoqué dans de nombreux cas des famines et des émeutes. Les ravages qu'ont opérés dans ces pays des politiques inspirées par l'idéologie mais aussi les injustices du commerce mondial sont ainsi flagrants.
[...] Dans le contexte de la mondialisation l'investissement étranger est un élément clef car ils engendrent la croissance. Mais un problème apparait pourtant en filigrane : si une entreprise étrangère s'implante dans un pays pauvre, au début la baisse des prix qu'elle induit est bénéfique. Or, une fois que les concurrents sont évincés, ces firmes reviennent souvent à leurs prix initiaux et donc la baisse des prix n'aura pas duré. Ainsi, le secteur bancaire est un des domaines où les compagnies étrangères submergent les acteurs locaux. [...]
[...] Mais, l'austérité budgétaire poussée trop loin dans une situation qui ne s'y prête pas peut provoquer des récessions, et les taux d'intérêt élevés peuvent bloquer des entreprises encore frêles. Bien souvent donc l'état n'est pas dans son rôle. Mais pour privatiser il faut que certaines règles soient en vigueur : or pour le FMI, il faut privatiser rapidement, sans se soucier de quelconques considérations pragmatiques ou idéologiques. En effet le FMI suppose, à tort, que les marchés agissent aussitôt pour répondre à tous les besoins. [...]
[...] Le grand débat sur la stratégie de la réforme en Russie s'est cristallisé autour de la question du rythme. Et au lieu d'une économie de marché bien huilée, la transition rapide a donné un Wild West chaotique. Chapitre 6 : les injustes lois du commerce et autres méfaits Le FMI est une institution politique. Son opération de sauvetage de 1998, absurde au regard de tous les principes qui auraient dû régir une décision de prêt, a pourtant été dictée par le souci de maintenir Boris Eltsine au pouvoir. [...]
[...] En effet la libéralisation et la stabilisation étaient deux des trois piliers de la stratégie de réforme radicale du FMI. Mais cette stratégie a échoué et le PIB russe n'a cessé de chuter d'année en année. Et le problème est que c'est ce programme qui a créé les conditions préalables de l'écroulement. L'investissement s'est arrêté, et les capitaux ont été épuisés. La privatisation assortie de l'ouverture des marchés des capitaux n'a pas conduit à la création des richesses mais au pillage des actifs. [...]
[...] En cela ces mesures ont eu le type même de conséquences qui ont fait de la mondialisation la cible de tant d'attaques. Chapitre 5 : qui a perdu la Russie ? En 1989 nous avons assisté à une des transitions économiques les plus importantes de notre siècle. Mais après 1998 la Russie a connu une poussée de croissance fondée sur la hausse des prix du pétrole et sur la retombée positive de la dévaluation positive à laquelle le FMI s'était si longtemps opposé. [...]
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