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À travers cet ouvrage, Georges Corm aborde un sujet au centre des préoccupations géopolitiques actuelles. De nombreux auteurs ont en effet intégré dans leur réflexion le paramètre religieux comme étant un élément clé de l'organisation des rapports de force au niveau mondial. Samuel Huntington en particulier avec son ouvrage Le choc de civilisations paru en 1996 a eu un écho retentissant au niveau mondial, bien que ce ne soit pas le premier à avoir abordé la question sous cet angle (cf. Fernand Braudel ; Grammaire des civilisations ; 1987 par exemple). Les "blocs civilisationnels" délimités par Huntington reposent en parti sur l'adhésion des peuples de ces ensembles à des valeurs issues en partie de la religion (exemples : les valeurs judéo-chrétiennes). D'où une des interrogations centrale qui va guider Georges Corm tout au long de cet essai : la religion est-elle réellement le meilleur critère pour définir un ensemble civilisationnel cohérent ? Certes, le religieux semble avoir pris plus de poids au sein de nôtre monde contemporain, pourtant orienté par une rationalité économique de façade qui a pris une dimension quasiment mystique, en particulier depuis l'échec de l'URSS. Mais peut-on parler sérieusement d'un "retour du religieux", expression trendy martelée par des observateurs divers et variés (pour la grande majorité appartenant à la civilisation occidentale au sens de Huntington) ? Une partie de la réponse se trouve au sein même de ces ensembles et leur propre histoire que l'auteur va restituer, et une autre d'ordre plus philosophique pose la question de l'identité et de sa genèse. C'est avec sérieux et le souci de l'objectivité que Georges Corm porte notre réflexion sur les religions et en particulier leur rapport avec le pouvoir. Cet ouvrage a pour but de présenter une réflexion qui lui est propre sur cette thématique et non pas de s'établir en oeuvre de propagande partisane comme le rappellent les dernières phrases de l'introduction [...]
S'appuyant sur le constat d'un "malaise identitaire", Corm s'interroge sur les origines de celui-ci en particulier sur le cas de l'Europe. Les valeurs humanistes portées par la Révolution française de 1789 sont considérées comme le socle des démocraties modernes caractéristiques de la "civilisation Occidentale" et nous pouvons avancer sans trop prendre de risque que l'auteur y est très attaché (...)
[...] Georges Corm nous offre un aperçu de la réponse. Le plus important à ses yeux étant de sortir du cercle vicieux de l'instrumentalisation des religions ce qui aurait pour conséquence que l'on peut [ ] affronter à la fois la globalisation économique déstructurant, que prétend justifier la thèse de la guerre de civilisations, et le terrorisme qui lui fait écho. * * * * ZERTAL Idith ; La nation et la Mort. La Shoah dans le discours et la politique d'Israël ; La découverte ; Paris ; 2004. [...]
[...] Quel genre de mémoire et pourquoi faire (p. 77). Les violences religieuses en Europe et en particulier les guerres de religion ont pour Corm une importance sous estimée dans la constitution d'une identité européenne autour de valeurs communes. Alors que dans une majeure partie de l'Europe la question religieuse au sein des nations ne semble plus être une question prioritaire du fait de l'attachement à la laïcité, les périodes sombres que le vieux contient a traversé ne devraient pas pour autant sortir des mémoires. [...]
[...] GÉOPOLITIQUE Fiche de lecture CORM Georges, La question religieuse au XXIe siècle : Géopolitique et crise de la postmodernité, Éditions La Découverte, Paris pages. L'auteur : Né à Alexandrie en 1940, Georges Corm est libanais. Après des études en droit et en sciences économiques menées en France, il devient un expert en économie affilié tour à tour à divers ministères de l'État libanais. La plus haute charge qui lui a été confié est le poste de ministre des finances de 1998 à 2000. [...]
[...] On peut y placer des notions telles que la destinée, le déterminisme et minimiser la place de l'expérience. Corm nous démontre les impacts possibles de l'application stricte de l'essentialisme page 38 dont nous laisserons juger de leur dangerosité : Ainsi l'homme serait considéré comme un animal religieux avant d'être un animal politique [ On peut de même considérer que l'homme est aussi un animal économique qu'il possède par essence une faculté de calcul économique pour assurer son bien être ; il serait autant Homo religiosus qu'Homo oeconomicus. [...]
[...] L'Amérique a besoin d'un ennemi, ne serais-ce que pour justifier son impérialisme et son devoir civilisateur envers le monde. Et le système économique de la globalisation qu'elle porte qui régit le monde doit apporter cette civilisation et ses valeurs. G. Corm nous dit : La seule menace à la sécurité du monde serait donc le terrorisme transnational celui qui se place sous la bannière de l'Islam. Ainsi, la thèse de la guerre des civilisations est confirmée de façon solennelle par les Nations-Unies elles- mêmes (p. 176). [...]
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