La crise du mois d'octobre entre la Russie et la Géorgie, provoquée par l'arrestation de quatre officiers russes accusés d'espionnage par Tbilissi, puis relâchés, est un épisode de plus dans les relations difficiles entre ces deux pays. Depuis sa prise d'indépendance en 1991, la Géorgie a en effet vécu une transition très controversée, bercée à la fois par une volonté de mise en place d'un Etat centralisé très puissant et par le désir de renflouer les influences russes. Cependant, la montée des indépendantismes régionaux et les conditions économiques laborieuses sont souvent allées contre ces objectifs. Ce sont les raisons de cet apparent échec à contrôler son territoire que Thomas Balivet, spécialiste du Caucase et homme de terrain au sein de différentes organisations d'aide humanitaire, aborde dans son ouvrage Géopolitique de la Géorgie : Souveraineté et contrôle des territoires. Il est néanmoins essentiel de souligner avant tout développement, l'importance de la région qu'est le Caucase et donc la Géorgie qui en fait partie, que ce soit d'un point de vue stratégique ou économique : pont ou barrière montagneuse entre deux continents et présence de ressources en abondance très convoitées comme les hydrocarbures.
Si la Géorgie est un Etat indépendant depuis la dislocation de l'URSS, elle reste néanmoins sujette à de nombreuses pressions internes et externes qui mettent en doute son habileté à contrôler pleinement son territoire. Elle ne remplit donc absolument pas les critères de l'Etat souverain. Si les limites de son territoire son reconnues officiellement internationalement, il n'en va absolument pas de même officieusement comme le prouvent des faits avérés.
[...] Les attentats du 11 septembre 2001 et surtout l'invasion des troupes américaines en Irak ont poussé les Etats-Unis à diversifier leurs sources d'approvisionnement en pétrole. Ils se sont donc tournés vers le Caucase et ont commencé à investir le terrain. Cependant, l'instabilité évidente de la région et la répétition d'incidents interethniques ou d'incursions russes mettent les Etats-Unis sur leurs gardes. Ils cherchent donc à stabiliser et à développer la région afin d'en sécuriser les ressources. Cet objectif pourrait apporter une solution aux conflits ossète et abkhaze mais rien n'est moins sur. [...]
[...] Durant l'ère soviétique, l'Abkhazie était une région tout particulièrement prisée. Zone touristique économiquement riche, elle a toujours été plus tournée vers la Russie que vers la Géorgie. Staline l'incorpora à la RSS de Géorgie en 1936. Lors de l'indépendance, cette république autonome entama les hostilités dans le but de se voir rattachée à la Russie. Des liens très forts unissent ces deux entités. Ainsi, les géorgiens accusent-ils les russes de soutenir la guérilla abkhaze dans la menée des combats et la fourniture de matériel. [...]
[...] Elle vit donc pendant soixante-dix ans sous influence soviétique, influence qui ne peut pas disparaître d'un seul coup de baguette magique lors de l'indépendance. Nous allons étudier les tenants et les aboutissants de l'influence russe sous trois angles : économique, militaire indirect et militaire direct. Comme nous l'avons vu précédemment, la Géorgie traverse une grave crise économique qui va en s'aggravant depuis son indépendance. Il est essentiel de rappeler avant tout que ce pays fait partie d'un ensemble : la Transcaucasie avec ses voisins arménien et azéri. [...]
[...] Depuis la proclamation d'indépendance du 9 avril 1991, la situation économique n'a cessé de se dégrader entraînant dans sa chute une misère sociale accrue et un dénigrement du pouvoir central jugé incapable de parer à la situation ou d'inverser le cours des événements. Plusieurs facteurs sont mis en cause dans l'aggravation de cette crise. Tout d'abord, la structure et les traditions de la population géorgienne qui ont été accentuées sous l'ère communiste. C'est ce que l'auteur nomme féodalisme moderne Ce système de délégation du pouvoir remonte souvent très haut dans la hiérarchie étatique. [...]
[...] Elle commerce avec la Turquie via le port de Batoumi et sert de voie de passage entre cette dernière et l'Arménie. C'est donc une zone de commerce stable et prospère où diversités et appartenances ethniques sont très mélangées. Contrairement aux abkhazes, les adjares ne revendiquent absolument pas une diversité ethnique qui justifierait une potentielle sécession, ils veulent seulement intervenir et influer la prise de décision et ils en ont les moyens grâce à la richesse de la région. Cette situation nous renvoie au pouvoir qu'exercent les autorités locales dans l'Etat géorgien. [...]
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