Aujourd'hui universitaire et diplomate, Jacques Barrat est géographe tropicaliste de formation et s'est spécialisé dans la recherche sur les pays francophones. Membre de la Société des explorateurs et voyageurs français (fondée en 1937), il a été amené à occuper divers postes sur le terrain de la Francophonie, parmi lesquels celui de Secrétaire général de l'Office franco-québécois pour la Jeunesse (OFQJ, organisme de coopération créé en 1968). Barrat est donc fin connaisseur du fait francophone dans le monde, tant dans la pratique que dans la théorie, et n'hésite pas à en faire la promotion, comme ici dans Géopolitique de la Francophonie.
Le terme de « francophonie » est l'œuvre d'Onésime Reclus, géographe de la fin du XIXe siècle. Selon l'auteur, c'est de nos jours une notion souvent mal comprise et rarement présente dans les médias qui cherchent peu à la mettre en lumière. L'importance de la Francophonie, réelle ou supposée, dans les relations internationales contemporaines nécessite de « combattre les approches inexactes et pessimistes » qui occultent la puissance « géopolitique » représentée par cette ensemble de pays « ayant le français en partage » (formule officielle adoptée par le Sommet de la Francophonie).
La Francophonie désigne « des institutions, des réunions, des échanges culturels, mais également scientifiques et commerciaux», sans oublier « un conservatoire, celui de notre belle langue française ». C'est l'ensemble de ces éléments que Barrat se propose d'étudier.
Son analyse est divisée en trois parties : d'abord la construction conceptuelle de la Francophonie, avec une description du dispositif institutionnelle et de ses fondements historiques, ensuite une réflexion sur la diffusion géographique du fait francophone, enfin une mise en évidence des débats soulevés aujourd'hui sur l'avenir de la Francophonie.
[...] L'opportunité lui en est donnée lorsque De Gaulle, conscient de l'importance du fait français québécois, lance son fameux Vive le Québec libre ! à Montréal en 1967. C'est à partir de cette époque que s'institutionnalise la Francophonie. Les premières manifestations de la Francophonie datent de l'époque coloniale, avec une série d'institutions non-gouvernementales dont la première est l'Alliance Française, créée en 1883 pour promouvoir et enseigner le français grâce à un réseau d'Alliances sur les cinq continents, aujourd'hui au nombre de 1200. [...]
[...] "Géopolitique de la Francophonie" de Jacques Barrat (1997) Aujourd'hui universitaire et diplomate, Jacques Barrat est géographe tropicaliste de formation et s'est spécialisé dans la recherche sur les pays francophones. Membre de la Société des explorateurs et voyageurs français (fondée en 1937), il a été amené à occuper divers postes sur le terrain de la Francophonie, parmi lesquels celui de Secrétaire général de l'Office franco-québécois pour la Jeunesse (OFQJ, organisme de coopération créé en 1968). Barrat est donc fin connaisseur du fait francophone dans le monde, tant dans la pratique que dans la théorie, et n'hésite pas à en faire la promotion, comme ici dans Géopolitique de la Francophonie. [...]
[...] ( ) Aujourd'hui, les valeurs véhiculées par la culture française, en particulier celles qui prennent en compte les droits de l'homme, ont toujours vocation universelle L'ensemble de ces éléments est la preuve que le français est une langue internationale. Le concept de Francophonie s'est développé sur des fondements historiques datant de plusieurs siècles. En effet la diffusion du fait francophone s'est opérée simultanément à l'expansion coloniale française et belge qui atteint son apogée au début du XXe siècle (second empire français). Elle concerne notamment une grande partie de l'Afrique, faisant du continent le pilier de la future Francophonie. [...]
[...] Pour dynamiser la Francophonie, il est d'abord nécessaire, au-delà de la dimension culturelle et linguistique, de renforcer la Francophonie économique, ambition affirmée lors du Sommet de Québec en 1987. Cela passe par une rénovation de l'aide au développement, dont les modalités doivent être plus claires, plus contraignantes pour inciter à et une meilleure gestion des finances et de l'État, afin d'assainir et équilibrer l'environnement économique dans les pays francophones. Cependant, de nombreuses difficultés subsistent : la trop grande hétérogénéité économique et géographique de l'espace francophone ou encore l'importance des échanges Nord-Nord au détriment d'un partenariat Nord-Sud. [...]
[...] En Afrique et en Asie blanche se trouve une mosaïque de cultures francophones. Ces peuples héritent pour la plupart d'une histoire coloniale, plus ou moins intériorisée et assumée. En Afrique, le français est très répandu, mais reste une langue officielle, qui rentre difficilement dans le quotidien des individus du fait du faible taux de scolarisation. Trois pays ont véritablement adopté l'usage du français : le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Gabon. Selon l'auteur, cet usage résulte d'un choix politique, un choix de société centrée autour d'« une langue de culture, porteuse de valeurs, contrairement à l'anglais, considéré comme une langue neutre, un outil de communication internationale pour réaliser des affaires Au Maghreb on a observé à l'inverse une politique d'arabisation au détriment du français. [...]
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