Le constat de départ est celui d'un faible intérêt, dans la recherche universitaire, pour les phénomènes démographiques propres aux Arabes, contrairement à d'autres sujets concernant le même groupe de population, et alors même que ce groupe est numériquement de plus en plus important (4,6 % de la population mondiale en 2000, contre 2,2 en 1900).
Que nous dit la démographie des sociétés Arabes, quels enjeux politiques recouvre-t-elle, peut-on se résoudre à expliquer cette démographie par le simple poids d'une tradition trop forte pour permettre l'achèvement de la transition démographique dans les PVD ?
Une première partie de l'ouvrage montre comment la conjonction d'une structure patriarcale de la société et des processus d'individualisation, de transformation des relations entre les générations et les sexes donne aujourd'hui des situations démographiques originales. L'ouvrage traite ensuite des évolutions politico-sociales nées de la mondialisation qui ont eu un impact fort sur les sociétés arabes, en créant des mécanismes de frustration notamment. Enfin une dernière partie plus géopolitique est consacrée aux problèmes israélo-palestiniens et des pays pétroliers vus sous l'angle de la démographie.
[...] La polygamie a décliné au cours du mais différemment selon les sociétés. En Tunisie elle est interdite depuis 1956, dans les autres pays arabes, elle concerne entre 2 et des hommes (forte diminution en Algérie, plus faible en Egypte). La régulation par le divorce est quant à elle une pratique courante et ancienne , contrairement à la polygamie. Cependant, on assiste à une régression continue du divorce dans ts les pays arabes en raison des effets dissuasifs d'une législation, de plus en plus calquée sur l'Occident, contraignante et d'un coût substantiel pour l'homme qui le demande) Le prix (dot due par le fiancé à sa future épouse) et l'arrangement du mariage élève l'age au mariage car l'homme doit être bien établi pour avoir les moyens de se marier. [...]
[...] La famille patriarcale est en voie de s'éteindre, à cause de la baisse de la natalité (fin de la fratrie nombreuse et de la hiérarchie des aînés puisqu'il y a de moins en moins de cadets), ébranlement de la subordination de la femme à l'homme (scolarisation, retard du mariage, emploi). Cette mutation est non achevée : la famille étendue est encore présente ; chez les très riches comme chez les très pauvres. Mais la fin de l'explosion démographique arabe est établie, et un paradoxe de ce changement démographique est qu'il a vu un accroissement considérable de l'effectif de la population totale et une réduction du groupe familial, un avènement du bloc et une naissance de l'individu. [...]
[...] Enfin on remarque une évolution dans certains pays vers une augmentation de l'âge au mariage pour les femmes, ou une égalité d'âge au moment du mariage entre hommes et femmes (cas particulier du Liban). L'école est devenue une réalité pour la majorité des enfants arabes aujourd'hui et les progrès de la scolarisation ont bouleversé la structure patriarcale de la société. L'égalité des sexes en matière d'instruction est en progrès constants (malgré des retards dans le secondaire et le supérieur), l'école a donne la prééminence aux jeunes, plus solarisés que leurs pères (une opposition s'est crée entre pères moins formés et fils plus instruits, qui se double d'une opposition dans les pays du Maghreb entre les pères formés dans la langue du colonisateur et les fils formés en arabe, à l'école nationale) : autant de ferments d'une vaste contestation sociale et politique. [...]
[...] Elle a généré une forte immigration dans les pays du Golfe : égyptienne, syrienne, libanaise et palestinienne dans un premier temps. Puis les asiatiques dominent les flux d'immigration à partir du milieu des années 1970 (contrats à durée limitée). En fait, grâce au modèle d'Etat allocataire édifié par les familles princières, les immigrés (parfois très nombreux : de la population au Qatar) ne répondent pas seulement à une demande de main d'œuvre, ils libèrent la population autochtone de la contrainte de travail. [...]
[...] Générations Arabes, l'alchimie du nombre Introduction : Le constat de départ est celui d'un faible intérêt, dans la recherche universitaire, pour les phénomènes démographiques propres aux Arabes, contrairement à d'autres sujets concernant le même groupe de population, et alors même que ce groupe est numériquement de plus en plus important ( de la population mondiale en 2000, contre 2,2 en 1900). Que nous dit la démographie des sociétés Arabes, quels enjeux politiques recouvre-t-elle, peut-on se résoudre à expliquer cette démographie par le simple poids d'une tradition trop forte pour permettre l'achèvement de la transition démographique dans les PVD ? [...]
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