Après avoir fait l'objet d'une vaste polémique à sa publication, la thèse de Fukuyama sur la fin de l'histoire a suscité depuis quelques années un regain d'animosité. Les récents évènements historiques tentent à faire valoir pour de nombreux spécialistes, une nécessaire redéfinition de la critique de l'œuvre de Fukuyama. En effet, la libéralisation (économique) rapide de la Russie et de la Chine, deux des dernières grandes puissances encore à la porte de l'idéologie dominante, ne peut pas passer inaperçue. On assisterait donc, à la victoire du libéralisme et de la démocratie comme modèle social de gouvernement. Cette idée qui viendrait relégitimer la thèse de Fukuyama, rouvre le débat sur la fin de l'histoire. Partons de cette polémique pour redécouvrir Fukuyama. La thèse de l'auteur américain est publiée durant l'été 1989 dans la revue National Interest. Il développe l'idée selon laquelle nous assisterions avec le démantèlement idéologique du marxisme-léninisme en URSS, à la fin de l'histoire, à la victoire de la démocratie libérale. Cette dernière représente selon lui, « le point final de l'évolution idéologique de l'humanité et l'universalisation de la démocratie libérale occidentale comme forme finale de gouvernement humain. » S'il reconnaît que la victoire du libéralisme s'est opérée avant tout dans le domaine des idées, il concède qu'elle est loin d'être aboutie dans le monde réel. Pour justifier cette hypothèse, il va revenir sur les concepts relatifs au fonctionnement des bouleversements historiques grâce aux travaux de Hegel et de Kojève.
[...] Ce n'est donc pas un concept nouveau. Fukuyama va également s'appuyer sur les travaux de Kojève pour comprendre l'idéalisme hégélien. Hegel, par exemple, voyait dans la victoire de Napoléon à Iéna, le triomphe de l'héritage révolutionnaire et la confirmation à terme d'un Etat reposant sur les valeurs de celui-ci. Kojève va reprendre cette idée et confirmer la thèse de Hegel en affirmant que la bataille de Iéna a marqué la fin de l'histoire parce que c'est à ce moment que l'avant-garde de l'humanité a actualisé les principes de la Révolution française. [...]
[...] Le drame serait que le lien qui nous unit avec les pays en cours de démocratisation ne se casse, du fait de notre néo-colonialisme pestiférant et de notre certitude ethnocentrique. Car, comme le constatait hier Raymond Aron, l'Occident ne sait plus s'il préfère ce qu'il apporte à ce qu'il détruit. C'est peut-être de ce non- choix que peut naître la fissure de son démantèlement et de sa plus grande désillusion. Bibliographie Fukuyama, La fin de l'histoire ? Commentaire, automne 1989, vol 12, numéro 47, p 457-469 S.Huntington, Le choc des civilisations Commentaire, été 1994, volume numéro 66, p 238-252 R.Aron, Mémoires, Julliard F.Fukuyama, La fin de l'histoire ? [...]
[...] La quête de l'intérêt économique est donc la nouvelle donne des relations internationales. Critique La thèse de Fukuyama a trop souvent été caricaturée et dénaturée, il y a des éléments pourtant qui méritent attention. On ne peut pas comprendre sa thèse si on ne la remet pas dans son contexte. Il écrit en 1989, au moment où l'ouverture de l'URSS se fait de plus en plus sentir. Aujourd'hui avec du recul, on peut davantage passer sa thèse au jugement des faits. [...]
[...] Ainsi, il va critiquer d'une part le matérialisme marxiste et d'autre part l'Ecole du Wall Street Journal, centrée autour de l'acteur rationnel à la recherche de la maximalisation de ses intérêts. Il porte également toute son intention à la critique de la théorie du développement économique qui ne prend pas suffisamment en compte, selon lui, la culture au sens large du terme dans l'orientation du paysage économique. Dans un second temps, Fukuyama met en exergue les défis que le libéralisme triomphant rencontre. Il va évoquer ceux qui sont selon lui éradiqués, c'est-à-dire le fascisme et le communisme. [...]
[...] "La fin de l'histoire?" de Francis Fukuyama F.Fukuyama, La fin de l'histoire ? Commentaire, automne 1989, vol 12, numéro 47, p 457-469 Après avoir fait l'objet d'une vaste polémique à sa publication, la thèse de Fukuyama sur la fin de l'histoire[1] a suscité depuis quelques années un regain d'animosité. Les récents évènements historiques tendent à faire valoir pour de nombreux spécialistes, une nécessaire redéfinition de la critique de l'œuvre de Fukuyama. En effet, la libéralisation (économique) rapide de la Russie et de la Chine, deux des dernières grandes puissances encore à la porte de l'idéologie dominante, ne peut pas passer inaperçue. [...]
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