Francis Fukuyama est un philosophe politique américain et professeur de politique économique internationale à l'université Johns Hopkins. En 1989, après la chute du mur de Berlin, il publie un article intitulé « La fin de l'histoire ? » paru dans la revue The National Interest. Il s'interroge sur la victoire de plus en plus évidente de la démocratie libérale sur toutes les autres idéologies (monarchies, totalitarismes), et particulièrement sur le communisme. Sa thèse consiste en l'affirmation d'une fin de l'histoire avec la démocratie libérale comme point final de l'évolution idéologique de l'humanité, en tant que forme ultime de tout gouvernement humain. Idéologique, la thèse de la fin de l'histoire s'inscrit dans la dynamique sociale et politique de production des idées néo-conservatrices. Fukuyama est en effet très proche de cette mouvance et sa théorie bénéficie du soutien d'universitaires néo-conservateurs renommés comme Allan Bloom ou Irving Kristol.
Son article soulève beaucoup de critiques à travers le monde. C'est en réponse à ces critiques qu'il décide en 1992 d'écrire « La fin de l'Histoire et le dernier homme ». Il tient à préciser qu'il ne parle pas de l'histoire comme la succession des événements mais de l'Histoire comme évolution de l'Humanité. Sa thèse part de l'observation de la chute des régimes forts du XXième siècle du fait, selon lui, de leur manque de légitimité et de la progression des principes démocratiques, la liberté individuelle et l'égalité. Malgré les guerres et les usages destructeurs du progrès scientifique, il préfère retenir une vision optimiste du XXième siècle, celle de la victoire de la démocratie. L'idée directrice de cet ouvrage est qu' « un processus fondamental est à l'œuvre, qui impose un schéma d'évolution commun à toutes les sociétés humaines (…) comme une Histoire universelle de l'humanité dans le sens de la démocratie libérale ».
[...] Ainsi, le tiers monde serait dans une position de domination et de dépendance vis-à-vis des pays du nord. Les interactions entre ces deux sociétés seraient à cet égard très importantes, tant dans leur diversité que dans leurs effets. Fukuyama considère en effet que l'histoire des relations internationales se ferait sur l'aspiration à la reconnaissance. L'impérialisme serait ainsi issu du désir des maîtres d'être reconnus comme supérieurs. Le maître, après avoir subjugué l'esclave, cherche la reconnaissance de tout le monde en entraînant sa société vers une bataille avec les autres sociétés. [...]
[...] Si l'on tient compte de l'importance du thymos, alors le futur de l'évolution politique est clair. Le communisme a soumis l'homme en niant sa dignité : il est forcé d'accepter les choses contre sa volonté, sans liberté de choix. Nécessairement, l'homme refusera ce système oppressif pour retrouver sa valeur qu'il a vu dévaluée. Les pays autoritaires qui ont prospéré (par exemple la Chine) seront limités par leur système oppressif et ne pourront atteindre le même niveau de richesse capitaliste que les démocraties occidentales. [...]
[...] Il tente donc de démontrer que cette science conduit nécessairement au capitalisme dans le domaine économique et à la démocratie libérale dans le domaine politique. L'échec des économies planifiées et centralisées comme celle de l'URSS serait du à l'innovation technologique : la recherche scientifique nécessite une liberté d'action, d'information et de communication ; les bureaucraties centralisées ne peuvent faire face à la complexité croissante des économies modernes ; enfin, la planification centralisée ruine l' éthique du travail c'est-à-dire les motivations des personnes à travailler. [...]
[...] Ce serait l'une des raisons qui poussèrent Gorbatchev à engager des réformes fondamentales. La physique moderne produit des changements historiques avec le développement économique. L'industrialisation et la division rationnelle du travail conduisent à des transformations sociales : élévation du niveau de vie, urbanisation, formes bureaucratiques d'organisation L'exigence de rationalité impose l'uniformité au développement social des sociétés en cours d'industrialisation. La science physique est donc en mesure de déterminer la direction de l'Histoire, mais vers où ? Pour Fukuyama, le but de l'Histoire ne peut être qu'une société capitaliste, libre et démocratique. [...]
[...] Il y a donc deux mondes : le monde historique et le monde posthistorique du dernier Homme. Ces deux mondes existeraient parallèlement et seraient parfaitement séparés malgré deux interactions : d'abord le pétrole qui reste concentré dans le monde historique et qui est vital pour le monde posthistorique. Puis l'immigration, qui est le flux des peuples venant de pays pauvres et instables vers les pays riches et sûrs. Ce flux pourrait être accentué par les bouleversements survenus dans le monde historique. [...]
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