Avec ce livre édité en 2006 chez Armand Colin, Yves Lacoste nous instruit une nouvelle fois à sa discipline préférée dont il est le fondateur : la géopolitique. Né au Maroc en 1929, membre du Parti Communiste Français jusqu'en 1956, il fonde l'Institut français de géopolitique où il enseignera parallèlement à l'université Paris VII dont il est professeur émérite. Il est également à l'origine de la revue géographique Hérodote qui, avec son ouvrage La géographie ça sert d'abord à faire la guerre paru en 1976.
Il l'expose ici en se concentrant sur l'espace géopolitique que constitue la méditerranée. Ce choix est loin d'être anodin car il constitue une étude d'un des plus anciens foyers de civilisation où les conflits et les échanges furent monnaie courante et fondateurs.
Vingt-cinq Etats sont répartis autour de l'étendue marine de 4000 kilomètres d'Est en Ouest mais Yves Lacoste élargit ces 4000 kilomètres maritimes à 7000 kilomètres climatiques.
[...] La Sicile est la plus grande île méditerranéenne et le Nil est le seul très grands fleuve à rejoindre la Méditerranée.
Au Sud, du Maroc à l'Egypte, la religion musulmane, (hormis les 10 millions d'Egyptiens Coptes) et la langue arabe (à l'exception des régions du Maghreb où l'on parle encore berbère) sont presque exclusives. Au contraire, sur la façade Nord, la diversité linguistique est plus importante : on peut désormais compter sur une douzaine de langues plus ou moins différentes, officiellement reconnues. Quant aux phénomènes religieux sur la façade Nord, ils se manifestent de façons plus ou moins discrètes, car il s'agit de société devenue plus ou moins laïques (...)
[...] Pour justifier cette politique d'aide aux pays sous-développés et à leur dirigeant (surtout lorsqu'ils étaient anti- communistes), et faire accepter aux électeurs américains les dépenses et les conséquences qu'elle entraînait, il fallait convaincre les citoyens de la gravité de la faim dans le monde. Le département d'Etat commanda alors à Josué e Castro son livre Géopolitique de la faim. Dans les quelques pages intitulées les famines en Afrique blanche il est surtout question de l'Egypte et il n'est pas fait mention que le Maghreb connut en 1944-1945 une vraie famine avec sans doute plus d'un million de victimes. La guerre d'Algérie focalisera le débat français sur l'Afrique du Nord et les réflexions internationales sur le sous-développement et le tiers monde. [...]
[...] Il l'expose ici en se concentrant sur l'espace géopolitique que constitue la méditerranée. Ce choix est loin d'être anodin car il constitue une étude d'un des plus anciens foyers de civilisation où les conflits et les échanges furent monnaie courante et fondateurs. Vingt-cinq Etats sont répartis autour de l'étendue marine de 4000 kilomètres d'Est en Ouest mais Yves Lacoste élargit ces 4000 kilomètres maritimes à 7000 kilomètres climatiques. C'est un espace avec une longue histoire, dont la colonisation et les révolutions arabes. [...]
[...] Aujourd'hui, on voit de plus en plus la Méditerranée comme la ligne de front entre les pays européens et les pays musulmans où les islamistes tentent de prendre le pouvoir. Pour autant, c'est seulement en Méditerranée, soit environ sur 5000 kilomètres que la ligne Nord/Sud a une véritable signification. [...]
[...] Quant aux phénomènes religieux sur la façade Nord, ils se manifestent de façons plus ou moins discrètes, car il s'agit de société devenue plus ou moins laïques. Entre les deux façades, les différences démographiques sont considérables. La seconde moitié du XXe siècle subit des changements et l'on vit ainsi apparaître de nouveaux Etats indépendant, des pays d'émigration sont devenus des terres d'accueil (on pense au Portugal, à l'Espagne Les deux façades sont séparées par une étendue marine large tout au plus de 800 kilomètres, facilitant ainsi les échanges et révélant d'autant plus les contrastes. Le détroit de Gibraltar, lui, n'est large que de 15 kilomètres. [...]
[...] Tous les Etats de la façade Nord, sauf l'Albanie mais Turquie comprise, font parties de l'OTAN. Le monde musulman ne comprend que 1,5 millions d'habitants alors que le monde arabe concerne 2,5 millions de personnes. Au sein de cette première différenciation, on peut établir une deuxième division entre les intellectuels musulmans occidentalisés et modernisateurs, mais qui dénoncent l'impérialisme occidental, et des intellectuels islamistes qui usent comme d'un dogme politique la lecture du Coran pour imposer leur autorité à la population. [...]
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