Notre monde ne va pas bien… Le livre débute sur cette phrase pessimiste. Le XXe siècle a en effet été marqué par des drames effroyables : deux guerres mondiales, des génocides, l'utilisation de l'arme nucléaire, des catastrophes environnementales terribles (Bhopal, Tchernobyl). Le début du XXIe siècle ne s'annonce pas plus apaisé, en dépit de la fin de la Guerre Froide. Des risques majeurs, d'une nature et d'une ampleur nouvelles, surgissent : la prolifération des armes de destruction massive, le terrorisme international et ses objectifs messianiques, les extrémismes religieux ou politiques, les épidémies – au premier rang desquelles le sida -, une pollution grandissante, des catastrophes climatiques à répétition. Les gouvernements traitent plus les effets que les causes même si une sorte de coresponsabilité des nations devant les drames semble émerger des discours officiels.
Les auteurs avancent que les crises sont prévisibles dans la majorité des cas et plaident pour une politique de prévision et de prévention des crises internationales, afin que gouvernants et gouvernés réagissent assez tôt, au lieu de subir des choix présentés dans l'urgence comme inéluctables. « Nous considérons que seule la gestion collective des grands problèmes de la planète -ce que l'on appelle le multilatéralisme – peut permettre de répondre aux défis posés par les menaces d'aujourd'hui et de faire face aux inquiétants désordres du monde. » Les auteurs ont choisi d'illustrer leur analyse en demandant à des auteurs -intellectuels, scientifiques, politiques - reconnus notamment pour leur analyse prospective, de traiter une série de thèmes qui sont au cœur de la vie internationale et faire des propositions réalistes.
[...] Amartya Sen l'a justement indiqué, une vision sacrificielle du développement a longtemps prévalu au XXe siècle et tendait à négliger l'environnement, la santé et l'éducation. Pourtant, en rappelant qu'on ne recense aucune famine importante sous les régimes démocratiques, Amartya Sen met en relief que le développement n'a d'autre sens qu'humain, et comporte donc une dimension éthique et politique essentielle. On parle désormais de développement humain durable il faut désormais répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs[6]. [...]
[...] Réformer l'ONU : Une nécessité Le système des Nations Unies, créé pour préserver les générations futures du fléau de la guerre dispose d'un budget de 12 milliards de dollars par an et d'effectifs s'élevant à personnes[4]. Ces ressources doivent être employées à bon escient et de façon efficace. Tout d'abord pour améliorer ses résultats il convient de réformer l'un de ses instruments principaux : le Conseil de sécurité. Le principe d'une réforme fait l'objet d'un consensus, mais pas ses modalités. [...]
[...] Aucune autre puissance ne peut prétendre à une telle prééminence dans les quatre dimensions de la puissance : militaire, économique, scientifique et socioculturelle. La suprématie des Etats-Unis s'exprime de manière éclatante dans le domaine militaire puisque la somme des budgets militaires du Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon, Russie et Chine ne représente que 60% des 450 milliards de dollars que les Américains ont consacrés à la défense en 2005. Les Etats-Unis détiennent 30% de la richesse mondiale. La suprématie économique s'exprime aussi par le dollar, seule devise à réunir toutes les fonctions d'une monnaie internationale (paiement, réserve de valeur et placement). [...]
[...] Le seul cas de conflit enrayé grâce à la prévention est la crise en Macédoine en 2001. Lorsque le conflit s'est déjà déclenché, il faut intervenir, mais la communauté internationale réagit souvent trop tard (Rwanda, Timor Leste), de manière désordonnée (Somalie, Côte d'Ivoire) ou de manière disproportionnée (Irak). Le devoir qu'a chaque Etat de protéger sa population ne confère pas un droit d'ingérence aux autres Etats, mais il s'agit d'une responsabilité collective de la communauté internationale qui a l'obligation de protéger les populations civiles contre la violence On a souvent reproché au Conseil de sécurité d'être impuissant du fait de sa Charte devant les massacres. [...]
[...] Lorsqu'une catastrophe survient, la communauté internationale réalise brusquement qu'il aurait été possible d'en minimiser les conséquences par des mesures que l'on s'empresse alors de décider. Les recommandations présentées dans cet ouvrage sont autant de mesures que les Etats peuvent prendre pour anticiper les crises. Le multilatéralisme est un système mondial de coopération dans lequel chaque Etat cherche à promouvoir ses relations avec tous les autres plutôt que de donner la priorité aux actions unilatérales ou bilatérales jugées dangereuses ou déstabilisantes, G. Hermet, B. Badie, P. Birnaum, Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques, Paris, A. [...]
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