"L’Europe en première ligne", Pascal Lamy (2002)

Résumé du document

Dans son livre "L'Europe en première ligne", Pascal Lamy nous décrit les étapes de la construction des liens entre l'Union européenne et le monde entier, en commençant par la négociation avec la Chine jusqu'à la déclaration de Doha. Il nous offre une vision interne et concrète de l'Europe puisqu'il a largement contribué, en tant que commissaire européen chargé du commerce international depuis 1999, aux travaux visant la réussite des accords internationaux.

Dès les premières lignes, P. Lamy nous fait part de l'idée que "l'avenir se trouve en Chine". En effet, le président de la République de Chine a lui-même déclaré que les relations entre l'Europe et la Chine devaient s'intensifier. Cette volonté se concrétise avec l'accord entre la Chine et l'Union Européen du 19 mai 2000, qui a rendu possible l'accession de la Chine à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Cet accord n'a été signé que lorsque la Chine a accepté les conditions de l'Europe sur certains points (Télécom, services, distribution,…) qui n'avaient pas été abordés lors de l'accord sino-américain du 15 novembre 1999.

Extraits

[...] Pour eux, la création d'emploi est plus essentielle que les droits de l'Homme. Ainsi l'Europe a décidé de leur donner des avantages commerciaux (diminution des droits de douane) pour les inciter à respecter les normes internationales. En cas de non-respect de ces normes, les avantages seront annulés. Cette nouvelle législation proposée par la commission a été adoptée en 2001. Doha Les attentats du 11 septembre 2001 ont eu pour conséquence l'annulation de toutes les rencontres internationales, excepté celle de Doha. [...]

[...] Il a donc proposé une ouverture totale des marchés européens aux produits des pays les plus pauvres. Cela provoquerait des flux d'échanges qui seraient directement bénéfiques aux PMA. La proposition de P. Lamy a été adoptée par la commission européenne le 5 octobre 2000. Elle vise à éliminer tout droit de douane et restrictions quantitatives (quotas) sur les importations en Europe de produits en provenance des 49 pays membres du groupe des PMA. Afin de rassurer les pays développés et les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), P Lamy a rappelé que la proposition ne va pas déstabiliser les échanges mondiaux. [...]

[...] Enfin des groupes de travail ont eu pour tâche de mettre en œuvre les accords de Marrakech de 1994 : Agriculture, services, Investissement, concurrence, Mais les comptes-rendus des groupes de travail montrent qu'il y a un problème dans le fonctionnement de l'OMC en ce qui concerne les compromis. En effet, les Pays En Développement (PED) ont protesté contre l'attitude des pays du nord à leur égard. De plus, les USA ont condamné l'attitude de l'Europe en ce qui concerne l'agriculture. Seattle a révélé l'ampleur des clivages, et pour P. Lamy l'Europe a le devoir de renouer les liens entre les PED et les pays développés. [...]

[...] Le premier est le dossier sur la sécurisation des flux d'investissement. Le second porte sur la définition d'un socle commun des règles de concurrence applicables à tous : cartels, abus de position dominante. Enfin, le troisième dossier concerne la transparence des marchés publics. Après certaines modifications faites dans le projet de déclaration finale pour correspondre aux attentes de l'Inde, Doha sera un succès et cela parce que les sujets ont pris de la maturité. L'Europe a trois ans pour concrétiser ce qui a été décidé à Doha. [...]

[...] L'Europe a également convaincu la Chine de signer cet accord, en disant que les sociétés européennes peuvent distribuer d'excellents produits en Chine et apporter un savoir- faire aux entreprises chinoises. C'est par la signature de cet accord, que l'Europe accepte que la Chine entre à l'OMC. Celle-ci accueillera la Chine à Doha en 2001. P. Lamy nous raconte que le débat n'est plus seulement celui du libéralisme contre le protectionnisme mais celui de la mondialisation et ses impacts. Ce qui est important aujourd'hui dans cette mondialisation c'est la compétitivité, l'innovation et l'économie sociale de marché. [...]