Georges Corm est un homme politique, économiste et historien libanais. De 1998 à 2000, il est ministre des finances de la république libanaise. Son ouvrage l'Europe et l'Orient, de la balkanisation à la libanisation. Histoire d'une modernité inaccomplie a pour but d'enquêter sur les causes des conflits qui déchirent le Proche-Orient, l'auteur met en avant des processus différents de ceux que l'on évoque habituellement pour expliquer les conflits qui ensanglantent de cette région du monde. Comme le titre de l'ouvrage l'indique, il s'agit bien de mettre en avant la relation ente l'Europe et l'Orient. En effet, les Européens se sentent peu concernés par les conflits qui se déroulent en Orient, d'autant plus que ceux-ci leurs semblent d'une extrême complexité. Or comme le démontre G. Corm, l'Europe a sa part de responsabilité. L'ouvrage est paru pour la première fois en 1988, mais dans la préface de 2002 l'auteur évoque cette « myopie de l'Europe » suivant laquelle l'Occident ne saurait être lié à ces problèmes orientaux, car contrairement à ces pays en proie à une guerre incessante, son régime est partout démocratique. Mais cette réalité peut difficilement être prise en compte par l'Europe en raison de son «narcissisme culturel » qui lui fait jeter un regard méprisant sur les autres civilisations. Elle est d'elle l'image de la nation la plus développée qui à ce titre à des leçons à donner aux autres peuples. L'Europe serait plongée dans une sorte « d'amnésie collective ». Pour elle, la violence qui se déroule au Proche Orient est irrationnelle voire « barbare ». Pourtant, elle oublie que sa propre histoire a été tout aussi sanglante et tout aussi « compliquée ».
[...] Presque 20 ans plus tard on peut dire que ce conflit n'a pas encore engendré de nouvelle guerre mondiale mais on ne peut que constater l'échec des négociations de paix. Nous sommes encore loin du règlement des conflits orientaux. Actuellement les différentes factions palestiniennes s'affrontent dans la bande de Gaza, le spectre de la guerre civile entre le Hamas et le Fatah se dessine de plus en plus nettement. La dernière partie du titre de l'ouvrage évoque l' histoire d'une modernité inaccomplie En effet, l'Europe a fait circuler sa modernité qu'elle voulait universelle, celle de l'Etat nation. [...]
[...] Ce mouvement réaffirme la spécificité de l'islam s'appuyait sur la tradition : la religion contient la forme du gouvernement. Le programme des Frères musulmans se développe autour de cet axe fondamental qui impliquait de la part de ses membres le respect des cinq piliers de l'islam, ainsi que la nécessité de lutter contre l'occupant britannique et l'influence occidentale.La question de la Palestine, terre d'islam, est à partir de 1936 un autre moteur du développement des Frères. Nouvelles élites Dans les années 1950, une nouvelle élite apparaît. [...]
[...] Les particularismes des populations soumises sont respectés, chacune continuant à parler leur langue et à pratiquer librement leur religion. Mais les puissances européennes veulent satisfaire leurs ambitions politiques et territoriales au détriment de l'Empire Ottoman en particulier la Russie, l'Autriche-Hongrie et le Royaume-Uni. C'est qu'on dénomme la Question d'Orient. En se basant sur trois ouvrages, celui de Toynbee L'histoire, un essai d'interprétation et celui de Pirenne Les grands courants de l'histoire universelle, et celui d'Aron Paix et guerre entre les nations, l'auteur évoque les principes d'équilibre suivant lequel il ne peut y avoir un trop plein de puissance dans une même aire géographique car il s'agit d'un facteur de guerre. [...]
[...] Un ordre social nouveau émerge avec des réformes agraires, des nationalisations, mais cet ordre ne parvient pas à s'affirmer. Ce sont de années difficiles à supporter, les couches supérieures, qu'elles soient musulmanes ou chrétiennes se voient confisquer leurs biens. Dans les années 1970, une autre élite prend place. Une universitaire française Elisabeth Picard parle de complexe militaro-mercantile pour évoquer les nouveaux régimes. L'histoire de ces pays peut se résumer de la façon suivante : au départ, il s'agit de républiques bourgeoises libérales et parlementaires, qui se transforment en dictatures militaires qui deviennent ensuite des républiques dictatoriales sur le modèle stalinien avant de tomber dans le despotisme d'une élite milliardaire ayant bâti leur fortune sur le pétrole. [...]
[...] L'Europe est satisfaite de l'arrivée au pouvoir de cette famille car elle écarte les Hachémites qui prônaient un nationalisme moderne qui aurait pu aboutir à l'émergence d'un nouvel Empire Ottoman. Un royaume bédouin traditionnel, faisant régner un ordre coranique est beaucoup moins dangereux pour les puissances occidentales notamment en raison des grandes manœuvres pétrolières qui s'annoncent alors. La victoire des bédouins, la consolidation du mouvement sioniste sont porteurs des germes des conflits qui se déchaîneront dans cette région du monde III) Emergence d'une dimension sociale dans la revendication de l'Orient Arabe Dans toutes les civilisations, les mutations sociales ont été portées par les élites. [...]
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