Pourquoi l'Europe dominera le 21ème siècle, Mark Leonard, Etats-Unis, Europe, promesse d'adhésion, European Council on Foreign Relations
L'opinion publique, les Etats du monde entier, s'accordent aisément pour qualifier l'Europe de nain politique et de puissance moribonde. Le continent qui a dominé le monde les siècles derniers semble maintenant largement écrasé par l'hyperpuissance américaine, les puissances émergentes asiatiques ou l'immense Russie. Mark Leonard s'inscrit à contre-courant de cette pensée si répandue. Directeur exécutif actuel du think-tank “European Council on Foreign Relations”, ancien directeur de la politique étrangère au “Centre for European Reform”, chroniqueur habituel sur les sujets européens de nombreux journeaux et revues, il est ce qu'on appelle communément un euro-enthousiaste, un euro-optimiste même. Il considère que l'apparence de faiblesse de l'Europe est le fruit d'une conception étriquée et dépassée du pouvoir véhiculée par l'idéologie américaine. En vérité, l'Europe dominera de nouveau le monde au 21e siècle, non pas par sa puissance propre mais par l'extension et l'adoption unanime de son modèle. Le 21e siècle sera alors “le nouveau siècle européen”. Pourquoi et comment le modèle européen essaimerait-il ainsi? L'auteur s'évertue à nous montrer que la puissance américaine est de plus en plus limitée dans ses fondements conceptuels même. A l'inverse l'Europe est détentrice du véritable pouvoir adapté à la société actuelle lui permettant de modeler le monde.
[...] Aujourd'hui, la superpuissance aux yeux du monde reste incontestablement les Etats-Unis. Cette puissance repose sur une conception classique qui stipule que le pouvoir est la capacité d'imposer à autrui un comportement même s'il ne le veut pas. Cela se décline en deux volets: le hard power, soit essentiellement le recours à la coercition, et le soft power comme capacité d'attraction et de séduction incarnée notamment par le modèle culturel. Les Etats-Unis ont été durant tout le siècle dernier l'archétypede cette puissance au travers de leur suprématie militaire, de leur unilatéralisme et de leur modèle culturel dominant. [...]
[...] L'approfondissement de l'Europe est nécessaire ; il se fera par le complément de sa puissance. Si la façon de faire européenne sera universelle, il faut malgré tout que dans cemonde ou dans un monde futurd'organisations régionales, l'Europe soit capable de faire entendre sa voix, de peser véritablement par une puissance dotée de tous ses outils, traditionnels et normatifs pour ne pas être soumise à d'autres entités. Alors pourquoi ne pas imaginer que ce monde régionaliste ne soit le berceau d'un monde de fédérations régionales? [...]
[...] Directeur exécutif actuel du think-tank “European Council on Foreign Relations”, ancien directeur de la politique étrangère au “Centre for European Reform”, chroniqueur habituel sur les sujets européens de nombreux journeauxet revues, il est ce qu'on appelle communément un euro-enthousiaste, un euro-optimiste même. Il considère que l'apparence de faiblesse de l'Europe est le fruit d'une conception étriquée et dépassée du pouvoir véhiculée par l'idéologie américaine. En vérité, l'Europe dominera de nouveau le monde au 21e siècle, non pas par sa puissance propre mais par l'extension et l'adoption unanime de son modèle. Le 21e siècle sera alors “le nouveau siècle européen”. Pourquoi et comment le modèle européen essaimerait-il ainsi? [...]
[...] Cette vision de l'Europe est, malgré l'euro-enthousiasme certain de l'auteur, assez typiquement anglo-saxonne. Il décrit là un club de nations, toujours plus grand, négligeant un véritable approfondissement politique. L'Union est pour l'auteur « un réseau décentralisé aux mains des Etats », il se fait donc le défenseur d'une Europe purement intergouvernementale et enterre dès les premières lignes de l'ouvrage le projet fédéral. Cependant cette extension perpetuellede ce corps sans tête fait souffrir l'Europe dans ses entrailles. Les citoyens en sentent le coût mais peinent à en saisir le sens. [...]
[...] Bref si à court terme l'hyperpuissance américaine peut généralement imposer ses vues, sur le long terme sa politique extérieure traditionnelle n'est plus viable. Ce modèle classique de pouvoir est usé et n'arrive plus à lui seul à changer le monde. A l'inverse, l'Europe qui n'apas d'armée, ni de politique extérieure unie . a developpé un nouveau genre de pouvoir qui plutôt que d'imposer de manière exogène les changements, incite les autres pays à se transformer volontairement de l'intérieur. C'est « le pouvoir de transformation » de l'Europe. [...]
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