Ethnographie du Quai d'Orsay est un livre écrit par Christian Lequesne et paru en 2017. M. Lequesne est chercheur en relations internationales, et en particulier sur les sujets européens. Il a dirigé plusieurs centres de recherche, dont le Centre de Recherches Internationales, commun à Sciences Po' et au CNRS. Son livre vise à décrypter les codes et pratiques du ministère des Affaires Etrangères.
[...] Ainsi, selon Lequesne, la principale préoccupation des diplomates quant à leur ministre de tutelle est sa relation avec le Président, et la répartition des tâches entre son cabinet et le secrétariat général du Quai. Le rôle du Président de la République et de sa cellule diplomatique est majeur dans la conduite de la politique étrangère de la France, depuis 1958. Le lien entre le ministre et le Président est donc crucial aux yeux des diplomates, qui veulent compter sur un ministre « fort », qui ne sera pas désavoué par le Président. [...]
[...] La résistance à certaines réformes, comme l'intégration du ministère de la Coopération ou la création de l'Institut Français illustre bien ce détail. Enfin, cette étude remet en avant le rôle de l'Etat et de ses fonctionnaires dans les relations internationales, dans une époque qui est de plus en plus sujette à sa perte de poids, y compris dans le domaine diplomatique, au profit de la société civile, ONG et grandes entreprises en tête. M. Lequesne dit lui-même « qu'entrer dans la carrière diplomatique, c'est croire encore au pouvoir que confère au fonctionnaire la représentation de l'état dans les relations internationales » L'auteur fait d'ailleurs une erreur en relevant « le cumul des mandats fréquents » comme conseiller consulaire et conseiller AFE, quand ces derniers sont légalement élus par les conseillers consulaires en leur sein. [...]
[...] Son livre vise à décrypter les codes et pratiques du ministère des Affaires Etrangères (MEAE). L'objectif n'est pas ici d'étudier le fond de l'action internationale de la France, mais bien sa forme, et en particulier le quotidien, la carrière et le mode de pensée des diplomates. Il a pour cela eu accès au ministère, et a pu s'entretenir avec près d'une centaine de fonctionnaires. Son étude, réalisée sur 3 ans, s'est conclue en 2016, avant l'élection d'E. Macron, mais il semble que peu d'évolutions ont eu lieu depuis, elle reste donc très actuelle. [...]
[...] Cette dernière est bien plus éloignée lorsque le diplomate est en poste en ambassade, et la posture normale est celle du médiateur. Celle du héros enfin, « désigne le diplomate convaincu de remplir une mission spécifique et cruciale pour l'évolution du monde ». Les crises que l'ambassadeur a à gérer sont relativement rares mais valorisées, et elles contribuent à conserver un côté romanesque au poste que les diplomates chérissent. Enfin, l'auteur décrit aussi la mutation que connaît la fonction consulaire, traditionnellement moins noble que la diplomatie pure. [...]
[...] Il détaille l'historique, qui se conclut par l'existence parallèle des concours du Cadre d'Orient, de Secrétaire des Affaires Etrangères et de l'ENA. Ces concours, selon lui, n'ont qu'assez peu d'effets sur la suite de la carrière (exception faite du concours de Secrétaire, qui doit ensuite accéder à la fonction de Conseiller par la voie interne), les diplomates entrant juste après dans un moule assez semblable. Ce moule est même valable pour les énarques qui ne visait pas particulièrement les affaires étrangères, mais qui n'ont pas atteint « la botte » au classement de sortie. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture