Dans ce livre, Jean-François Bayart, chercheur au Centre d'études et de recherche internationale (CERI) et spécialiste de l'Etat en Afrique et en Asie, cherche à démontrer que les sociétés africaines sont comme les autres, c'est-à-dire qu'elles sont capables de se doter d'un pouvoir et d'un Etat. Il se positionne donc contre les approches qui nient l'historicité de l'Etat en Afrique et suppose son extranéité : les théories développementalistes et dépendantistes et par extension contre les présupposés culturalistes contre lesquels il s'élèvera encore davantage dans L'illusion identitaire en 1996 qui le conduira à tenter de saisir l'historicité de l'Etat à travers les pratiques de l'imaginaire social et de la culture matérielle du politique
[...] Enfin, la politique du ventre est le point central de la théorie de J.F Bayart. Mais attention, il ne s'agit pas seulement du ventre mais aussi de politique 296). Elle décrit ainsi, les luttes factionnelles pour l'accumulation à l'intérieur de réseaux, la prédation débridée de la part des entrepreneurs politiques et la violence dont elle s'accompagne 287). Les phénomènes sociaux que le sens commun occidental décrit en termes de corruption de l'Etat se placent au cœur de la cité 298); les espaces de la légalité et celui du délit ne se différencient pas nettement. [...]
[...] Ainsi, le culturalisme n'est pas à jeter car l'on risque de trop gommer la singularité de l'Afrique mais il ne s'affranchit tout de même pas assez du postulat de l'homogénéité de la culture et en oublie son caractère dynamique, construit et hétérogène. Par son ouvrage, J.F Bayart nous invite donc à aborder l'Afrique sans présupposés culturalistes. Bibliographie Bertrand BADIE, Le développement politique, Paris, Economica Jean-François BAYART, L'illusion identitaire, Paris, Fayard,1996. Jean-François BAYART, La problématique de la démocratie en Afrique Noire. La Baule et après ? [...]
[...] L'accès à l'Etat est donc vital pour les groupes qui aspirent à la domination. Puis il examine les notions de bourgeoisie nationale ou compradore qui ne le satisfont ni l'un ni l'autre car l'Afrique sub-saharienne ne connaît ni exploitation de classe ni économie productive ; ainsi, il convient de s'en tenir à dégager les trajectoires de la recherche hégémonique des groupes sociaux dominants. Ce processus de recherche hégémonique présente un triple enjeu : circonscrire le nouvel espace de la domination né de l'indépendance, monopoliser les moyens de production et détenir le pouvoir politique. [...]
[...] Pour ce courant, les tensions, les crises et les phénomènes autoritaires sont liés à la persistance de valeurs et de comportements traditionnels. On peut de plus expliciter deux théories caractéristiques de ce courant : le structuro-fonctionnalisme et le modèle centre-périphérie. Le structuro- fonctionnalisme est lié aux travaux de Gabriel Almond qui a cherché à élaborer des concepts permettant de saisir tous les systèmes politiques ; ainsi, il suppose que toutes les sociétés disposent de systèmes politiques permettant la formulation et la poursuite d'intérêts collectifs grâce à leurs structures. [...]
[...] Politique africaine 43, octobre 1991, p5-20. Mamadou Abdoulaye NDIAYE et Alpha Amadou SY, Africanisme et théorie du projet social, Paris, L'Harmattan Mamoudou GAZIBO, L'Afrique en politique comparée Polis, vol.8, numéro spécial, 2001. [...]
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