Publié en 1999, il pose la question de savoir comment les citoyens devraient essayer de comprendre les actions de leur gouvernement. Graham Allison avance plusieurs raisons à la révision de l'ouvrage. Tout d'abord, des documents nouveaux devenus accessibles au public, alors qu'ils étaient “classés” jusque là (notamment des enregistrements des délibérations de la Maison Blanche), qui dévoilent des erreurs et des insuffisances contenues dans la première édition. De plus, un enrichissement et une actualisation se sont avérés pertinents du fait du succès de l‘ouvrage. Ils se sont concrétisés par l'association avec Philip Zelikow, Professeur à l'Université de Virginie, ainsi que par l'incorporation des études menées depuis sur ce thème.On peut se demander: “pourquoi la crise des missiles de Cuba” ? En fait, il n'y avait jamais eu auparavant de probabilité telle qu'autant de vies humaines s'éteignent soudainement. Mais, il est également remarquable que, sur cet événement majeur, plusieurs questions, pourtant centrales, n'aient pas reçu de réponses satisfaisantes. Préalablement à l'étude de l'ouvrage, il apparaît nécessaire de clarifier certains points de cet épisode marquant de l'histoire moderne, beaucoup moins étudié en France qu'outre Atlantique...
[...] le comportement de l'organisation : reflet de pratiques pré-établies March et Simon opposent sur ce point à la logique de conséquences utilisée par le modèle rationnel, par laquelle les choix sont opérés selon les préférences de l'acteur, la logique du caractère approprié qui conduit à choisir les options qui paraissent familières .En effet, les organisations ont tendance à choisir la facilité c'est-à-dire, à suivre les ordres dès lors qu'il paraissent un minimum cohérents. A défaut, elles se rabattront sur le familier à savoir, les routines. o Pourquoi les missiles russes n'ont-ils pas été dissimulés ? Cette action peut s'expliquer par le fait que les instructions élaborées par Moscou étaient inapplicables. En effet, il avait été prévu que les missiles soient abrités dans les forêts ou sous les palmiers où la chaleur et l'humidité se révélèrent être complètement inadaptés tant pour les hommes que pour les machines. [...]
[...] o Pourquoi les américains ont-ils découvert les missiles russes ? Concernant le partage des tâches, on peut prendre un exemple du côté soviétique .La mise en œuvre de l‘importation des missiles à Cuba a été déléguée à plusieurs organisations, ce qui a constitué un obstacle à une vue globale de l‘opération .En effet, les politiques secret” et même de “désinformation” étaient pratiquées par peur de la présence d'espions américains. De plus, ce fractionnement explique l'incohérence entre la phase de transfert et la phase d‘installation des missiles: en effet, on pouvait observer une sécurité renforcée lors du transport puis, une fois à Cuba, une absence totale de précautions, ce qui avait suscité des questions dans le camp américain quant à la volonté ou non de l'URSS de voir ses missiles découverts. [...]
[...] Dobrynin, ambassadeur soviétique à Washington Contexte politique: guerre froide entre bloc communiste avec à sa tête l'URSS et puissances capitalistes représentées par les USA. Relations très tendues, chacun veut affirmer sa supériorité, course à l'armement . Les USA sont les mieux équipés militairement Lieux stratégiques: Berlin: l'Allemagne est divisée en deux. L'est est sous la direction de l'URSS sauf le territoire enclavé de Berlin ouest. Khrouchtchev demande le retrait des pays occidentaux. Turquie: des missiles américains obsolètes, les missiles “Jupiter” se trouvent en Turquie. L'URSS est théoriquement à leur portée. [...]
[...] De plus, ils affichaient leurs insignes militaires sur leurs baraques, jusqu'à la croix de l'armée rouge. Il s'est avéré que le camouflage était pourtant possible après l'annonce publique de Kennedy. L'auteur met donc en évidence que les SOP, s'ils peuvent être sécurisantes, ne conviennent pas à des situations particulières. Il peut y avoir un glissement entre la conception d'une option par un dirigeant et son exécution par une organisation, notamment lorsqu'ils ne disposent pas des mêmes informations .Les ordres de missions que celle-ci reçoit sont en effet soumis à sa propre interprétation. [...]
[...] Cette manière d'appréhender la décision est celle dite de l'acteur rationnel ou encore appelé modèle classique. Elle est utilisée à la fois par les citoyens, les journalistes ou encore certains universitaires et domine l'analyse des relations internationales. Elle revient à dire : la politique de la Chine vis-à-vis de Taiwan ou encore l'action américaine en Iraq. Selon le modèle de l'acteur rationnel une décision présuppose un décideur bien identifié, perçu comme une entité unique et un choix entre plusieurs alternatives se rapportant à un but défini. [...]
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