L'objet du livre de François Heisbourg est de donner sa vision de la géopolitique mondiale des prochaines années en s'appuyant sur l'analyse des relations internationales antérieures. Il défend la thèse d'une universalisation de l'identité occidentale parallèlement à la disparition de l'Occident comme acteur stratégique. Ainsi, même si la Chine devient une superpuissance (ce qu'elle est en phase de devenir, selon l'auteur), cela ne signifie pas que le monde sera asiatique. En fait, la notion de puissance est en train de changer. En effet, auparavant, un pays était hégémonique s'il avait une force militaire et politique. Mais aujourd'hui la puissance de la Chine ne peut pas s'analyser comme ceci. Nous expliciterons ce point. Quant au titre de l'ouvrage, il renvoie à la multiplicité et à la complexité des relations entre les Etats mais aussi entre et avec les nouveaux acteurs transnationaux (FMN, ONG…), ainsi qu'aux défis planétaires.
[...] L'épaisseur du système monde provient de cette diffusion du pouvoir. La dernière problématique de l'ouvrage est celle du pouvoir dans un monde de plus en plus dense. Heisbourg dégage le paradoxe suivant : tous les États obéissent aux mêmes règles, celles de l'État souverain sur le modèle westphalien (concerne 99,7% de la population mondiale), mais en même temps la réalité des États est très hétérogène. L'évolution vers le modèle westphalien à l'encontre des empires multinationaux, s'est accompagnée de l'universalisation de l'appartenance à l'ONU (sauf le Vatican). [...]
[...] L'hégémonie chinoise future dépend de son développement social et politique. La Chine doit résoudre les décalages de développement entre le centre et la périphérie pour conserver son unité nationale. De plus, il faut voir comment la Chine va gérer le fait d'être un empire multinational : beaucoup d'ethnies sont noyées dans d'autres majorités. Enfin, l'auteur se demande ce qu'une transformation démocratique de la Chine apporterait comme changements. Selon lui, il n'est pas du tout sûr qu'une Chine démocratique continuerait à être si discrète sur le plan politique mondial. [...]
[...] À ce jour, la notion d'épaisseur du monde intervient. L'hégémonie se constituait auparavant de la combinaison du soft et du hard power. Aujourd'hui, la Chine aurait du mal à rivaliser avec les États-Unis sur ce plan. Au 21e siècle l'hégémonie se constitue autour de forces d'attraction que sont les 2 langages : l'argent et la langue. Mais l'épaisseur du monde rend plus difficile une nouvelle hégémonie politique, quelqu'elle soit. En effet, l'auteur s'oppose à la thèse de Thomas Friedman dans son livre The world is flat. [...]
[...] C'est ce qui se passe en Irak depuis 2003. Les EU ont tendance à utiliser leurs outils de puissance de manière de plus en plus unilatéraliste sur la scène internationale, de manière à répondre d'abord aux intérêts nationaux (sous la pression des lobbies). À la fin de la GF, il n'y a plus de menaces militaires d'envergure, les alliances des EU avec l'Europe, l'Asie et l'Amérique Latine ne sont plus adaptées. Les EU doivent par ailleurs tenir compte de l'émergence de la Chine qui deviendra une superpuissance des les 20 années à venir. [...]
[...] Cette mondialisation euro-centrée a été ébranlée par la décolonisation et la fragmentation des empires, puis par les deux Guerres mondiales. La Guerre Froide est une autre étape dans l'évolution de la mondialisation. En effet la mondialisation n'était pas vraiment mondiale, car le monde était scindé en deux blocs. Les échanges commerciaux ont donc diminué sans que la production diminue, ce qui a provoqué une forte augmentation des PIB allemand, japonais, britannique et américain. De plus, la GF a provoqué une amélioration des technologies de transport et d'information qui ont conduit à la mondialisation actuelle. [...]
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