Fiche de lecture de l'ouvrage de Frédéric Encel Géopolitique de l'apocalypse, la démocratie à l'épreuve de l'islamisme.
[...] Encel, l'auteur rappelle ce que fut et ne fut pas le 11 septembre et dénonce au passage quelques mythes sur les kamikazes, l'instrumentalisation de la cause palestinienne ou la soit-disante revanche des déshérités. Il montre aussi que les attentats du 11 septembre ne sont pas une conséquence des liens entre Bush et Sharon ou de la cause palestinienne. Selon l'auteur, ses attentats ne peuvent être la résultante des liens entre Bush et Sharon pour une triple raison : des attentats de cette ampleur se préparent longtemps à l'avance, les responsables islamistes, Ben Laden compris, n'en ont que faire de la Palestine et de ses occupants puisque la cause palestinienne est un instrument jetable de propagande, comme le confirme Leïla Chahid, déléguée générale de la Palestine en France, la cause palestinienne est un alibi pour Ben Laden. [...]
[...] Frédéric Encel est un auteur engagé, sans pourtant laissé transparente dans ses analyses, ses différentes convictions. Formé par Yves Lacoste au Centre de Recherche et d'Analyse en Géopolitique (CRAG, devenu ensuite Institut français de géopolitique), sa géographie politique est très marqué par les thèses de Yves Lacoste, notamment que le savoir géographique peut servir à un État pour faire la guerre. Dans La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre (1976), il distingue trois géographies : la géographie scolaire et universitaire, la géographie spectacle et la géographie comme instrument de pouvoir les deux premières dissimulant la dernière. [...]
[...] La géopolitique contemporaine semble pourtant éprouver du mal à percevoir une menace qui échappe à ses règles. À propos des États-unis, l'auteur refuse d'envisager la moindre erreur stratégique dans l'engagement d'un islam combattant en Asie centrale contre l'ancienne Union Soviétique. Il ne cache pas que Ben Laden est le fruit de la guerre froide mais regrette que le monde du XXIe siècle ait oublié ce qui n'était pas un caprice ou un fantasme Il pose ainsi les principes de l'alliance américaine en Afghanistan avec des forces effectivement obscurantistes fondée sur l'hostilité commune à l'athéisme. [...]
[...] Frédéric Encel, né à Paris en 1969 est un géopolitologue et essayiste français. Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Grenoble et docteur en géopolitique de l'université de Vincennes à Saint-Denis, Frédéric Encel est professeur de relations internationales à l'École supérieure de gestion. Habilité à diriger des recherches, il est en outre maître de séminaires en mastère à l'Institut d'études politiques de Paris. Hormis ses activités académiques, il est consultant en risque pays pour des entreprises publiques et privées œuvrant à l'exportation. [...]
[...] Les approximations sur le mouvement taliban nuisent enfin au sérieux de la démonstration. Ensuite, l'auteur démontre les dessous de cette guerre, l'efficacité supposée du fort au faible en raillant le fiasco américain hâtivement annoncé les grands axes de la tactique d'al-Qaïda : le médiatique, la rhétorique, le géographique et le politique local. Le plus original était de mettre en avant des erreurs parallèles de perception de la part des États-unis comme d'al-Qaïda allant jusqu'à suggérer un cadeau de l'apocalyptique Ben Laden à tous les ultraconservateurs, fondamentalistes et faucons que comptent les Etats-Unis une sorte d'alliance d'intérêts entre l'organisation terroriste et les néoconservateurs américains réunis derrière le Secrétaire d'État à la Défense W. [...]
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