Garants de la liberté et de l'ordre politique et économique pendant des années, les USA sont en train de devenir facteur de désordre mondial. Ils exigent que certains états apparaissent comme constituant un « axe du mal » (Irak, Corée de Nord, Iran), ont provoqué la Chine en bombardant son ambassade à Belgrade pendant la guerre du Kosovo, et la Russie en patronnant par l'intermédiaire de Radio Free Europe des émissions en langue Tchétchène, et en installant des bases permanentes dans l'ex Asie centrale soviétique.
Certains des alliés des USA sont d'autant plus inquiets qu'ils se trouvent proches des pays de « l'axe du mal » (Corée du Sud / Corée du Nord, Koweït / Irak). La Russie, la Chine et l'Iran dont la priorité absolue est le développement économique ont comme préoccupation majeure de résister aux provocations américaines.
Les grands alliés sont perplexes : Allemagne irritée, Grande-Bretagne, fidèle alliée, inquiète. Le silence du Japon exprime plus un malaise qu'une adhésion sans faille.
Les Européens ne comprennent pas pourquoi, si Washington a le pouvoir absolu, il ne règle pas la question israélo-palestinienne. Se satisfait-il d'un foyer de tensions au Proche-Orient ?
[...] Des différences de mentalité profondes persistent entre Français et Allemands. Cette diversité n'empêche pas le fonctionnement de deux régimes respectant les règles du jeu démocratique, même si l'alternance reste rare en Allemagne, alors qu'elle est presque systématique en France. Repas sont à l'échelle planétaire : on peut imaginer des nations tranquilles, est un triomphe de l'apaisement. L'Amérique serait dans ce cas reléguée au rang de nation libérale et démocratique comme les autres. Un tel monde serait une menace pour l'Amérique. [...]
[...] La bonne compréhension qu'ont les Européens, mais aussi les Japonais ou les Chinois de la nécessité d'un équilibre écologique et de la balance commerciale est le produit d'une longue histoire paysanne où les peuples ont dû lutter contre l'épuisement des sols, et constater la rareté des ressources naturelles. Aux États-Unis, on a découvert une nature en apparence inépuisable et refusé de signer le protocole de Kyoto. L'Amérique s'est développée en épuisant les sols, en gaspillant son pétrole et en cherchant à l'extérieur les hommes dont elle avait besoin pour travailler. Les sociétés européennes sont fortement enracinées. La mobilité géographique y est deux fois moindre qu'aux États-Unis. [...]
[...] Au contraire, ce sont eux la menace principale. Trop faible pour transformer sa situation semi-impériale en empire véritable, chaque mouvement destiné à asseoir sa prise sur le monde génère des troubles qui l'affaiblissement davantage. Pour atteindre l'hégémonie planétaire après la chute du rival communiste, deux conditions étaient nécessaires : - maintenir une emprise intacte sur les protectorats européens et japonais, pôles économiques réels, se définissant par la production plus que par la consomation - abattre définitivement la puissance stratégique russe, laissant les États unis seuls capables de frapper. [...]
[...] Les médias ont façonné l'image d'une planète ravagée par la violence où se succèdent les massacres : génocide rwandais, affrontements religieux ivoiriens, guerre civile en Sierra Leone, lutte de clans somaliens, révolution islamique en Iran, conflit en Tchétchénie, revendications autonomistes des Kurdes de Turquie ou d'Irak, insurrection tamoule au Sri Lanka, affrontements entre hindouistes et musulmans en Inde, talibans en Afghanistan, prise d'otages en Colombie, décomposition de la Yougoslavie, chute du World Trade Center, affrontement israëlo-palestinien. Cela donne l'impression que la violence va se répandre sur notre monde à nous, paisible et riche. En effet, les incendies de voitures dans nos banlieues sont peut-être les prémices d'une barbarisation de l'Occident. [...]
[...] L'Ukraine sans la Russie ira très lentement sur la voie des réformes. L'Ukraine est une zone floue qui n'a jamais été à l'origine d'un mouvement de modernisation. Périphérie russe, elle suit les impulsions du centre. Il existe assez de différence cultuelle pour que l'Ukraine s'autodéfinisse comme spécifique, mais elle ne peut échapper à la Russie qu'en passant dans l'orbite d'une autre puissance. Or elle a peu de chance du côté américain : les États-Unis n'exportent pas les biens de consommation et de production dont les Ukrainiens ont besoin. [...]
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