Dans cet ouvrage, l'auteur se propose d'élaborer une théorie générale de la stratégie, « qui gouverne le maintien de la paix autant que la conduite de la guerre. » Plus précisément, il s'agit de mettre en lumière la logique universelle qui conduit toutes les formes de conflit entre les nations, y compris en temps de paix. Cette logique ne relève pas du sens commun car elle suscite en permanence la convergence des contraires et mène parfois jusqu'à leur inversion inattendue. En conséquence, elle tend à récompenser les conduites paradoxales et à invalider l'action logique et directe.
[...] L'auteur conclut sur un avertissement aux Etats-Unis : suite à l'effondrement du bloc soviétique, leurs efforts visant à améliorer leur marge de manœuvre sur la scène internationale ne sauraient aller au-delà d'un point culminant. Outrepasser ce point, excéder les limites de ce que les autres acteurs peuvent accepter sans réagir, aboutira à réduire la puissance et l'influence américaine. Au nom du réalisme, Luttwak condamne donc aussi bien l'idéalisme des défenseurs de la paix par le multilatéralisme que la démesure des partisans de la pax americana. [...]
[...] Les dirigeants politiques des deux parties sont conduits à renoncer à certaines de leurs ambitions et à passer des compromis afin de faire cesser la guerre. S'opère alors une convergence d'intérêt entre les deux camps qui augmente la probabilité d'une cessation des hostilités et d'une paix stable. Mais si le conflit est interrompu avant de s'être consommé lui-même, la paix reste une issue improbable. Or, c'est ce qui s'est passé pour la plupart des conflits localisés depuis la création des Nations Unies et de leur Conseil de sécurité qui a pour seul objectif de parvenir aussi rapidement que possible à la cessation des combats, sans imposer de négociations de paix entre les belligérants, donc sans s'attaquer à la racine du conflit. [...]
[...] Luttwak insiste donc sur le caractère précaire de toute situation de domination. Cette loi vaut également pour les innovations techniques (canon, radar, sous-marin) : elles donnent à celui qui les détient un avantage momentané, mais l'adversaire finit par mettre au point la parade et l'innovation est neutralisée. Il en résulte un autre paradoxe : le délai entre l'apparition de l'innovation et celle de sa parade est d'autant plus court que cette innovation est importante. En effet, l'adversaire a intérêt à déployer le maximum de moyens pour contrer une innovation qui lui cause des pertes significatives. [...]
[...] Bien que l'ouvrage se présente comme Le grand livre de la stratégie, de la guerre et de la paix, l'auteur s'attarde surtout sur les manières de faire la guerre et non sur celles de parvenir à la paix, sauf dans une sous- partie du chapitre quatre intitulée De la guerre à la paix, de la paix à la guerre Je vais donc rendre compte de manière plus détaillée de ce passage qui a trait au thème de notre cours (La paix au XXème siècle). Luttawk y expose les conditions de la paix et pointe la responsabilité paradoxale des organisations dites de maintien de la paix dans la perpétuation des guerres. [...]
[...] Luttwak, Le grand livre de la stratégie, de la paix et de la guerre Dans cet ouvrage, l'auteur se propose d'élaborer une théorie générale de la stratégie, qui gouverne le maintien de la paix autant que la conduite de la guerre. Plus précisément, il s'agit de mettre en lumière la logique universelle qui conduit toutes les formes de conflit entre les nations, y compris en temps de paix. Cette logique ne relève pas du sens commun car elle suscite en permanence la convergence des contraires et mène parfois jusqu'à leur inversion inattendue. [...]
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