Cet ouvrage à la lecture très aisée mais au contenu souvent dense, nous propose une analyse de ce qu'on appelle le 'contexte politico-stratégique post-berlinois'. Proposant une réflexion à chaud sur les conséquences de la fin de l'ordre nucléaire, l'auteur pose les fondements d'un ordre mondial pleinement assumé par les grandes puissances européennes et nord-américaines, après s'être livré à une critique des deux utopies (économique et juridique) censées prévenir le monde à venir des conflits armés mais agissant en fait contre la paix
[...] Mais la disparition de la logique de la mort assurée provoque une renationalisation des politiques de sécurité et, l'OTAN, qui ne tenait que par les liens de la menace nucléaire, est condamné à une inexorable érosion. A défaut, elle devient le lieu de la domination américaine sur la sécurité européenne. En fait, la réduction des dépenses militaires conduit l'OTAN à devenir une alliance sans armes (cf. plus haut) et sa "victoire" dans la guerre froide en fait une alliance sans projet. [...]
[...] Mais la guerre continue chez les autres. En outre, depuis le XIXè siècle, la multiplication des états souverains mais aussi, dans le même temps, la limitation de leur souveraineté par le droit international et/ou l'intégration économique régionale n'a pas été productrice d'ordre, bien au contraire. Il y a en effet selon Delmas deux types de guerre possibles : les guerres passées c'est-à-dire les guerres de souverainetés qui naissent de la puissance des Etats concurrents et les guerres à venir, celles dites de légitimité, qui naissent de leur faiblesse. [...]
[...] Dans cette perspective, l'UE peut à juste titre être considérée comme un pôle de stabilité pour ses voisins (Europe de l'Est et Maghreb) mais elle doit absolument être mise sur un pied d'égalité avec les Etats-Unis. En d'autres termes, L'UE doit devenir l'égale des Etats-Unis dans une alliance bilatérale qui autoriserait alors l'intégration sans réticence russe des pays de l'ex-Bloc de l'est. Il faut inventer avec les Etats-Unis une relation qui ne soit plus fondée sur la mémoire de la guerre entre européens mais sur la réalité de leur union. [...]
[...] Delmas (Philippe), Le Bel Avenir de la Guerre Introduction AUTEUR : Philippe Delmas est conseiller référendaire à la Cour des Comptes. Il a été chargé de mission auprès du Ministre des Affaires Etrangères pour les questions politico-militaires jusqu'en 1993. Il a publié fin février 1999 De la prochaine guerre avec l'Allemagne. COMPTE-RENDU DE LECTURE : Cet ouvrage à la lecture très aisée mais au contenu souvent dense, nous propose une analyse de ce qu'on appelle le "contexte politico-stratégique post-berlinois". Proposant une réflexion à chaud sur les conséquences de la fin de l'ordre nucléaire, l'auteur pose les fondements d'un ordre mondial pleinement assumé par les grandes puissances européennes et nord- américaines, après s'être livré à une critique des deux utopies (économique et juridique) censées prévenir le monde à venir des conflits armés mais agissant en fait contre la paix. [...]
[...] Fondements : Les principes et les règles du système international assurent un bel avenir à la guerre. En s'accrochant à l'utopie d'une société mondiale d'Etats égaux, il empêche l'engagement efficace des rares Etats qui en seraient capables. Ainsi, pour l'auteur, l'Allemagne et le Japon sont les archétypes de la culture de la réticence la Chine, le cas extrême de l'égoïsme stratégique le Royaume-Uni a depuis longtemps renoncé aux interventions extérieures si ce n'est pour ses intérêts directs ou ceux des USA, la Russie veut contrôler les républiques non-russes mais ne veut pas avoir à les gérer, tandis que les Etats-Unis sont enfermés pour des raisons de culture politique et historiques dans un impératif de supériorité qui les conduit à mener une politique brouillonne et à toujours présenter leurs engagements comme "à regrets". [...]
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