Pour Stanley Hoffmann, le libéralisme international est aujourd'hui en crise à cause de trois facteurs principaux : le premier est le dilemme auquel il est confronté entre interventionnisme et non-interventionnisme ; le second problème concernant lui la remise en cause directe de l'internationalisme libéral par une économie toujours plus mondialisée. Le troisième facteur n'en est pas moins profond : il s'agit du nouvel ordre international qui remet entièrement en cause la vision d'une communauté internationale politiquement cohérente et efficace dans la promotion des valeurs libérales.
Avant de développer les trois points que nous jugeons centraux dans ce texte, il nous faut nous arrêter dans un premier temps sur la notion d' «internationalisme libéral».
L'internationalisme libéral est une doctrine de relations internationales développée aux Etats-Unis, selon laquelle au travers d'organisations multilatérales comme l'ONU il est possible d'éviter les pires situations entre les Etats.
On oppose généralement au libéralisme international le «réalisme politique» selon lequel c'est la puissance d'un Etat voire en dernier recours sa puissance militaire (ou du moins son ombre menaçante) et ses intérêts économiques qui prévalent dans les relations internationales.
[...] Conclusion Constante contradiction entre interventionnisme et non-interventionnisme des E-U Cet article d'Hoffmann offre bien plus qu'un décryptage de la politique étrangère de l'administration Clinton. Ecrit il y a plus d'une dizaine d'années, l'article est encore tout à fait d'actualité et propose un panorama de la communauté internationale et de ses défis, malheureusement toujours aussi prégnants lorsqu'ils ne se sont pas aggravés. L'une des notions qui revient souvent dans l'article est celle de chaos lorsqu'il s'agit de décrire l'état de la scène internationale, notion que l'on retrouve chez d'autres auteurs comme I. [...]
[...] Le Nouvel ordre (ou désordre) international: Quel avenir pour une communauté transnationale? Les Nations Unies pourraient se poser comme alternative aux grandes puissances, mais leur efficacité et leur rayon d'action restent limités lorsque ces dernières ne lui procurent pas l'appui nécessaire. La question de fond quant au rôle que doit jouer l'ONU et à la pertinence de son action n'a pas fini de poser problème puisqu'en fin de compte ce sont les quatre valeurs prônées par le libéralisme international qui s'entrechoquent : souveraineté/ autonomie du gouvernement/ autodétermination nationale/ respect des Droits de l'Homme. [...]
[...] Pour preuve S.H rappelle que les institutions de coopération internationale créées dans lesquelles les gouvernements mettent le plus d‘énergie sont celles concernant le domaine de l'économie. Si la création d'une société économique mondiale est un succès indéniable du libéralisme apparu au XVIII siècle, elle n'en a pas moins un coût élevé qui finit par opposer valeurs humanistes et économie de marché. Pourquoi cette prédominance de l'économie? Une des raisons est la croyance que les valeurs politiques libérales se répandront dans des pays où se sera préalablement installé un système économique libéral (cf. [...]
[...] crisis of liberal internationalism”, Stanley Hoffmann, in Foreign Policy, No pp. 159-177 Présentation générale L'Auteur Franco-américain né à Vienne en 1928, Stanley Hoffmann (S.H) est l'un des plus grands spécialistes aux Etats-Unis de la politique étrangère américaine, mais aussi de la France et des relations franco-américaines. Après avoir suivi des études de droit et de science politique en France, S.H est parti s'installer aux Etats-Unis en 1955 pour enseigner les relations internationales à Harvard. En 1968 il fonde le Centre d'études européennes, qu'il préside aujourd'hui. [...]
[...] La contradiction qui bloque l'évolution de la communauté internationale apparaît alors clairement: il semble en effet difficile de concilier la vision libérale selon laquelle l'harmonie dépend de la forme politique des Etats (libéral et national) avec l'idée d'un système qui, pour bien fonctionner, demande une dose quantitativement significative de régimes et organisations internationaux allant bien au-delà des souverainetés étatiques. Le résultat de ce blocage et de ce besoin en institutions explique le manque de cohésion et de cohérence dans les décisions de l'ONU, qui la discrédite chaque fois plus et l'embourbe dans un cercle vicieux. [...]
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