Ce document est un résumé de l'article de Sydney Tarrow consacré aux mouvements de solidarité et de contestation transnationales. Il cherche notamment à dépasser la notion de réseau par trop imprécise pour renouveler, par cet article fondateur, l'approche de tels acteurs. Cet article s'intéresse tout à la fois à la composition de ces entités qu'à leur fonctionnement et leur réalité sociologique.
[...] : de Greenpeace International, au Comité International de la Croix Rouge en passant par les militants extrémistes musulmans ou ceux de la Troisième Internationale. TARROW op. cit., p.9 http://www.pbs.org/weta/dictator/otpor/origins.html: On October a handful of student veterans of the 1996-97 protests founded Otpor ("Resistance") as a vehicle for a new kind of defiance choosing as their symbol a black clenched fist, a deliberate parody of the bloody fist that was an old Bolshevik symbol and a favorite image of Milosevic. Unlike the communists, however, they formed no centralized or hierarchical leadership but instead focused on grass roots organizing. [...]
[...] Aussi, le pluralisme et l'ouverture des sociétés nationales d'accueil favorisent-ils l'implantation des organisations non-gouvernementales transnationales. À l'inverse, des Etats fortement hiérarchisés, réfrénant l'émergence de la société civile, se montreraient particulièrement difficile d'accès pour ce type d'organisations. L'exemple ouzbek se montre à ce titre particulièrement révélateur : depuis 2003-2004, et non sans lien avec la révolution en Géorgie, la sévérité accrue des procédures d'enregistrement et d'accréditation des organisations non-gouvernementales complique largement leur implantation et leur activité[11]. Si la nuance apportée par Matthew Evangelista[12] et rapportée par Sydney Tarrow peut s'appliquer dans des cas précis tels que le désarmement en Union Soviétique, il semble que dans l'exemple ouzbek, l'objectif de démocratisation revendiqué par nombre d'acteurs étrangers non-étatiques (Fondations étrangères, ONG) voire étatiques (pensons pour cela aux déclarations de Craig Murray, ancien Ambassadeur britannique destitué par le Foreign Office en raison de ses prises de position trop tranchées contre la politique ouzbèke) nuit à leur activité et ne leur permet pas de tirer partie de la forte hiérarchisation de la structure politique en place. [...]
[...] Seulement, Sydney Tarrow, dans un souci de précision, souligne l'aporie sur laquelle débouche une telle analyse. Selon lui, celle-ci élude la question de la formation de ces normes[14] et celle du passage des accords transnationaux dotés d'un caractère normatif de plus en plus affirmé à leur intégration en tant qu'élément constitutif d'une identité. A trop se concentrer sur cet aspect normatif et principiel cette analyse ne parvient à saisir la réalité du processus identitaire, potentiellement produit par des actions matériellement intéressées. [...]
[...] Les OING et la culture mondiale Dès lors, la contestation transnationale prendrait forme et consistance dans ces allers-retours permanents entre les mouvements sociaux, les réseaux transnationaux et les OING. Selon Boli et Thomas, ce sont d'ailleurs au sein de ces dernières que la culture mondiale prend une forme structurelle Tarrow les définit comme des organisations indépendantes des gouvernements, composées d'une base d'adhérents originaires de plus de deux pays, organisées pour promouvoir les objectifs internationaux de leurs membres et fournir des services aux citoyens d'autres pays par le biais d'interactions répétées avec des Etats, des acteurs privées, et des institutions internationales Ainsi, les OING se distinguent des mouvements sociaux transnationaux en cela qu'elles entretiennent des rapports plus institutionnalisés avec les Etats, les acteurs multinationaux et les institutions internationales. [...]
[...] Dès lors, le phénomène de contestation apparaît comme directement lié à la perception de sa propre légitimité à agir qui est, elle-même, socialement construite. On retrouve ainsi les deux grands débats ontologiques qui traversent les sciences sociales et qui ont pu être repris par Wendt dans le domaine des relations internationales: D'une part, il s'agit de savoir si la réalité sociale est déterminée par la matière ou par l'idée, et d'autre part, de s'interroger sur le rapport de détermination entre l'acteur et le système. [...]
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